Deux ans après la mort de Samuel Paty, les revendications communautaristes explosent partout en France. Retour sur les chiffres du ministère de l’Éducation nationale.

313, c’est le nombre de signa­le­ments recen­sés en sep­tembre pour atteintes à la laï­ci­té. Selon le minis­tère de l’Éducation natio­nale, 54 % des inci­dents le sont pour « port de signes et tenues » reli­gieux. Entre avril et juin, on avait enre­gis­tré 627 inci­dents de ce type. Depuis le mois der­nier, ce chiffre est com­mu­ni­qué à un rythme men­suel pour plus de transparence.

Deux ans après l’assassinat de Samuel Paty par un ter­ro­riste tchét­chène, ce recen­se­ment montre que la laï­ci­té est tou­jours autant remise en cause dans les éta­blis­se­ments sco­laires de la Répu­blique et que les hus­sards noirs sont tou­jours désem­pa­rés. Preuve en est : un ensei­gnant alsa­cien s’est vu mena­cer en cours, à la suite d’une dif­fu­sion de cari­ca­tures de Char­lie Heb­do. Le ministre Pap Ndiaye, long­temps cri­tique de l’universalisme à la fran­çaise, s’en inquiète. Dans un entre­tien au quo­ti­dien Le Monde, le ministre observe qu’« il y a bel et bien une vague de port de tenues pou­vant être consi­dé­rées comme reli­gieuses ». Dans Libé­ra­tion, il ajoute que cer­tains élèves éprouvent des sen­ti­ments de qua­si « rejet » de la laïcité.

« Les islamistes mènent une campagne organisée d’infiltration de l’école »

Ces révé­la­tions de la rue de Gre­nelle font réagir des poli­tiques et des intel­lec­tuels. Le socio­logue qué­bé­cois conser­va­teur Mathieu Bock-Coté dénonce la main­mise gran­dis­sante des isla­mistes sur la jeu­nesse musul­mane immi­grée. Les abayas et les qua­mis pré­sument selon lui d’un « rejet des mœurs fran­çaises » par un isla­misme, certes mino­ri­taire mais mili­tant et bruyant. Face au phé­no­mène, Pap Ndiaye pré­co­nise péda­go­gie, sanc­tions et fer­me­té mais, sans la volon­té poli­tique de les faire res­pec­ter, ces mots son­ne­ront creux et le mal ne pour­ra qu’empirer.