Pel­tier rejoint Zem­mour : qui sera le suivant ? 

 

Guillaume Pel­tier a annon­cé dimanche 9 jan­vier son ral­lie­ment à Eric Zem­mour sur CNEWS et  Europe 1. Il espère de nom­breux ral­lie­ments dans les pro­chaines semaines, évo­quant Fran­çois-Xavier Bel­la­my, Nadine Mora­no, Eric Ciot­ti et même Laurent Wau­quiez, ancien pré­sident des Républicains. 

Il lance éga­le­ment un appel “ à tous ceux qui aiment la droite, la vraie droite, à rejoindre Eric Zemmour”.

 

“ Je n’ai abso­lu­ment pas de doute que nom­breux seront ceux qui vont nous rejoindre dans les pro­chaines semaines ” pro­met Guillaume Pel­tier. Les noms évo­qués sont ceux de per­son­nages défi­nis comme “ conser­va­teurs” et appar­te­nant à la droite des LR, celle la même que Guillaume Pel­tier explique avoir créée et défen­due pen­dant des années avec Laurent Wau­quiez. L’annonce de ce nou­veau ral­lie­ment est-il un évé­ne­ment iso­lé ou le début d’une longue liste de nou­veaux sou­tiens importants ? 

 

Fran­çois-Xavier Bel­la­my le grand muet des Républicains 

 

Fran­çois-Xavier Bel­la­my n’a pas encore annon­cé son sou­tien offi­ciel à Valé­rie Pécresse pour la cam­pagne pré­si­den­tielle de 2022. Il l’avait pour­tant fait lors des der­nières élec­tions régio­nales en région Ile-de-France.

Cepen­dant, le grand per­dant des élec­tions euro­péennes de 2019 est reve­nu en force avec une tri­bune publiée dans le Figa­ro Vox appe­lant à “une remise en cause pro­fonde et inédite de notre modèle de socié­té”. Il cri­tique ouver­te­ment la ges­tion de la crise sani­taire du gou­ver­ne­ment, s’oppose clai­re­ment au pass sani­taire  et refuse abso­lu­ment la monde qui se des­sine. Saluée par Marine le Pen, cette tri­bune à fait grand bruit dans le camp natio­nal, divi­sé sur la ques­tion sani­taire. Alors que Valé­rie Pécresse fus­tige les non-vac­ci­nés et sou­tient l’idée d’un pass vac­ci­nal, cette tri­bune dévoile deux visions  pro­fon­dé­ment oppo­sées sur un sujet majeur au sein d’un même par­ti. On connaît éga­le­ment les posi­tions claires de Fran­çois-Xavier Bel­la­my sur les ques­tions bioé­thiques et sociales : oppo­si­tion au mariage homo­sexuel, à la PMA et à la GPA ; Il semble donc que ses idées rejoignent plus le pro­gramme d’Eric Zem­mour que celui de la can­di­date élue au congrès des Répu­bli­cains. dans cette cam­pagne pré­si­den­tielle, il pour­rait deve­nir, à l’instar de Guillaume Pel­tier, un poten­tiel sou­tien d’Eric Zemmour. 

 

Eric Ciot­ti le fidèle obéissant 

 

Eric Ciot­ti quant à lui, fort d’une cam­pagne axée sur l’identité et les valeurs conser­va­trices durant le congrès des Répu­bli­cains semble encore être vu par cer­tains mili­tants comme un futur sou­tien du can­di­dat de Recon­quête. Les der­nières décla­ra­tions d’Eric Ciot­ti et son sou­tien indé­fec­tible à son par­ti et à sa can­di­date témoignent pour­tant d’une posi­tion immuable. Il a d’ailleurs réagi aux décla­ra­tions de Guillaume Pel­tier par un tweet : “Je suis déçu par l’attitude de Guillaume Pel­tier. Il com­met une lourde faute. Seule Valé­rie Pécresse peut battre Emma­nuel Macron et ras­sem­bler tous les élec­teurs de droite.” Son vote en faveur de l’instauration du pass vac­ci­nal tra­hit d’ailleurs sa sou­mis­sion totale à la cam­pagne des Répu­bli­cains qui pro­pose pour­tant un pro­gramme pré­si­den­tiel bien éloi­gné de ses pro­po­si­tions tenues durant le congrès, plus proches des idées du can­di­dat Eric Zemmour. 

Eric Ciot­ti semble donc choi­sir la fidé­li­té à un par­ti plu­tôt qu’à des convic­tions , une fidé­li­té à des inté­rêts per­son­nels plu­tôt qu’au com­bat pour la France , qu’il pro­met­tait pour­tant il y a quelques mois.

