Quelques milliers de manifestants se sont rassemblés place du Trocadéro à 15h dimanche 17 janvier pour la « Marche pour la vie ». 46 ans après la promulgation de la loi Veil, dépénalisant l’avortement sous conditions en 1975, ils s’affirment « pro-vie » et dénoncent le recours abusif à l’interruption volontaire de grossesse.

 

« La vie est tou­jours une bonne nou­velle » lance Pas­cale Mori­nière, pré­si­dente des Asso­cia­tions Catho­liques de France depuis un podium situé place du Tro­ca­dé­ro. Des mil­liers de voix lui répondent par une cla­meur d’approbation en ce dimanche 17 jan­vier après-midi. Les mani­fes­tants de « la Marche pour la vie » réaf­firment leur oppo­si­tion à l’avortement, comme ils le font depuis 2005.

 

Les orga­ni­sa­teurs ont annon­cé 5000 per­sonnes ras­sem­blées sur place et plu­sieurs mil­liers sur… Zoom. En effet, suite aux res­tric­tions sani­taires, la mani­fes­ta­tion pari­sienne était dou­blée d’une mani­fes­ta­tion vir­tuelle. Les mili­tants de toute la France étaient invi­tés à se connec­ter sur la pla­te­forme, pour suivre les inter­ven­tions sur le podium et par­ti­ci­per ain­si à la « Marche pour la vie ».

 

La loi bioéthique prochainement débattue au Sénat

« Nous mar­chons pour la vie, car il y a deux pro­po­si­tions de loi qui la menacent actuel­le­ment », a expli­qué Nico­las Tar­dy-Jou­bert, pré­sident du mou­ve­ment « Marche pour la vie ». En effet, deux textes de lois sont dans le viseur des mani­fes­tants. Le pre­mier texte est une pro­po­si­tion de loi de la dépu­tée Aurore Gaillot qui per­met l’avortement à 14 semaines, au lieu de 12 semaines actuel­le­ment. Exa­mi­né à par­tir du 20 jan­vier, le texte pré­voit aus­si la sup­pres­sion de la clause de conscience, per­met­tant au per­son­nel soi­gnant de refu­ser de pra­ti­quer une inter­rup­tion médi­cale de gros­sesse au nom de la liber­té de conscience.

 

Le second texte est le pro­jet de loi bioé­thique, dont le par­cours légis­la­tif a com­men­cé en sep­tembre 2019 et a été inter­rom­pu à cause de la pan­dé­mie de coro­na­vi­rus. Tou­te­fois, ce pro­jet de loi sera exa­mi­né le 19 jan­vier au Sénat, et pré­voit l’autorisation de l’avortement pour cause médi­cale jusqu’au neu­vième mois.

« Stop aux embryons supprimés », «Non à l’avortement »

250 000 avor­te­ments sont réa­li­sés chaque année en France. Un chiffre que ces « mar­cheurs pour la vie » trouvent scan­da­leu­se­ment éle­vé. En fin d’après-midi, des mani­fes­tants revê­tus de sacs pou­belles ont arbo­ré des masques de pou­pons avec le mes­sage « bébé avor­té = humain à la pou­belle ». D’autres por­taient des pan­neaux avec divers slo­gans : « Pro­té­ger le faible, ça c’est fort », « Maman, papa, lais­sez-moi naître » ou encore « Stop aux embryons supprimés ».

 

Cri­ti­qué comme un ras­sem­ble­ment d’arrière-garde, le cor­tège de mani­fes­tants dénom­brait pour­tant de nom­breux jeunes par­mi ses rangs. Plu­sieurs asso­cia­tions comme « Stop au por­no » ou « les Éveilleurs » tenaient des stands pour faire connaître leur action. La fon­da­tion Jérôme Lejeune, finan­çant la recherche pour soi­gner la tri­so­mie 21, tenait un rôle impor­tant, comme prin­ci­pal par­te­naire de la « Marche pour la Vie ».

 

Les mani­fes­tants tiennent un dis­cours déton­nant en affir­mant que le droit à l’avortement est un recul de la socié­té. Mais leur but est de réveiller les consciences et de faire bou­ger les lignes. Objec­tif réus­si ? Un son­dage du 7 octobre 2020 mon­trait que 92% des Fran­çais estiment qu’un avor­te­ment laisse des « traces psy­cho­lo­giques ». De quoi gal­va­ni­ser ces mili­tants pro-vie.