Nice : Un collège privé musulman menacé de fermeture

Ouvert depuis 2015, le collège privé musulman « Avicenne » à Nice ne connaîtra probablement pas de rentrée 2024-2025. La ministre de l’Education Nationale Nicole Belloubet dénonce l’opacité de son financement. L'établissement se verra notifié d’un arrêté de fermeture préfectoral le 13 mars.

Six mois. Voilà le délai dont disposent les familles des 99 élèves du collège privé hors contrat « Avicenne », à Nice (06), pour trouver un nouvel établissement. Seul collège coranique des Alpes-Maritimes, Avicenne devrait en effet fermer ses portes dès septembre 2024, selon Le Figaro. Nicole Belloubet, invitée sur France 2 lundi matin, a estimé que l’établissement ne respecte pas la loi contre le séparatisme, validée par le Conseil constitutionnel en juillet 2022.

Si le couperet tombe cette semaine, cela fait néanmoins longtemps qu’Avicenne est dans le viseur des administrations françaises. Ces deux dernières années, la direction a reçu quatre courriers exigeant davantage de précisions sur l’origine de ses financements, le collège ne percevant pas d’argent public de par son statut. Des demandes vaines, car aucun éclairage n’a été apporté malgré une mise en demeure le 29 novembre dernier.

Avicenne va contester sa fermeture

Des éclaircissements sur le financement du collège pourraient être apportés dans les prochaines semaines, puisque l’établissement a fait part quelques heures après l’annonce de Nicole Belloubet de sa volonté d’obtenir un entretien afin de pouvoir présenter aux autorités ses relevés bancaires et la liste de ses donateurs. Selon le Huffington Post, il saisira le Conseil d’Etat pour tenter d’interrompre le processus de fermeture, qui sera déclenché le 13 mars par le biais d’un arrêté de fermeture préfectoral.

Le directeur du Lycée Avicenne Idir Abar affirme que les sommes pointées du doigt provenaient uniquement de dons de particuliers et qu’aucun financement n’avait été perçu de l’étranger. Il assure que son établissement a toujours été transparent avec les autorités. Christian Estrosi (Horizons), maire de Nice, a de son côté approuvé la décision de la ministre de l’Education Nationale, en rappelant qu’il était opposé à l’existence d’Avicenne, et ce depuis son ouverture en 2015.

Matthieu Chaperon


Tennis – Quand les Jeux Olympiques de Paris rendent service… à l’Amérique du Sud !

Ce samedi 3 février donne le coup d’envoi de la traditionnelle tournée sud-américaine de terre battue, avec les qualifications de l’ATP 250 de Córdoba (Argentine). Afin de préparer au mieux les JO 2024 qui se disputeront sur cette surface, plusieurs grands noms ont opté pour cette tournée dans leur calendrier.

Les directeurs des tournois ATP sud-américains doivent se frotter les mains. Les plateaux de leurs épreuves ont rarement été aussi relevés, et n’ont pas souvent compté autant de joueurs stars. Habituellement attrayante uniquement pour les joueurs locaux et les spécialistes de terre battue, la tournée sud-américaine a attiré cette année dans ses filets plusieurs pointures, soucieuses de prendre leurs marques le plus tôt possible sur la surface argileuse en vue des Jeux Olympiques qui approchent à grands pas.

Lorsque l’Open d’Australie touche à sa fin, trois choix de programmation s’offrent aux joueurs pour les cinq semaines suivantes de la saison. La première option, de loin la plus populaire, est de se diriger vers l’Europe, avec deux tournois en France (Montpellier, Marseille), un à Rotterdam, puis un doublé au Moyen Orient avec les épreuves de Doha et de Dubaï, le tout sur surfaces dures. Deuxième possibilité, partir en Amérique du Nord pour jouer également sur dur, avec deux tournois aux États Unis puis deux au Mexique.

Le troisième choix est donc la tournée sud-américaine sur terre battue, qui regroupe trois ATP 250 (Córdoba et Buenos Aires en Argentine, Santiago au Chili) et un ATP 500 (Rio de Janeiro au Brésil). Si cette programmation est très appréciée par les joueurs sud-américains, elle l’est beaucoup moins par le reste du globe, qui préfère habituellement rester en Europe ou éventuellement partir en Amérique du Nord, afin de commencer à préparer les Masters 1000 d’Indian Wells et de Miami qui ont lieu début mars aux États-Unis sur dur.

Si la tournée sud-américaine n’a pas la côte dans le reste du monde, c’est en grande partie à cause des conditions de jeu. Il fait très chaud et très humide sur ce continent en février, et jouer au tennis sous ce climat est souvent rude et très exigeant physiquement, bien que les organisateurs ne commencent les matchs qu’en fin d’après-midi pour limiter ce facteur. De plus, se trouvent de l’autre côté du filet des joueurs sud-américains formés pour jouer dans ces conditions, qui sont donc capables de maintenir une haute intensité plusieurs heures si nécessaire, portés par un public très bruyant et entièrement à leur cause. Remplissant généralement les trois quarts des tableaux de cette tournée, les sud-américains atteignent souvent leur meilleur niveau à ce moment de la saison, et profitent de ces conditions qui leur sont favorables pour engranger un maximum de points et d’argent. Seuls les joueurs spécialistes de terre battue ont donc un intérêt à opter pour cette tournée, afin de jouer sur leur surface favorite tôt dans la saison. On retrouve donc quelques Espagnols, Italiens, Français ou européens de l’Est, qui préfèrent rivaliser avec les sud-américains dans leur fief plutôt que jouer sur des surfaces rapides qui ne conviennent pas à leur jeu.

