Jeu­di 20 novembre, Auré­lien Taché confir­mait ses pro­pos sur la poly­ga­mie dans les colonnes de L’Obs. La veille, le dépu­té du Val d’Oise avait défen­du cette pra­tique au nom de la diver­si­té des modes de vie. 

Que ne ferait-on pas pour faire par­ler de soi ? Auré­lien Taché n’en est plus à une polé­mique près. L’an der­nier, il com­pa­rait le port du hijab à celui d’un serre-tête. Plus récem­ment, il défen­dait les cer­ti­fi­cats de vir­gi­ni­té. Aujourd’hui, l’ex-LREM affirme que la poly­ga­mie relève sim­ple­ment « de visions alter­na­tives et de modes de vie dif­fé­rents ». Il fait réfé­rence aux  « trouples » des films de Chris­tophe Hono­ré et Fran­çois Truf­faut. “Il y a des tas de gens qui ont des visions alter­na­tives, des modes de vie dif­fé­rents”, explique-t-il. Dans les films d’Honoré ou de Truf­faut, on voit des ‘trouples’, des couples d’un homme et deux femmes par exemple”, ajoute-t-il. Si per­ti­nentes soient-elles, ces réfé­rences ciné­ma­to­gra­phiques esquivent le cœur du sujet — qui consiste à lier poly­ga­mie et culture islamique.

Un lien avec le fait religieux

Les pro­pos d’Au­ré­lien Taché s’ins­crivent dans les débats sur le pro­jet de loi contre les sépa­ra­tismes reli­gieux. Le gou­ver­ne­ment entend reti­rer leur titre de séjour aux per­sonnes arri­vant de l’é­tran­ger et vivant en situa­tion de poly­ga­mie. Il s’agit de lut­ter contre les mariages reli­gieux for­cés. On comp­te­rait plus de 20 000 familles poly­games sur le sol fran­çais. Pour Auré­lien Taché, l’État ne devrait pas aller « regar­der com­bien il y a de per­sonnes sous la couette chez les gens ». Pour­quoi pas ? Mais contrai­re­ment à ce qu’il affirme, le phé­no­mène de la poly­ga­mie se rat­tache très net­te­ment au fait reli­gieux, et pas à une volon­té de vivre un “amour libre”. Selon les spé­cia­listes inter­ro­gés par Le Figa­ro, cette pra­tique « per­sis­te­raient notam­ment chez les jeunes réis­la­mi­sés ou conver­tis appar­te­nant aux cou­rants sala­fistes ».

“Mili­tan­tisme islamiste”

Cou­tu­mier de la polé­mique, Auré­lien Taché n’a pas man­qué de sus­ci­ter une nou­velle fois de vives réac­tions. Son ancienne col­lègue, Aurore Ber­gé, exprime sa « honte » qu’il ait pu être élu sous l’é­ti­quette En Marche en 2017. De son côté, Éric Ciot­ti dénonce un « mili­tan­tisme isla­miste ». Quant à Jor­dan Bar­del­la, il accuse le fon­da­teur du mou­ve­ment Nous Demain de ne plus cacher « son sou­tien à l’obs­cu­ran­tisme ».