Si la Pologne conteste la supré­ma­tie du droit com­mu­nau­taire sur la loi natio­nale, un Polexit reste peu pro­bable. Selon un son­dage Ipsos, seul 5% des Polo­nais sou­tiennent une sor­tie de l’UE.

Jeu­di 30 sep­tembre, le Tri­bu­nal Consti­tu­tion­nel de Var­so­vie décla­rait cer­tains articles des trai­tés de l’Union euro­péenne « incom­pa­tibles » avec la Consti­tu­tion polo­naise. Cer­tains experts y ont vu la pre­mière étape d’un Polexit.

80% des Polo­nais sou­haitent res­ter dans l’UE. Les conser­va­teurs savent qu’il n’est pas dans leur inté­rêt de pro­mou­voir une autre solu­tion. « Il n’y aura aucun “Polexit”. C’est une inven­tion de pro­pa­gande qui est sans cesse uti­li­sée contre nous. Nous voyons sans réserve notre ave­nir dans l’UE », arguait le pré­sident (PiS) Jarosław Kac­zyńs­ki. Quant au Pre­mier ministre Mateusz Mora­wie­cki, il réaf­fir­mait sur Face­book que « la place de la Pologne est et sera dans la famille euro­péenne des nations ».

La Pologne a besoin de l’Union euro­péenne. De 2004, date de son adhé­sion, à 2020, elle en aura per­çu 189 mil­liards d’euros, alors que sa contri­bu­tion au bud­get com­mu­nau­taire n’aura pas excé­dé 61 mil­liards d’euros. Pour l’échéance 2021–2027, Var­so­vie tou­che­ra encore 170 mil­liards. La Pologne sera ain­si le plus grand béné­fi­ciaire de l’UE.

Le PiS au pou­voir joue les équi­li­bristes : il veut faire pro­fi­ter le pays des avan­tages de la zone euro tout en pré­ser­vant sa sou­ve­rai­ne­té et les valeurs tra­di­tion­nelles de la socié­té polo­naise. Pour l’hebdomadaire bri­tan­nique The Eco­no­mist, « la Pologne pose un pro­blème à l’Union euro­péenne jus­te­ment parce qu’elle ne veut pas partir ».