Mais cette année, les JO de Paris 2024 ont radicalement changé la donne. Constituant un objectif majeur pour de nombreux joueurs, plusieurs de ces derniers en ont même fait une priorité absolue dans leur saison. L’épreuve des JO se déroulant sur terre battue au sein des infrastructures de Roland Garros, plusieurs joueurs ont décidé de prendre part à la tournée sud-américaine, afin de commencer en avance la saison sur terre battue, au lieu d’attendre les premiers tournois européens sur cette surface en avril.

Ainsi, le triple vainqueur en Grand Chelem Stanislas Wawrinka sera présent en Amérique du Sud, et retrouvera un continent qu’il n’a pas fréquenté depuis plus de 10 ans. Carlos Alcaraz, déjà vainqueur de deux Majeurs à 20 ans, sera également de la partie, ainsi que le croate Marin Cilic, victorieux à l’US Open en 2014. Le Britannique Cameron Norrie, récemment 8e joueur mondial, foulera également les courts sud-américains, tout comme le jeune prodige français Arthur Fils, qui bénéficie déjà d’une popularité importante dans le monde entier.

Si ces joueurs ne participeront pas tous à l’ensemble des quatre tournois programmés, leur présence relève l’intérêt de la tournée, qui n’est généralement pas très suivie en raison du faible contingent de grands joueurs qu’elle attire. Les yeux des fans de tennis seront donc rivés sur l’Amérique du Sud en février, pour la plus grande joie des tournois concernés, qui trouvent un équilibre parfait avec des plateaux mixant joueurs locaux et stars internationales. Et peu importe si ces dernières venaient à ne pas faire de grands parcours, leur simple venue suffit amplement à offrir à la tournée sud-américaine de terre battue un succès inédit.

 

Matthieu Chaperon, le 01/02/2024


Taïwan : pourquoi l’élection de « l’indépendantiste » Lai Ching-te ne devrait rien changer... pour le moment

Décrié par la Chine, le futur président taïwanais, Lai Ching-te, ne devrait pas déclarer formellement l’indépendance de Taïwan, évitant ainsi d’entrer en confrontation directe avec Pékin.

Un candidat indépendantiste à la tête de Taïwan ? La couverture médiatique du résultat de l'élection présidentielle taïwanaise par l'AFP a suscité une polémique parmi les chercheurs et les connaisseurs de Taïwan. Et pour cause, l'agence de presse a souligné les « positions en faveur de l’indépendance » du président élu, se fondant sur des propos remontant à plusieurs années. De nombreux médias français, emboîtant le pas de l’AFP, ont à leur tour qualifié le vainqueur de l’élection d’« indépendantiste ». Une étiquette politique quelque peu erronée et surtout malvenue au regard des tensions géopolitiques dans la région. «C’est inacceptable et un manque de professionnalisme total», fustige sur X (anciennement Twitter) le chercheur Antoine Bondaz pour qui « reprendre la rhétorique « indépendance ou non », c’est faire le jeu du grand voisin». Au cours de la campagne présidentielle, Lai Ching-te s’est en effet borné à défendre le statu quo de l’île, mettant certes l’accent sur l’importance de sa « souveraineté », mais sans franchir le cap d’une promesse d’indépendance en bonne et due forme. « Tant qu’il y aura une relation d’égal à égal et digne, la porte de Taïwan sera toujours ouverte », affirmait le candidat quelques jours avant la tenue du scrutin.

« Nous ne soutenons pas l’indépendance »

Si l’exercice démocratique taïwanais est unanimement salué par les puissances occidentales, ces dernières maintiennent leur posture d’équilibre, prise entre considérations stratégiques et impératifs économiques. Réaffirmant leur volonté de « maintenir la paix et la stabilité dans le détroit [de Taïwan] », les Etats-Unis déclarent néanmoins privilégier « une résolution pacifique des différends, libre de toute coercition et de toute pression ». Une attitude officiellement prudente renforcée par la déclaration de Joe Biden : «Nous ne soutenons pas l’indépendance», a affirmé le président américain. Le Quai d’Orsay, de son côté, espère « qu’à la suite de ces élections, les liens avec l’île continueront de se renforcer », en précisant toutefois, « dans le respect de notre politique d’une seule Chine ». Cette élection présidentielle ne devrait donc pas changer immédiatement la donne pour Taïwan et la région Asie Pacifique. Washington maintient toujours le flou sur ses intentions militaires tandis que l’Europe, malgré un certain raidissement ces dernières années vis-à-vis de la Chine, demeure trop dépendante économiquement du géant chinois pour entrer dans une confrontation. Quant au président taïwanais élu, il s’inscrira vraisemblablement dans la continuité de son parti – le PDP, au pouvoir depuis 2016 – et de l’actuelle présidente du pays, Tsai Ing-wen. Les relations avec Pékin demeureront tendues et houleuses, mais aucune rupture imminente ne semble se profiler. En la matière, la balle est avant tout dans le camp de la Chine.

