Après une longue bataille judiciaire, le tribunal de commerce de Lorient a attribué définitivement le zoo de Pont-Scorff à un nouveau propriétaire. L’aventure du collectif Rewild, opposé à l’exposition des animaux, fut de courte durée.
Le rideau est tiré. Le rachat du zoo de Pont-Scorff par l’association Rewild fut de courte durée. Le fiasco a été soldé ce jeudi 20 mai : la propriété du zoo est transférée à un investisseur local, Sébastien Musset. L’ouverture au public, prévue pour fin 2022 signe l’échec de la création d’un « zoo vegan ».
Rewild, le collectif qui voulait libérer les animaux
Fin 2019, à grands renforts de campagne de communication, le collectif Rewild lève des fonds pour racheter le zoo de Pont-Scorff. Composé de sept ONG (Sea Shepherd, Centre Athénas, Le Biome, Hisa, One Voice, Wildlife Angel et Darwin écosystème), le militant écologiste Hugo Clément devient le visage de ce collectif. L’objectif : transformer le zoo en centre de réhabilitation des animaux sauvages. Plus de 700 000 € collectés provenant de 23 000 donateurs. Bref, la cause est noble, l’argent afflue et les animaux sont sauvés.
Enfin, c’était le plan. Mais très vite, le collectif déchante. Premier échec, aucun animal ne peut être rendu à la vie sauvage. Ensuite, de lourdes difficultés financières plombent les relations. Parce que nourrir et soigner des animaux a un coût, et que le zoo n’a pas de revenus. Refusant d’exposer les animaux aux yeux des curieux, le zoo s’est volontairement privé de ressources. C’était d’ailleurs le but du collectif. Enfin, les sept ONG de Rewild se déchirent pour obtenir les places au conseil d’administration du zoo. L’heure n’est plus à la concorde. Le 29 mars, le zoo est placé en redressement judiciaire.
Le zoo retrouvera ses touristes
C’est alors que s’engage une autre bataille. Sea Shepherd, une des 7 ONG, se positionne pour reprendre le zoo, et poursuivre le projet initial de Rewild. Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France affirmait : « Nous voulons aussi éviter que ça redevienne un zoo ». A côté de cette offre, plusieurs propositions dont celle de Sébastien Musset. Cet ancien directeur adjoint du Crédit Mutuel Arkea veut au contraire redonner au zoo sa vocation initiale : l’accueil de visiteurs.
C’est donc le projet de « Breizh Park » de Sébastien Musset qui est retenu par le tribunal de commerce de Lorient. 10 des 16 salariés seront repris et le sort des animaux n’est plus en suspens. La fin d’une histoire rocambolesque de bataille d’égos.