Clubhouse est le nouveau réseau social en vogue. Prisé des politiques, il pourrait jouer un rôle dans la campagne présidentielle.

Elon Musk, Mark Zucke­berg, Drake, Oprah Win­fey et d’autres stars sont des uti­li­sa­teurs de Club­house. L’ap­pli­ca­tion, réser­vée pour l’ins­tant aux Iphone, séduit par son aspect éli­tiste et encore confi­den­tiel. Lan­cée en 2020, elle compte déjà 13 mil­lions d’u­ti­li­sa­teurs, essen­tiel­le­ment amé­ri­cains. En France, le réseau social com­mence à se faire une place, notam­ment dans les milieux politiques.

Sur Club­house, il n’y a ni texte, ni vidéo. Le réseau social mise tout sur la voix : des conver­sa­tions sont ani­mées, autour de thèmes ou de per­son­na­li­tés, dans des salons digi­taux appe­lés “room”. Mais pour y par­ti­ci­per, il faut rece­voir l’in­vi­ta­tion d’un membre — chaque uti­li­sa­teur reçoit deux invi­ta­tions à dis­tri­buer, puis il est pos­sible de prendre la parole, uni­que­ment sur autorisation.

Cer­tains inter­nautes se vantent déjà d’a­voir échan­gé avec un artiste ou un ministre. Et pour cause, l’ap­pli­ca­tion reste très sélecte en France grâce à son sys­tème de coop­ta­tion. Mais la donne peut chan­ger : d’i­ci à 2022, les res­tric­tions sani­taires devraient empê­cher toute réunion, mee­ting ou évé­ne­ment poli­tique d’une cer­taine ampleur. Club­house va bien­tôt s’ou­vrir aux uti­li­sa­teurs d’An­droid. Le réseau social pour­rait alors se révé­ler décisif.

Clubhouse, l’appli qui offre du direct

Pour les poli­tiques, les réseaux sociaux offrent un contact direct avec les citoyens. Mais sur­tout, la cen­sure et l’hys­té­ri­sa­tion des débats sur Face­book ou Twit­ter incitent à cher­cher de nou­veaux espaces. Club­house est le réseau social rêvé : le ton est libre et la modé­ra­tion n’est assu­rée que par les admi­nis­tra­teurs des salons. 

Pour la ministre Mar­lène Schiap­pa, c’est une manière “d’a­voir des cap­teurs”. Sur RTL, elle a expli­qué l’in­té­rêt de l’ap­pli : “Quand vous avez un dia­logue direct avec les gens et que les gens vous posent des ques­tions sur tel ou tel sujet, c’est un fais­ceau d’in­dices concor­dants pour com­prendre que ce sujet est une pré­oc­cu­pa­tion dans la popu­la­tion…” Ce n’est pas un hasard, si par­mi les adeptes de Club­house, on trouve éga­le­ment Frank Ries­ter, Clé­ment Beaune, Jean-Bap­tiste Djeb­ba­ri ou encore Cédric O. 

2022, ligne de mire

La macro­nie n’est pas seule sur Club­house : d’autres poli­tiques sont récem­ment inter­ve­nus, comme Arnaud Mon­te­bourg, l’an­cien ministre socia­liste, ou encore Phi­lippe Oli­vier, dépu­té RN et conseiller de Marine Le Pen. Tous veulent retis­ser des liens avec les gens, à com­men­cer par leurs propres mili­tants ou sym­pa­thi­sants.

Il est déjà admis que la pré­si­den­tielle de 2022 sera sin­gu­lière : non seule­ment le jeu poli­tique est très ouvert, mais la situa­tion sani­taire ne per­met pas de mobi­li­ser ses troupes sur le ter­rain ni d’en­clen­cher une dyna­mique élec­to­rale. Et c’est pré­ci­sé­ment la rai­son pour laquelle Club­house, ou même Twitch (réseau de strea­ming vidéo), connaissent des hausses de popu­la­ri­té ful­gu­rantes. Les poli­tiques cherchent la bonne tri­bune digi­tale dans cette jungle du mar­ke­ting politique. 

Nul ne sait quelle pla­te­forme sera la plus popu­laire en 2022. Ce qui est cer­tain, c’est que Club­house est à suivre de près, tant l’ap­pli offre proxi­mi­té et confiance à ses utilisateurs.