Vers la guerre ?

Sans grande surprise, Pékin a réagi au résultat de l’élection présidentielle, rappelant son opposition à tout « séparatisme » et en déclarant que le scrutin n’entraverait pas « la tendance inévitable d’une réunification ». Des menaces devenues habituelles et même convenues depuis plusieurs années. Dans le même temps, la Chine « déplore vivement » les félicitations américaines adressées au président élu taïwanais, invitant les États-Unis à respecter le « principe d’une seule Chine ». La veille du scrutin, déjà, le ministère chinois de la Défense indiquait maintenir « une vigilance élevée à tout moment », et se réserver le droit de prendre « toutes les mesures nécessaires pour écraser fermement les tentatives d’« indépendance de Taïwan » sous toutes leurs formes ». Faut-il craindre un passage à l’acte imminent ? De l’avis de nombreux spécialistes, le coût d’une opération militaire demeure trop important pour la Chine. Il n’en demeure pas moins que si cette élection présidentielle taïwanaise ne devrait pas, elle-même, conduire à la guerre, elle ne contribuera cependant pas à freiner une militarisation sans cesse croissante de la région asiatique, devenue l’épicentre de la géopolitique mondiale.


Noël : Quand la baisse du pouvoir d’achat vient perturber la fête

À l’heure où l’esprit des Français devrait être aux festivités, leurs pensées les ramènent bien souvent à leur portefeuille. Pour beaucoup d’entre eux, la période de Noël semble être source de stress avant d’être source de joie.

37% des Français craignent de ne pas ou peu pouvoir offrir de cadeaux à Noël cette année. Révélé le 30 novembre par un sondage IFOP, ce pourcentage n’en finit plus d’augmenter. En effet, 34% des Français avaient cette appréhension en 2022, et 30% en 2021. Une très nette hausse donc, principalement due à l’inflation qui, même si elle connaît un ralentissement en cette fin d’année, ne cesse d’augmenter et de peser sur le budget des foyers français.

Représentant un sujet d’inquiétude pour 95% des Français, l’inflation vient donc chambouler les festivités puisqu’elle aura un impact sur 83% des habitants de l’hexagone lors de leurs achats de fin d’année. 54% d’entre eux ont d’ores et déjà prévu de baisser leur budget par rapport aux années précédentes. Un impact qui pousse même certains à mentir, à en croire une enquête de l'application Plum qui révèle que près d’un français sur cinq a l’intention de cacher à ses proches le montant qu’il pourra consacrer à Noël, en annonçant une valeur plus élevée que la réalité. 

Du côté des bénéficiaires, on s’inquiète également. 11% d’entre eux redoutent en effet de recevoir moins de cadeaux que de coutume, voire aucun. Une crainte justifiée au vu des chiffres énoncés précédemment…

Afin de contourner cette problématique, 27% des Français ont demandé à leur employeur un acompte sur salaire, afin de pouvoir maintenir les festivités prévues. Une solution très appréciée, puisque 81% des Français préfèrent y avoir recours plutôt que voir leur compte bancaire passer à découvert. Elle reste néanmoins assez méconnue, notamment chez les jeunes, qui sont moins de 60% à être informés de son existence.

Cependant, ce dispositif ne fonctionne pas systématiquement puisque 13% des demandes ont été refusées, de nombreuses entreprises ne pouvant pas se permettre de mettre à disposition ces fonds en cours d’exercice comptable. Pour elles comme pour les Français, Noël 2023 sonne comme un défi et s’annonce houleux.


La Chine et la Biélorussie renforcent leur coopération bilatérale

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko est arrivée à Pékin dimanche 3 décembre pour une visite de deux jours durant laquelle il rencontrera le chef de l'Etat chinois, Xi Jinping. C'est la deuxième fois cette année qu'il se rend en Chine.

L'alliance contre l'Occident continue de s'étoffer. La Biélorussie et la Chine continuent leur rapprochement amorcé en début d'année. Le président Loukachenko est partie prenante du conflit ukrainien. En effet de nombreuses troupes russes avaient lancé leur offensive depuis son territoire. Son homologue chinois quant à lui profite de ce conflit pour pousser ses pions vers Taïwan. Officiellement les deux pays cherchent à tisser des liens économiques plus étroits dans le cadre de l'initiative chinoise "la Ceinture et la Route". Officieusement, leurs politiques de défense seront également au coeur de leurs discussions. Ce rapprochement entre deux puissances autocratiques entérine l'émergence d'un nouvel ordre mondial dominé par des dictatures hostiles à l'Occident. C'est également le signe que les pays occidentaux sont en perte d'influence économique. La Chine constitue autour d'elle un bloc composé des pays déçus par l'Ouest. Si d'autres pays suivent, cela signifie plus de débouchés pour les entreprises chinoises et donc moins pour leurs rivales occidentales.

