Après le Mali, c’est au tour du Burkina-Faso de contester la présence française en Afrique de l’Ouest. Sur fond de manipulation russe.
Le 30 Septembre, le jeune capitaine Ibrahim Traoré prenait le pouvoir au Burkina Faso, délogeant le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, arrivé lui-même à ce poste par un putsch en janvier dernier. On accusa la France de cacher le président déchu dans sa base militaire de Kamboinsin, au nord de la capitale. Malgré les démentis de Paris et de l’intéressé lui-même (en fuite à Lomé au Togo), des manifestants se regroupèrent le 2 octobre, et attaquèrent l’ambassade de France à Ouagadougou et l’Institut français de Bobo-Dioulasso.
La montée des tensions préoccupe le Quai d’Orsay. Le 6 octobre, la France envoya six militaires du GIGN pour protéger son ambassadeur. Ces événements prennent place au cœur d’une lutte d’influence intense entre Français et Russes dans la région. Depuis des mois maintenant, Moscou essaie d’obtenir les faveurs d’Etats d’Afrique de l’Ouest à grand coup de propagande anti-française.
La propagande russe crache sur les soldats français tombés au Sahel
Le discours est le même partout : les Français seraient des néo-colonialistes pompant sans vergogne les ressources desdits pays, tandis que la force Barkhane jouerait un jeu trouble avec les groupuscules terroristes sévissant au Sahel depuis 2012. Cette propagande piétine les tombes des soldats du commando Hubert : les maîtres Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, abattus en libérant des otages dans le nord du Burkina en 2019.
L’offensive du Kremlin est efficace, puisque Ouagadougou réclame le retrait des troupes françaises au Sahel, comme l’avait fait le Mali. Le ministère des Affaires étrangères continue, selon ses mots, à « suivre très attentivement la situation au Burkina Faso ». Attentivement ? L’avenir de la France en Afrique occidentale mérite effectivement beaucoup d’attention.