Dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 octobre, l’Assemblée nationale a adopté un projet de loi reconduisant le passe sanitaire jusqu’au 31 juillet 2022 ; une énième loi qui remet en cause la liberté des Français.

Alors que le der­nier bilan de la San­té publique affiche seule­ment 6465 per­sonnes hos­pi­ta­li­sées en France pour cause de Covid-19, le gou­ver­ne­ment conti­nue à s’inquiéter de l’im­mu­ni­té des Fran­çais face au coro­na­vi­rus ; de fait, Gabriel Attal, porte-parole du gou­ver­ne­ment, a affir­mé qu’il y avait une “reprise de l’épidémie », lors de sa confé­rence de presse ce mer­cre­di 20 octobre. L’appel à la vigi­lance devant l’ar­ri­vée d’une cin­quième vague a donc été lan­cé, et enten­du des Fran­çais, puisqu’à ce jour, 76% de la popu­la­tion est vac­ci­née, selon la San­té publique.

Mais cela n’est pas suf­fi­sant pour conten­ter et ras­su­rer le gou­ver­ne­ment. C’est du moins la preuve que nous laisse l’Assemblée natio­nale : voté à 135 voix contre seule­ment 125, le pro­jet de loi « vigi­lance sani­taire » a été adop­té dans la nuit du mer­cre­di 20 au jeu­di 21 octobre. Celui-ci offre la pos­si­bi­li­té de recou­rir une fois de plus à l’état d’urgence sani­taire et pré­voit de pro­lon­ger le passe jusqu’au 31 juillet 2022.

19 millions de Français non vaccinés

Voté dans la nuit du mer­cre­di 20 au jeu­di 21 octobre, le pro­jet de loi semble pas­ser inaper­çu, per­du entre la hausse des prix des car­bu­rants et les débuts de cam­pagnes pré­si­den­tielles. En réa­li­té, cette mesure exces­sive, qui sur­vient après une accu­mu­la­tion de res­tric­tions — confi­ne­ment, port du masque, fer­me­ture des com­merces, obli­ga­tion vac­ci­nale… — n’a pour seul objec­tif que de sanc­tion­ner la déso­béis­sance des 19 mil­lions de Fran­çais non-vac­ci­nés, qui devront se plier à la loi ou débour­ser la somme de 25 euros pour pro­fi­ter des res­tau­rants, spec­tacles et salles de sport, le test étant désor­mais payant.

Les directeurs connaîtront le statut vaccinal des élèves

Plus encore, le pro­jet de loi inclut un amen­de­ment qui per­met­trait aux direc­teurs d’établissements sco­laires de connaître le sta­tut vac­ci­nal des élèves, de quoi lais­ser per­plexe quant au res­pect du secret médi­cal. Une loi qui, en défi­ni­tive, est l’expression d’un état un peu trop pro­tec­teur, et qui place l’intégrité phy­sique au-des­sus du droit fon­da­men­tal de la liber­té. Pour­vu que Mira­beau, pro­mo­teur de la Décla­ra­tion des droits de l’homme et du citoyen de 1789 ne se retourne pas dans sa tombe ! Affaire à suivre au Sénat le 28 octobre.

Étien­nette de La Ruffie