 

Nadine Mora­no ou le choix de la soli­da­ri­té féminine 

 

Sur Twit­ter, le 7 Décembre 2021, Nadine Mora­no écri­vait : “La droite est de retour ! @lesRepublicains réunis et unis pour chan­ger le des­tin de la France avec Valé­rie Pécresse”. Nom­mée conseillère de cam­pagne sur les ques­tions inter­na­tio­nales, la depu­té euro­péenne compte bien occu­per une place impor­tante dans la bataille. Et pour­tant, en 2019 Nadine Mora­no ne filait pas le grand amour avec Valé­rie Pécresse : “ Elle ne veut pas le débat, elle veut une cour” dénon­çait Nadine Mora­no dans un tweet. Si les deux femmes admettent aujourd’hui ne pas être les meilleures amies du monde, force est de consta­ter que la dési­gna­tion de Valé­rie Pécresse à la tête du par­ti pour les élec­tions pré­si­den­tielles a bien amé­lio­ré les rela­tions entre elles. Nadine Mora­no parle désor­mais de sa can­di­date comme une femme forte, de convic­tions, capable de battre Emma­nuel Macron. Force est de consta­ter que la cour de Valé­rie Pécresse accueille aujourd’hui ses anciens détrac­teurs. A l’instar d’Eric Ciot­ti, Nadine Mora­no qui par­lait de “ zones de non-droit” en France et tenait un dis­cours sem­blable à celui d’Eric Zem­mour semble aujourd’hui éga­le­ment pri­vi­lé­gier son par­ti à ses convictions. 

 

Valé­rie Boyer garante du vote bour­geois catholique 

 

Valé­rie Boyer, enga­gée depuis long­temps en faveur de la défense des Chré­tiens d’Orient et les ques­tions bioé­thiques, semble éga­le­ment avoir le pro­fil idéal pour rejoindre Eric Zem­mour. Inter­ro­gée sur LCI le 4 Décembre 2021 à pro­pos de la vic­toire de Valé­rie Pécresse elle déclare : “ Elle ( ndlr Valé­rie Pécresse) à tous les atouts pour réus­sir, c’est une femme com­pé­tente qui porte un pro­jet d’ésperance”. Elle sou­tient donc offi­ciel­le­ment aus­si la can­di­date des Répu­bli­cains assu­rant la note iden­ti­taire conser­va­trice du par­ti : “ oui nous sommes en guerre contre le tota­li­ta­risme isla­miste ”, écrit-elle sur Twit­ter le 7 Jan­vier 2022 pour com­men­ter le triste anni­ver­saire des atten­tats contre les jour­na­listes de Char­lie Heb­do. Si ses phrases chocs témoignent d’un cer­tain cou­rage poli­tique, les for­mules res­semblent plus  for­te­ment à celles uti­li­sées par Eric Zem­mour qu’à celles de Valé­rie Pécresse qui signait en 2010 un “ appel pour une répu­blique mul­ti­cul­tu­relle et post­ra­ciale ” aux côtés de Rokhaya Dial­lo et Chris­tiane Taubira. *

Valé­rie Boyer, qui a com­men­té la polé­mique sur­ve­nue suite aux pro­pos sépa­ra­tistes  du chan­teur Maître Gims n’a cepen­dant pas rap­pel­lé ni mis en cause le sou­tien du chan­teur envers la can­di­date des Répu­bli­cains lors des élec­tions régio­nales de Juin 2020 

 

Laurent Wau­quiez le sou­tien dis­cret des Républicains 

 

Guillaume Pel­tier était  numé­ro deux des Répu­bli­cains sous la pré­si­dence du par­ti de Laurent Wau­quiez. Son ral­lie­ment à Eric Zem­mour inter­roge donc sur un pos­sible sou­tien de l’ancien pré­sident du par­ti envers le can­di­dat de Reconquête.

Dans un entre­tien au Jour­nal du dimanche le 12 Décembre 2021, Laurent Wau­quiez déclare : « Je m’engage dans cette cam­pagne aux côtés de Valé­rie Pécresse avec une seule obses­sion : stop­per le déclin fran­çais et retrou­ver l’espoir ». Si le sou­tien à la can­di­date choi­sie par les adhé­rents des Répu­bli­cains semble total, l’utilisation du terme “ déclin fran­çais” n’est pas sans rap­pe­ler le titre du livre d’Eric Zem­mour publié en 2018. Inter­ro­gé sur la can­di­da­ture de ce der­nier, Laurent Wau­quiez répond : « Eric Zem­mour ne peut pas gagner. Voter pour lui n’aura qu’une consé­quence : per­mettre à Macron de pour­suivre la poli­tique qu’il mène et que, pour­tant, une majo­ri­té de Fran­çais rejette ».  Depuis, Laurent Wau­quiez se fait dis­cret sur la cam­pagne, pen­sant peut-être que son heure vien­dra en 2027… 

 

Les futurs sou­tiens d’Eric Zem­mour dans le camp répu­bli­cain ne seront donc pas natio­nales. Elles seront peut-être locales:  des figures telles que  Gilles Pla­tret, deve­nu porte-parole des Répu­bli­cains suite à la vic­toire de Laurent Wau­quiez a la tête du par­ti en 2017 ou encore  Yan­nick Moreau, membre des Répu­bli­cains jusqu’en 2017, qu’Eric Zem­mour est allé ren­con­trer aux Sables d’Olonnes same­di 8 Décembre. 

Entre convic­tions et oppor­tu­nisme, les choix des grandes figures du par­ti Les Répu­bli­cains servent majo­ri­tai­re­ment leurs inté­rêts per­son­nels. Guillaume Pel­tier en sou­te­nant Eric Zem­mour pose ici un choix cou­ra­geux en cohé­rence avec les idées qu’il défend. Son cas semble cepen­dant iso­lé mais à l’impossible nul n’est tenu , Guil­hem Carayon par­lait de panache pour dési­gner Valé­rie Pécresse, gageons que ce panache condui­ra de nou­velles figures poli­tiques à s’engager pour leurs idées plu­tôt que pour leurs intérêts.