Dimanche 9 janvier, le candidat de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon était l’invité du Grand Jury de RTL, Le Figaro et LCI. L’occasion pour lui de donner son avis sur les projets de Christiane Taubira, sur la question des droits de succession, ou encore sur l’état de la campagne présidentielle.
« Ce n’est pas mon affaire ! » : alors que Christiane Taubira vient de faire son grand retour dans le débat politique en annonçant sa candidature aux primaires de la gauche. Pour Jean-Luc Mélenchon, c’est clair et net : « ce n’est pas d’union dont nous avons besoin car elle empêcherait la mobilisation ». Il s’oppose fermement, pour le moment en tout cas, à un second front populaire qui réunirait toute la gauche derrière un seul candidat. En effet, pour lui, même au sein d’un seul bord politique, les idées sont trop différentes pour que l’on puisse espérer les fusionner sous un même drapeau : sur « la retraite à 60 ans », « le SMIC à 1 400 euros », ou bien sur « le nucléaire » par exemple. Il est maintenant trop tard pour songer à une union : « Si cela vous intéresse, votez pour moi. Si cela n’est pas le cas, votez pour quelqu’un d’autre ». Jean-Luc Mélenchon appelle à « respecter la démocratie des citoyens ». En revanche, si l’Insoumis parviendrait à passer le cap du premier tour, il s’engage « dès le lendemain », à « engager une discussion ouverte » pour une seule gauche derrière son programme, « L’Avenir en commun ».
Les droits de succession mis sur la table
Une question inhabituelle dans le débat présidentiel : celle des droits de succession. Jean-Luc Mélenchon décide de viser « les ultrariches » en exigeant une imposition totale sur les très gros héritages : « Au-delà de 12 millions d’euros, je prends tout. Si vous n’avez pas 12 millions d’héritage de prévu, vous ne risquez rien avec moi ». Et il poursuit : grâce à cet argent, « chaque étudiant recevra une allocation de 1 063 euros » par mois. Une proposition qui concernerait aussi les élèves de la voie professionnelle. Ces aides sont pour le candidat de gauche le moyen d’incarner « la société de l’entraide » et « l’héritage de la société ». Car « l’État ne vole pas, il prend et redistribue ».
Sur ce sujet, Jean-Luc Mélenchon soumet aussi la mise en place du principe « d’adoption sociale », un dispositif qui permettrait d’éviter une imposition par l’État lors d’un héritage hors d’une filiation directe. Tout dans l’optique d’une « société de l’entraide ».
Où en est Mélenchon dans la course au pouvoir ?
« 391 parrainages » sont effectifs pour le parti de la France Insoumise. Mais pas de quoi s’affoler semble-t-il. Jean-Luc Mélenchon renouvelle son appel aux maires en précisant que « parrainer ce n’est pas soutenir, (…) c’est dire que j’ai le droit d’être candidat ». Il profite de cette invitation pour détracter à nouveau ses opposants politiques. Tous les prétextes sont bons pour lancer des piques au chef de l’État ou aux candidats de « l’extrême-droite ». Si Valérie Pécresse et Emmanuel Macron, « ce n’est pas tout à fait la même chose », Pécresse se révèle « zemmourienne » à ses heures perdues, tandis que « Zemmour est le maître à penser de la droite sur les sujets qu’il a pris en charge ». Concernant le président de la République, Mélenchon est clair : « Il contraint et il emmerde (…) et il n’arrête pas de n’écouter personne ».
Et pour qui votera-t-il au second tour s’il perd ? A cette question des journalistes, Mélenchon est assez flou : il dit « prendre position » pour « ne pas voter pour Le Pen et Zemmour », mais pas non plus pour « Macron et Pécresse ». Mais « il faut voter (…) car ne pas voter c’est prendre position ».