Le 13 octobre, Jean-Michel Blanquer lançait un « Laboratoire de la République », destiné à lutter contre le wokisme à l’école. Après avoir interdit l’écriture inclusive en mai, le ministre de l’Éducation nationale semble afficher sa volonté de protéger la jeunesse contre cette idéologie venue tout droit des États-Unis.

Arri­vé chez nous dans le sillage du mou­ve­ment Black Lives Mat­ter, le phé­no­mène woke (« éveillé ») désigne les per­sonnes conscientes des injus­tices vécues par les mino­ri­tés. Les tenants de cette idéo­lo­gie s’emploient à pur­ger les mots, expres­sions, pro­pos ou œuvres consi­dé­rés comme racistes, homo­phobes, sexistes, trans­phobes, et autres ‑istes et ‑phobes. Cette can­cel culture (culture de l’an­nu­la­tion) et le wokisme plus lar­ge­ment, arrivent en France et font cou­ler beau­coup d’encre.

Le ministre de l’Éducation natio­nale mobi­lise 200 per­son­na­li­tés dans le cadre de son « Labo­ra­toire de la Répu­blique ». On y trouve les noms d’É­li­sa­beth Badin­ter, grande conscience de la gauche, de l’an­cien Pre­mier ministre Manuel Valls, de la dépu­tée LREM Aurore Ber­gé ou de Phi­lippe Val, ex-direc­teur de Char­lie Heb­do. Jean-Michel Blan­quer com­pare son labo­ra­toire à un cercle de réflexion « à la fois intel­lec­tuel, poli­tique et pra­tique » par lequel il entend pro­po­ser un « anti­ra­cisme répu­bli­cain » et laïc.

La réponse répu­bli­caine de Blan­quer face au wokisme peine à convaincre

Éric Zem­mour s’en est pris à la posi­tion du ministre sur la tran­si­den­ti­té, regret­tant que celui-ci « se sou­mette aux injonc­tions abo­mi­nables des mili­tants LGBT ». Dans son propre camp, un de ses col­lègues du gou­ver­ne­ment lui reproche « d’hystériser le débat » et Raphaël Pra­deau, le porte-parole d’Attac France, accuse son « virage à droite ». Impasse ?

Ce qui est sûr, c’est que la ques­tion woke n’a pas fini de faire par­ler d’elle à l’horizon 2022.