Derrière Valérie Pécresse et Xavier Bertrand, l’ancien négociateur du Brexit gagne en popularité. Les jeunes militants sont persuadés que le Savoyard sera le vainqueur du congrès du parti, le 4 décembre, grâce à son expérience et à sa loyauté. 

« Michel Bar­nier sera le can­di­dat des Répu­bli­cains (LR) en 2022, c’est sûr ! », explique Jean Helou, membre des Jeunes Conser­va­teurs, élu LR du XVIe arron­dis­se­ment de Paris. Comme lui, ils sont nom­breux à croire aux chances de l’ancien com­mis­saire euro­péen. Après l’annonce de sa can­di­da­ture le 20 août, Michel Bar­nier a su séduire les 2000 Jeunes Répu­bli­cains réunis au parc flo­ral de Vin­cennes, les 4 et 5 sep­tembre. Quelque peu sur­pris de sa popu­la­ri­té sou­daine, le Savoyard s’est offert un petit bain de foule. On l’a vu enchaî­ner les sel­fies. « Il a eu un très bon accueil, on avait quatre tables rondes et la sienne por­tait sur l’in­ter­na­tio­nal. His­to­ri­que­ment, ce n’est pas le thème qui inté­resse le plus à droite mais là, il a réus­si à cap­ti­ver tout le monde », explique Guil­hem Carayon, pré­sident des Jeunes LR.

Une loyauté exemplaire

Pre­mier atout de Michel Bar­nier : sa loyau­té, d’a­bord au RPR (Ras­sem­ble­ment pour la Répu­blique) puis à l’UMP et aux LR. « Il est res­té fidèle à sa famille et ça plait aux jeunes », ajoute Guil­hem Carayon. Rien à voir avec Valé­rie Pécresse et Xavier Ber­trand, ses deux prin­ci­paux concur­rents. La pré­si­dente de l’Île-de-France a délais­sé sa carte LR en 2019 pour créer son mou­ve­ment Libres ! Quant au pré­sident des Hauts-de-France, il a quit­té Les Répu­bli­cains en 2017 à la suite de l’élection de Laurent Wau­quiez à la tête du par­ti. Si les deux trans­fuges ont repris place dans leur famille poli­tique, les jeunes mili­tants sont moins atti­rés par ce genre d’i­ti­né­raire sinueux.

Autre atout de Michel Bar­nier : son expé­rience. Âgé de 70 ans, l’homme a exer­cé presque tous les man­dats pos­sibles en France et en Europe. Ministre à plu­sieurs reprises, de l’Environnement sous Fran­çois Mit­ter­rand, des Affaires euro­péennes puis des Affaires étran­gères sous Jacques Chi­rac, de l’Agriculture et de l’Alimentation sous Nico­las Sar­ko­zy, il connaît par­fai­te­ment le ter­ri­toire fran­çais et les rouages éta­tiques. Com­mis­saire euro­péen au Mar­ché inté­rieur et aux Ser­vices, puis négo­cia­teur du Brexit, il sait aus­si manœu­vrer avec les prin­ci­paux diri­geants de l’Union européenne.

Troi­sième atout : mal­gré ses nom­breuses res­pon­sa­bi­li­tés, Michel Bar­nier s’est pré­ser­vé « des polé­miques et des aléas de la vie poli­tique », selon le poli­to­logue Bru­no Cau­très. Cette apti­tude au consen­sus et au dia­logue n’est pas la moindre de ses qua­li­tés. Dans une socié­té fran­çaise très cli­vée, elle pour­rait se révé­ler décisive.