Le 16 octobre, un an après l’assassinat de Samuel Paty, la France se souvenait du professeur d’histoire-géographie décapité en pleine rue par un terroriste islamiste. Si l’hommage suscita une mobilisation républicaine, il provoqua aussi une centaine d’incidents en divers points du pays.
« Assassiné par un terroriste islamiste pour avoir enseigné et défendu les valeurs de la République dont la liberté d’expression », c’est l’épitaphe dévoilée par Jean Castex et Jean-Michel Blanquer sur la plaque installée, le 16 octobre, rue de Grenelle. Dans son discours, le ministre de l’Éducation nationale souhaita que « des écoles, des collèges et des lycées prennent le nom de Samuel Paty ». Les deux hommes firent l’éloge des valeurs qui, à leur sens, fondent l’identité française. La tolérance et l’humanisme s’ajoutèrent au triptyque habituel.
98 incidents
Invité de RTL le 16 octobre, Jean-Michel Blanquer indiqua que 98 incidents avaient émaillé la journée du vendredi 15 octobre, date de l’hommage avec les élèves. On dénombra 7 menaces. À Pierrelatte (Drôme), un tag fut découvert sur une porte de collège : « tous les profs, je vais vous décapiter ». À Flers (Orne), un lycéen estima que « l’enseignant n’a eu que ce qu’il méritait ». À Saint-Ouen‑L’Aumône (Val‑d’Oise), un collégien insulta son professeur et son père vint menacer l’équipe pédagogique. Encore plus surprenant, certains établissement ne prirent même pas la peine de commémorer leur collègue assassiné. Dans l’académie de Bourgogne-Franche-Comté, une chef d’établissement alla jusqu’à retirer une gerbe jugée « clivante ».
Le 16 octobre 2020, Samuel Paty fut égorgé par un jeune homme d’origine tchétchène qui bénéficiait du statut de réfugié politique accordé à ses parents lors de leur arrivée en France.