Éric Ciotti, vainqueur du premier tour de la primaire des Républicains, a surpris tous les commentateurs, à commencer par les sondeurs. Ceux-ci partaient du principe que ce serait Xavier Bertrand ou Valérie Pécresse qui s’imposeraient. Avec 25,6% des voix, et fort d’une participation de 80%, il donne de nouveaux espoirs aux anciens fillonistes et à toute une frange libérale-conservatrice dans son parti.
Une grande joie et un grand enthousiasme se sont emparés des militants et des soutiens d’Eric Ciotti dans l’après-midi du 2 décembre. Le candidat le moins attendu de la primaire, a nettement devancé ses adversaires, en remportant 25,6% des votes exprimés par les militants du congrès LR. Xavier Bertrand et Michel Barnier sont arrivés respectivement troisième et quatrième du scrutin, avec un score avoisinant les 23–24%. Le quatrième homme, qu’on s’attendait à voir jouer de nouveau le rôle de soutien du vainqueur, est finalement le premier de la course. Il devance de peu Valérie Pécresse, qui recueille 25% des suffrages, juste derrière lui.
« C’est un redressement national »
C’est en ces mots qu’Éric Ciotti a débuté son allocution devant un parterre de journalistes. C’est sans doute la première fois que les médias portent autant d’intérêt au candidat victorieux du premier tour. Eric Ciotti prétend incarner une droite qui s’assume, avec un programme qu’il a souvent revendiqué de « radical ». Finies les demi-mesures dans le domaine de la sécurité, de l’immigration ou encore de l’économie. Ciotti est le candidat de la sécurité, de l’ordre et des baisses d’impôt. Il se prétend celui qui rassemble tous les fillonistes déçus, et ceux qui seraient encore tentés de rejoindre la Rassemblement national, et surtout Éric Zemmour.
« Je n’ai jamais quitté le parti »
Ciotti est le candidat de la loyauté. Il n’a pas manqué de le rappeler ces derniers mois, pour se démarquer de ses deux principaux concurrents Xavier Bertrand et Valérie Pécresse. L’un et l’autre avaient claqué la porte des LR, en 2017 et 2019, dénonçant la ligne trop radicale du parti. Ils ont été forcés de le rejoindre en fin de compte. Le plus récalcitrant, Xavier Bertrand, ne peut que le regretter, maintenant qu’il est disqualifié pour le second tour de la primaire.
Un combat difficile en perspective
La victoire du « candidat de la radicalité » au premier tour ne signifie pas qu’il a ses chances pour le second. « Ciotti est le Sandrine Rousseau des Verts », affirmait l’éditorialiste au Figaro Carl Meeus sur le FigaroLive hier après-midi. Il est capable de rassembler une frange importante de la droite LR, mais pas de l’unir. Les ralliements immédiats de Xavier Bertrand, Michel Barnier et Philippe Juvin à Valérie Pécresse après l’annonce des résultats, sont le signe qu’un front anti-Ciotti s’est bien formé pour le second tour, au sein du parti (second tour qui a débuté ce matin). Les militants suivront-ils les consignes de leur champion ou non ? Tout dépendra de la capacité de Ciotti à rassembler, tout en conservant son image d’homme de convictions. Nous saurons samedi s’il y est parvenu.