«La Biélorussie est, était et sera un partenaire fiable pour la Chine»

                                                                                                  - Alexandre Loukachenko

Mais il n'est pas sûr que ce rapprochement fasse pour autant le bonheur de la Russie. En effet la Biélorussie est directement dans sa sphère d'influence et dépend fortement d'elle économiquement. De facto, Minsk, la capitale biélorusse, est vassale de Moscou. Une coopération accrue avec la Chine ne peut qu'atténuer cette dépendance. Or, la Russie n'aime pas être contestée dans ce qu'elle considère comme son pré carré. L'alliance qu'elle entretient avec la Chine est avant tout circonstancielle. Les deux puissances ne sont unies que dans leur rejet commun du modèle occidental et elles se disputent de facto le leadership des pays rivaux de l'Occident. Dans ce contexte de rivalité interne, ce rapprochement est donc une victoire stratégique de Pékin. En atténuant la dépendance économique de la Biélorussie envers son voisin, la Chine s'assure en effet que celle-ci sera plus prompt à soutenir ses propres décisions.

 


Une IA sous OQTF à Sciences Po

ChatGPT, une IA de discussion a été interdite d’utilisation à Sciences Po sous peine d’exclusion, pourquoi donc une telle décision ? 

Tout d'abord il faut comprendre ce qu'est ChatGPT. Comme son nom l'indique, c'est un système de Chat, de discussion. Sa particularité étant que c'est une IA, une Intelligence Artificielle de discussion, un modèle de traitement de texte automatique entraîné pour comprendre et répondre à un large éventail de questions sur différents sujets. Son objectif est de fournir des réponses claires et complètes pour aider les utilisateurs à résoudre leurs problèmes ou à en apprendre davantage sur un sujet qui les intéresse.

Mais pourquoi donc est-elle problématique ? 

Tout d'abord car elle est réellement efficace, elle sait comprendre une question et construire une réponse adaptée. Ainsi, de la même manière qu’utiliser internet en devoirs ou concours est considérée comme de la tricherie,  l'utilisation de ChatGPT pour rédiger des devoirs peut-être considérée comme une fraude car elle facilite l'accès à des informations et réduit la nécessité de la réflexion critique et de la recherche indépendante. Ces compétences sont considérées comme fondamentales pour les étudiants à Sciences Po et dans les universités en général, et leur développement est essentiel pour la formation universitaire.  L’utilisation abusive de cet outil, capable de prémâcher, voire même d’effectuer un devoir complet, nuirait à l'apprentissage des étudiants, car elle les empêcherait de développer leur capacité à rédiger et à communiquer efficacement, allant ainsi à l'encontre des valeurs éthiques et pédagogiques de l'établissement, et du milieu universitaire en général.

Ainsi l’utilisation de ChatGPT a été bannie à Sciences Po

La directrice de l’établissement, Myriam Dubois-Monkachi a déclaré que les conséquences pour ceux qui contreviendraient à cette interdiction, incluraient des mesures disciplinaires telles que des avertissements, des retraits de points voire une exclusion définitive. Pour madame la directrice, il est important que les étudiants respectent cette interdiction tandis qu’une réflexion doit être menée pour chercher des moyens éthiques d'utiliser les technologies de traitement automatique du langage dans leur travail académique, sans en percuter les fondamentaux, et en éviter les effets pervers. 

Concrètement comment fait-on pour repérer si ChatGPT a été utilisé dans un devoir ?

Et bien il existe plusieurs moyens de détecter si cet outil a été utilisé pour rédiger un travail universitaire. Tout d’abord, et cela les universités le font depuis longtemps, on peut utiliser des logiciels de détection de plagiat pour comparer le devoir avec des bases de données de textes existants afin d’y détecter des similitudes. Au delà de 30%, on considère le devoir comme plagié. On peut également conduire une analyse de style, car des devoirs rédigés à l'aide de ChatGPT peuvent présenter des caractéristiques distinctes, comme des phrases longues et complexes, une utilisation excessive de mots techniques ou des incohérences dans le ton, qui détonneraient avec celles d’un étudiant. 

ChatGPT est-il si efficace que cela ?

La réponse est plutôt claire, ChatGPT est effectivement capable de produire un devoir, comme une dissertation, il fournit idées, exemples et informations pertinentes si l’on sait lui poser les bonnes questions. Il n’est pas infaillible, et peine particulièrement dans des domaines comme la philosophie mais pour un bon nombre de professeurs sa puissance est assez phénoménale. Au point que des copies produites par ChatGPT ont récolté des notes allant jusqu’à 18/20

 

Vous n’y croyez pas ? Sachez que cet article est rédigé à près de 70% par ChatGPT.


