PMZ : c’est la réponse à Viktor Orban. Vainqueur le 17 octobre de la primaire de l’opposition, le charismatique Peter Marki-Zay, maire de la petite ville de Hódmezővásárhely, affrontera le Fidesz aux législatives d’avril. Ce catholique veut croiser le fer avec le pouvoir hongrois.
Á première vue, tout porterait à croire que PMZ n’a aucune chance : ni fortune personnelle, ni parti officiel, ni médias derrière lui. Face à lui, le géant du Fidesz galvanise un puissant appareil d’État et une armée de militants. Mais 20 % des 800000 électeurs font désormais confiance à cette personnalité surgie de sa petite ville de province. Peter Marki-Zay descendra dans l’arène des législatives au mois d’avril.
Prétendant au poste de Premier ministre, l’homme s’affiche « conservateur libéral ». Cet ex-partisan de Viktor Orban veut mettre fin à « l’illibéralisme » et à « l’autoritarisme ». PMZ entraîne à sa suite une opposition bigarrée : écolos, conservateurs, libéraux, ultra-nationalistes, de la gauche à l’ancienne extrême-droite. Cette coalition est-elle une force ou une faiblesse ? Il est trop tôt pour le dire.
La solution des anti-Orban
Homme brillant, polyglotte, catholique pratiquant et père de sept enfants, Peter Marki-Zay se dit « déçu » par le dirigeant souverainiste. Il est soutenu par l’Union européenne. Son programme se résume en trois points : démocratie, État de droit, intégration européenne. Sans oublier l’adoption de la monnaie unique, et le respect du droit des minorités. Tout ce qui, selon lui, manque à la politique hongroise aujourd’hui.
PMZ accuse le patron du Fidesz d’être une « marionnette de la gauche » ! Avec ce genre de reproche, les media peinent à situer l’opposant sur l’échiquier politique. Est-il à la droite d’Orban ? Mais comment alors expliquer son européisme ?
Peter Marki-Zay entend chasser « le gouvernement le plus corrompu des mille ans d’histoire hongroise ». Sa coalition hétéroclite le soutient, malgré sa foi catholique. La Hongrie se prépare à un combat insolite entre deux figures conservatrices déroutantes.