Bien que le vote n’ait pas beaucoup mobilisé, les Parisiens se sont exprimés dimanche à près de 90 % pour l’interdiction des trottinettes électriques en libre-service.

Après les pou­belles, les trot­ti­nettes. Elles aus­si jonchent le bitume. Les Pari­siens ne veulent plus de ces bolides filant à toute vitesse sans crier gare. Dimanche, les plus réso­lus s’é­taient don­né ren­dez-vous aux bureaux de vote pour en faire inter­dire l’ac­cès libre.

Pré­sentes depuis 2018, les trot­ti­nettes élec­triques étaient vues comme un énième moyen de désen­gor­ger la capi­tale de ses voi­tures. Les trois opé­ra­teurs pri­vés – Lime, Tier et Dott – gèrent aujourd’­hui 15 000 engins. Rapides, silen­cieux, faci­le­ment maniables, ces atouts se sont aus­si révé­lés sources d’ennuis : acci­dents, frayeurs, peur des pié­tons de tra­ver­ser la rue. Les trot­ti­nettes échappent de sur­croît aux radars, qu’il y ait un, deux voire trois usa­gers dessus.

L’impossible régulation

Le 28 mars, le ministre des Trans­ports s’était décla­ré favo­rable à l’i­dée de rehaus­ser l’âge des uti­li­sa­teurs, de 12 à 14 ans, et de faire pas­ser les amendes de 35 à 135 euros. Cette annonce n’a pas réus­si à convaincre les plus remontés.

Résul­tat : 8 % des élec­teurs ins­crits sur les listes élec­to­rales se sont dépla­cés par un dimanche d’a­vril pour déci­der de l’avenir des 800 sala­riés de ce sec­teur. Dépi­tés par ce vote, les trois opé­ra­teurs ont confir­mé que leur ser­vice « ne sera pas renou­ve­lé à par­tir du 1er sep­tembre ». « Le résul­tat de cette vota­tion aura un impact direct sur les dépla­ce­ments de 400 000 per­sonnes par mois », grin­çaient-ils dans un com­mu­ni­qué. Anne Hidal­go, qui vou­lait mettre fin à ce ser­vice, s’est enga­gée à res­pec­ter le résul­tat des urnes.

Rompre ce contrat oblige Paris va devoir inno­ver : les métro­poles fran­çaises cherchent toutes à décar­bo­ner la mobi­li­té, et cette inter­dic­tion res­semble bien à un coup d’arrêt. Du côté de l’exécutif, la déci­sion est mal reçue : Clé­ment Beaune, ministre des Trans­ports, parle d’un « vote humi­liant igno­ré et bou­dé par l’immense majo­ri­té des Pari­siens. C’est un scru­tin au rabais », souffle-t-il. La mai­rie de Paris, déjà bien endet­tée, devra com­po­ser sans les 930 000 euros annuels que lui ver­saient les trois opérateurs.