Joe Biden aurait remporté l’élection présidentielle. Une fois au pouvoir, il ne devrait pas se désengager d’Irak aussi vite que le prévoyait Donald Trump.

Barack Oba­ma avait char­gé son vice-pré­sident de super­vi­ser le dos­sier ira­kien, dès le début de son pre­mier man­dat en 2009. Force est de consta­ter que le bilan de Joe Biden n’est pas convain­cant. Les États-Unis ont été inca­pables de frei­ner l’essor du Groupe État Isla­mique ni l’influence intru­sive du pou­voir ira­nien. Qu’at­tendre de l’an­cien pré­sident de la com­mis­sion Affaires étran­gères du Sénat, qui sou­te­nait fal­la­cieu­se­ment en 2002 l’in­va­sion de l’I­rak ? La guerre contre Sad­dam Hus­sein s’est éten­due de 2003 à 2011. Le démo­crate semble ne pas vou­loir reti­rer les troupes amé­ri­caines d’un pays qu’elles occupent à nou­veau, depuis 2014.

Durant les pri­maires de novembre der­nier, Joe Biden avait en effet pré­sen­té un argu­men­taire ferme pour le main­tien de l’engagement des Etats-Unis à l’étranger. Il sou­hai­tait inclure le dos­sier ira­kien dans des dis­cus­sions avec l’O­TAN. Son élec­tion signe­rait en revanche une pos­sible détente avec l’I­ran, de quoi réjouir les fac­tion ira­kiennes chiites pro-iraniennes.

Cette posi­tion contraste avec les déci­sions iso­la­tion­nistes prises par Donald Trump. Le pré­sident amé­ri­cain est connu pour son intran­si­geance vis-à-vis de l’I­ran et ses cri­tiques contre l’O­TAN. En sep­tembre, le répu­bli­cain avait réduit les forces en Irak de 5200 à 3000 hommes.

Manifestation anti-américaine devant l’ambassade à Bagdad

Le same­di 7 novembre, plu­sieurs cen­taines de mani­fes­tants pro-ira­niens, ras­sem­blés devant la zone verte à Bag­dad, ont récla­mé le départ des troupes amé­ri­caines. Téhé­ran main­tient ain­si la pres­sion sur le loca­taire de la Mai­son blanche, quel qu’il soit.