60 ans du traité de l’Elysée : le couple franco-allemand en crise

Emmanuel Macron et Olaf Scholz se sont retrouvés à Paris dimanche 22 janvier 2023 pour célébrer les soixante ans du traité de l'Elysée. Si Charles de Gaulle et Konrad Adenauer signent en 1963 un traité encourageant la France et l'Allemagne à agir de pair, les chefs d'Etat actuels ne semblent plus aussi soudés qu'à l'époque. Le temps de l'intégration et de la construction européenne révolu, que partagent encore la France et l’Allemagne ? Le contexte de la guerre en Ukraine révèle à la fois l'écart qui s'est creusé entre les deux voisins et l'urgence de rétablir une relation solide.

Les dirigeants allemand et français ont commémoré la signature d’un texte hautement symbolique dimanche 22 janvier.  Ils ont rappelé dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche que le traité qu'ils commémorent «a marqué la fin de décennies, si ce n'est de siècles, de rivalités féroces et de guerres sanglantes». En soixante ans, les relations franco-allemandes ont pourtant bien changé. À l’époque du traité, qui était celle de la CEE et qui fut suivie par l’ère de l’affirmation de l’identité européenne avec Georges Pompidou et Willy Brandt,  parler de couple franco-allemand avait un sens. Il s’agissait de mener jusqu’au bout un projet construit ensemble : l’Union européenne. Au temps des années d'amitié entre Valéry Giscard d’Estaing et Helmut Schmidt, puis de l’ère Maastricht sous François Mitterrand et Helmut Kohl, le couple franco-allemand avait des ambitions communes. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Avec la récente nomination d’Olaf Scholz à la chancellerie, le couple franco-allemand peine à se réinventer, alors même que les circonstances leur demandent une action commune forte. La guerre, de retour sur le continent depuis onze mois, exige en effet des deux voisins des décisions d’envergure.

Le couple franco-allemand traverse une mauvaise passe à un moment crucial pour l'avenir de l'Europe

Les deux chefs d'Etat Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont assuré faire de « la souveraineté européenne » une priorité. Affirmant vouloir se doter « d'une stratégie de renforcement de la compétitivité industrielle européenne », Emmanuel Macron et Olaf Scholz ne sont pourtant pas encore tout à fait sur la même longueur d’onde. Les divergences sont nombreuses : pour la défense antimissile, Berlin réfléchit à un projet de bouclier avec Israël, que quatorze autres pays européens pourraient rejoindre. Côté français, on envisage plutôt de développer un système avec l’Italie, au nom de « l'autonomie stratégique de l'Europe ». Plus généralement, les deux pays ont eu des réactions tout à fait différentes au début de l'invasion russe en Ukraine, même si l’Allemagne semble progressivement rattraper son retard. La question se pose à Berlin de faire livrer des chars Léopard II à l’Ukraine. Or ce feu vert, s'il est donné, montre encore plus la nécessité de prendre soin du couple franco-allemand. En effet, ce geste placerait Berlin dans une situation risquée face à la Russie car ce prêt d'armes pourrait être assimilé à une participation directe au conflit. Les relations franco-allemandes doivent donc rapidement se réinventer afin de prendre en main l'avenir de l’Europe. La réunion des deux chefs d’Etat ce dimanche, dans un contexte de guerre en Ukraine, a donc mis en évidence la nécessité de solides fondations pour (re)bâtir le couple en crise.

La guerre en Ukraine révèle l'urgence de reconstruire une relation solide entre la France et l'Allemagne

Le traité de l'Elysée signé par les deux voisins européens en 1963 soulignait pourtant l'importance d'agir de concert. En effet, dans la section relative aux Affaires étrangères, il est mentionné que "les deux Gouvernements se consulteront, avant toute décision, sur toutes les questions importantes de politique étrangère, et en premier lieu sur les questions d’intérêt commun, en vue de parvenir, autant que possible, à une position analogue." Le couple franco-allemand s'enracine donc dans un même terreau fait de valeurs et de principes communs. En matière de défense, il est écrit que "les autorités compétentes des deux pays s’attacheront à rapprocher leurs doctrines en vue d’aboutir à des conceptions communes." Aujourd'hui, ces promesses semblent difficiles à mettre en œuvre tant les circonstances, mais aussi les hommes qui composent le couple franco-allemand, ont changé.

 


Tennis : ces jeunes prodiges à suivre de près cette année

Les grands tournois sont l’occasion pour les jeunes pépites de se révéler. L’Open d’Australie a placé sous les projecteurs trois talents qui devraient marquer la saison.

Ils s’appellent Sebastian Korda, Ben Shelton ou encore Jiří Lehečka. Ils sont nés entre 2000 et 2002. Avec une faible expérience sur le circuit ATP, ces trois jeunes prodiges du tennis se sont hissés en quarts-de-finale du tournoi de Melbourne, où s'affrontent les 128 meilleurs joueurs de la planète.

Pour Korda, une blessure au poignet l’a contraint à déclarer forfait, au milieu du troisième set d’un match qui avait pourtant démarré fort contre un Kachanov en forme. De son côté, Lehečka est tombé sur un os : venu à bout en huitièmes de Felix Auger-Aliassime, il s’est heurté à un grand Stefanos Tsitsipas, vainqueur en trois sets. Quant à Ben Shelton, il défiera demain son compatriote Tommy Paul, pour une place en demi, qui l’opposerait à Novak Djokovic, vainqueur de Rublev. Si les portes de la finale leur seront sans doute interdites cette année, ces trois jeunes ont percé sur ce tournoi. Ils ont enchaîné les perfs’ qui leur promettent une belle saison, avec qui sait, quelques titres à la clé.

L’année 2022 avait littéralement propulsé l’explosif Carlos Alcaraz, digne héritier de Rafaël Nadal. Arrivé à la 32e place en janvier, il était devenu le plus jeune joueur à terminer une saison numéro 1 mondial depuis la création du classement ATP en 1973. Une saison et de multiples records. Rio, Miami, Barcelone, Madrid, US Open : Alcaraz a tout raflé et s’est emparé d’un majeur, remportant autant de trophées que l’inusable Noval Djokovic. Blessé à la jambe droite en ce début de saison 2023, le champion se repose, et ne participe pas à cette édition de l’Open d’Australie. Une aubaine pour ses concurrents.

Quand Carlos n’est pas là, les souris dansent

Avec l’absence de Carlos Alcaraz, des révélations émergent ou s’imposent plus nettement sur le circuit. C’est le cas de Sebastian Korda, âgé de 22 ans. Fils d’anciens joueurs de tennis tchèques, le jeune Américain s’est logiquement lancé dans la compétition. Korda alterne les bonnes performances et les échecs prématurés. En 2021, il est titré à Parme. En 2022, il est finaliste coup sur coup aux tournois de Gijon et Anvers. Korda attaque la saison 2023 avec les idées claires : il est finaliste au tournoi d’Adélaïde face à Novak Djokovic. Arrivé bien préparé à Melbourne, il élimine au 3e tour Daniil Medvedev, et vient à bout du Polonais Hubert Hurkacz en huitième. Sa blessure contre Kachanov le tiendra probablement écarté des cours pendant quelques mois.

Jiří Lehečka a pris une leçon de tennis aujourd’hui, face à un Tsitsipas impérial. Incapable de trouver des solutions, sa défaite signe la fin d’une belle aventure en Australie pour le jeune Tchèque inconnu du grand public. C’est à Milan, à l’occasion des Next Gen ATP Finals, que Lehečka a fait parler de lui, en se hissant jusqu’à la finale de l’événement. A Rotterdam, il s’était incliné en demi-finale, après avoir battu Shapovalov, Van de Zandschulp et Musetti. Cette année, il signe sa première victoire en Grand Chelem face au solide Borna Coric. Il a éliminé successivement Eubanks, Norrie et Auger-Aliassime, le premier top 10 de sa jeune carrière. Une saison 2023 prometteuse.

Enfin, comment ne pas évoquer Ben Shelton, qui peut encore écrire l’histoire de l’Open d’Australie du haut de ses 20 ans ? Vainqueur en huitième de finale de l’Américain J.J. Wolf, le natif d’Atlanta dispose du jeu nécessaire pour les rencontres au sommet. Issu du tennis universitaire et entraîné par son père, Shelton a remporté trois titres challenger en 2022. Il a fait son entrée dans le top 100. Classé 89e mondial à ses débuts sur les terrains de Melbourne, il a tout du surdoué de la discipline. Et le coup qu’il semble le mieux maîtriser est bien l’amorti, même sorti du fond de cours. Très attendu en demi-finale, Shelton pourrait réaliser par la même occasion un rêve de gosse, en jouant contre Novak Djokovic, pour qui la Rod Laver Arena est une maison secondaire. Avec ces trois noms, la relève est assurée.


Mbappe-PSG-Real

PSG - Real Madrid : un tournant dans la saison du club parisien ?

Ce soir, au Parc des Princes, s’affronteront le Paris Saint-Germain et le Real Madrid. Le club de la capitale est attendu au tournant, comme son joueur vedette, Kylian Mbappé, au centre d’une rivalité entre les deux équipes.

Un entraîneur sur la sellette, un niveau de jeu qui inquiète

Beaucoup de questions se posent avant la reprise de la Ligue des Champions. À Paris, des réponses devraient être données, dès ce soir. Premièrement, le PSG a rarement brillé pendant cette saison. Une élimination en Coupe de France et surtout une deuxième place décevante en phase de poules de Ligue des Champions provoquent les inquiétudes des spécialistes. On peut les comprendre au vu du recrutement effectué cet été par le club de Paris : Lionel Messi, récompensé par le Ballon d’or en décembre dernier, Gianluigi Donnarumma, sacré meilleur joueur de l’Euro cet été, ou encore Wijnaldum, capitaine de la sélection néerlandaise, sont venus renforcer l’effectif parisien en vue de les aider à remporter tous les trophées, notamment sur la scène européenne. Mais force est de constater que les recrues ne répondent pas aux attentes que l’on plaçait en eux. Le PSG avait même recruté Sergio Ramos, emblématique capitaine du… Real Madrid ! Malheureusement sujet à de trop nombreuses blessures, le défenseur espagnol n’a pu enchaîner les matchs en première partie de saison et ne sera pas présent pour la réception de son ancien club. Si les joueurs sont évidemment les premiers responsables des mauvaises performances du club, Mauricio Pochettino, leur entraîneur, se retrouve lui aussi sur le banc des accusés. Critiqué pour ses choix douteux, ou pour son absence de décision et de vision, l’entraîneur argentin peine à trouver l’équilibre de sa formation, où égos et blessures compliquent son travail. En cas de défaite ce soir ou, pire, d’élimination en 8ᵉ de finales de Ligue des Champions, il sait qu’il sera trop tard pour se rattraper. La presse sportive parle notamment de Zinedine Zidane pour le remplacer.

Kylian Mbappé, partira, partira pas ?

On le sait, l’international français est courtisé chaque été lors du marché des transferts. Les principaux intéressés ? Le Real Madrid. Depuis plusieurs saisons déjà, des offres ont été transmises au club de la capitale pour acheter le joueur, sans jamais convaincre les dirigeants parisiens de vendre leur pépite. Seulement, son contrat arrive à son terme en juin 2022. Un renouvellement du contrat ? Le PSG y a déjà pensé bien sûr, mais Kylian Mbappé refuse de poursuivre avec son club et souhaite — un rêve d’enfant ? — rejoindre le Real Madrid. On se demande alors quelle sera son attitude ce soir, lors du choc entre les deux équipes. S’il ne fait aucun doute qu’il donnera le maximum pour remporter la victoire et se montrer sous son meilleur jour, une élimination de l'un des deux clubs pourrait-elle décider la star à choisir ? Il faudra attendre l'été 2022 pour connaître le fin mot de cette histoire.


L'assassinat du père Hamel a débuté devant la Cour d'assise spéciale de Paris

Lundi 14 février s’est ouvert le procès de l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray (76), devant la Cour d’assise spéciale de Paris. Encore meurtrie par l’égorgement du Père Hamel, les victimes et leurs proches espèrent « comprendre ». 

Presque six ans. Six ans que deux jihadistes de 19 ans – du reste fichés S - Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean, ont assassiné à coups de couteau le père Hamel, âgé de 85 ans ; celui-ci célébrait la messe dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray, devant trois religieuses et un couple de paroissiens. Quelques heures plus tard, l’attaque était revendiquée par l’État Islamique. Et le verdict de la Justice se fait toujours attendre : de nombreuses interrogations sont restées sans réponse, ce qui rend « le deuil difficile », a dit Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, lors d’une récente conférence de presse.

Depuis lors, les juges anti-terroristes chargés de l’enquête ont procédé à l’arrestation de trois proches des assaillants jihadistes, tués sur place le 26 février : Jean-Philippe Jean Louis, Farid Khelil et Yassine Sebaihia, Les trois hommes sont soupçonnés d’avoir été avertis des projets des meurtriers du père Hamel. Ils ont été mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », crime passible de 30 ans de réclusion. Un quatrième accusé, Rachid Kassim, est jugé par défaut : il aurait été tué en Syrie en 2017.

Comprendre pour pardonner

Selon Me Béranger Tourné, avocat de Jean-Philippe Jean Louis, le procès paraît artificiel : les prévenus ne sont « que trois lampistes que l’on tente de raccrocher » à un crime. Mais l’Église n’est pas de cet avis et espère comprendre, pour pouvoir pardonner. Guy Coponet, qui assistait à la messe avec sa femme le 26 juillet 2016, souhaite que l’audience permette de « régler le problème une bonne fois pour toutes », et espère que « ceux qui sont responsables demand[ent] pardon à tous ceux à qui ils ont fait de la peine ». Tout comme Jacques Simon, successeur du père Hamel, interrogé sur Radio Classique : « Est-ce que le père Hamel était connu par ses assaillants ? » s’indigne-t-il. « En tous cas il a été assassiné comme prêtre et j’espère que ce procès va nous éclairer davantage ».

Le père Hamel, martyr pour sa foi

Pour Roseline Hamel, sœur du Père Hamel, la souffrance est encore bien vivante : « La mort de mon frère, de cette façon tellement barbare, a immédiatement provoqué une déchirure que je ressens encore aujourd’hui », témoigne-t-elle auprès du Parisien […] « Et puis, au bout de quelques jours, j’ai compris que son martyre avait fait de lui un frère universel ». Pourtant, celle-ci estime que « ce sera l’occasion de revenir sur le rôle des services de l’État qui n’ont pas assez surveillé ces personnes que l’on savait radicalisées ». « Je suis certaine qu’avec plus de sérieux, la mort de Jacques aurait pu être évitée », poursuit-elle.

Le procès doit durer quatre semaines. Outre le volet judiciaire, il y a la dimension ecclésiale. Le père Hamel est au cœur d'un autre procès, en béatification cette fois. L'archevêché de Rouen a remis un dossier de quelque 12000 pages à la Congrégation pour les causes des saints. Le prêtre devrait être reconnu martyr, c'est-à-dire "mort en haine de la foi".


Présidentielle : le jeu habile d’Emmanuel Macron

Bien qu'Emmanuel Macron ne se soit toujours pas déclaré candidat et qu'il semble attendre le dernier moment pour le faire, le président sortant a déjà mis en marche sa logistique de campagne, sans trop s'exposer dans le débat public.

« Avec vous ». Voilà le premier slogan de la campagne d’Emmanuel Macron. Depuis la semaine dernière, on peut le lire dans toute la France sur des centaines d’affiches placardées dans les rues. C’est également le nom du site ad hoc du "pas encore" candidat. S'il attend son heure, le dispositif est déjà là : outre le site internet, il y a la cellule de recherche de parrainages, ainsi que l'ébauche d'un programme. Sur le site, un message saute aux yeux : « Vous ne vous reconnaissez pas dans les déclarations des candidats à l'élection présidentielle ? C'est normal, ils ne parlent pas de vous, ils parlent d'eux. Notre démarche est à l'opposé de ça. » Juste en-dessous, un onglet intitulé « Découvrez-le » explique la démarche macronienne : transcender les clivages, se préoccuper de la situation réelle des Français. Pour cela, trois vidéos sont disponibles et permettent de découvrir les témoignages d’un agriculteur et d’une soignante. Emmanuel Macron prétend être le seul candidat véritablement à l’écoute des Français, au plus proche de leur quotidien. La bonne gestion de la pandémie de Covid-19 dont il se vante, en est un bon exemple.

Le coronavirus : un excellent moyen pour noyer le poisson

La crise du coronavirus est une aubaine pour le président, se désolent les opposants à Emmanuel Macron. « Elle évite de centrer le débat public sur les sujets qui fâchent », peste un membre de l’équipe de campagne d’Éric Zemmour. Il est vrai que le président s'est plu à diviser la classe politique avec l'instauration du pass vaccinal fin janvier. L’équipe de Valérie Pécresse s’était retrouvée à voter ce texte en ordre dispersé. Quant à la gauche, elle s’est aussi fracturée sur le sujet, Jean-Luc Mélenchon y étant opposé. « Pendant ce temps, on n’a pas parlé de son bilan économique, de l’endettement massif du pays, ou encore de l’immigration », déplorait un élu des Républicains, ajoutant : « Heureusement que la crise s’est apaisée et qu'elle nous permet maintenant de parler des sujets de fond. » Toutefois, les indicateurs économiques n'étant pas si mauvais, il n'est pas facile d'attaquer le gouvernement sur ce terrain.

Une économie apparemment saine

La croissance est estimée à 7 %, « un chiffre jamais atteint depuis 1969 », se vante le gouvernement. « C’est un rebond spectaculaire de l’économie française […], ça efface la crise économique », s’est félicité Bruno Le Maire sur France 2. Toutefois, le ministre de l'Economie a soigneusement évité de répondre à la question du coût pour les finances publiques : les 700 milliards d’euros d’endettement destinés à soutenir les entreprises et les commerçants sont oubliés. D’ailleurs, aucun remboursement du prêt accordé par l’Etat aux entreprises en 2020 n’est exigé pour l’instant. Qu’adviendrait-il s’il venait à l’être ? Les entreprises continueraient-elles à embaucher ? La croissance ne paraît donc pas engendrée par les entreprises mais bien par l’argent public, encore et toujours.                « L’économie française tourne à plein régime », a continué le patron de Bercy. Oui, à partir du moment où l’Etat la soutient. La conjoncture paraît donc plutôt bonne pour le futur candidat Macron. D'autant qu’il n’a, pour l’instant, aucun adversaire en passe de le concurrencer sérieusement. À gauche, les divisions s’accroissent, et à droite, aucun candidat ne parvient à se distinguer. Dans les débats, chacun cherche à marquer des points en décrédibilisant l’adversaire. C’est justement ce que le président veut éviter.

De nouveaux soutiens, des divisions sans fin

Le soutien officiel de l'ancien porte-parole du PS Eduardo Rhian Cypel à Emmanuel Macron, annoncé lundi, et les ralliements attendus de l'ancien président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, ainsi que celui du maire de Dijon, François Rebsamen, ne font que conforter le futur candidat dans sa stratégie :  attendre le dernier moment pour entrer dans l'arène, en évitant de se blesser et en regardant ses concurrents s'épuiser. Une stratégie payante pour l'instant. La division croissante de la gauche est bien sûr une aubaine pour le futur de candidat de Avec vous, qui parvient à s'attacher les derniers dinosaures du Parti socialiste, découragés par la triste campagne d'Anne Hidalgo. La candidate officielle du PS plafonne à 2,5 % des intentions de vote selon le dernier sondage. