Le 27 janvier, Alexandra Louis, députée LREM des Bouches-du-Rhône, était missionnée pour faire un premier bilan de la loi Schiappa. Son rapport a été rendu aujourd’hui, 4 décembre.

La loi Schiap­pa, adop­tée le 3 août 2018, visait à aider les femmes à lut­ter contre les vio­lences sexistes et sexuelles. Entre plu­sieurs pro­po­si­tions sen­sées s’en trou­vaient d’autres beau­coup plus hasar­deuses, comme celle sur la ver­ba­li­sa­tion pour outrage sexiste dans l’espace public. Com­ment défi­nir l’outrage et sur­tout com­ment prou­ver qu’il a eu lieu ? Quant aux pro­po­si­tions contre le har­cè­le­ment en ligne, elles étaient éga­le­ment per­ti­nentes mais fran­che­ment dif­fi­ciles à mettre en place dans un uni­vers aus­si vaste et incon­trô­lable qu’Internet. Tous ces élé­ments ren­daient l’évaluation par­ti­cu­liè­re­ment com­plexe à effectuer.

Comment Alexandra Louis a‑t-elle évalué la loi ?

C’est pour­tant dans ce contexte dif­fi­cile à appré­hen­der qu’Alexandra Louis, avo­cat de pro­fes­sion, a réus­si à tra­vailler. Ce métier l’a­vait par ailleurs déjà sen­si­bi­li­sé à la ques­tion des vio­lences faites aux femmes puisque sa pre­mière plai­doi­rie por­tait jus­te­ment sur une affaire de viol. Pour rédi­ger son rap­port sur la loi Schiap­pa, Alexan­dra Louis s’est ren­due sur le ter­rain auprès des pro­fes­sion­nels, des spé­cia­listes et des vic­times. C’est ain­si qu’elle avait décla­ré : « En 2019, 1000 contra­ven­tions ont été éta­blies par les poli­ciers dans la rue, ce qui est un très bon début (…) c’est une des nou­veau­tés de la loi qui porte ses fruits. »

La loi Schiappa est largement perfectible

Alexan­dra Louis a donc pas­sé 9 mois, dont 6 sur le ter­rain à effec­tuer envi­ron 170 audi­tions, pour rendre son rap­port de 210 pages. Que pense-t-elle au bout du compte ? Sa « convic­tion vis­cé­rale qu’on peut amé­lio­rer la loi mais que le vrai réveil pour lut­ter contre les vio­lences sexuelles et sexistes doit se faire dans la socié­té ». Pour contrer les vio­lences sexistes faites aux femmes, le rap­port semble davan­tage insis­ter sur la pré­ven­tion et la for­ma­tion. Une manière de dire que la ver­ba­li­sa­tion n’est pro­ba­ble­ment pas le meilleur moyen d’aider les femmes.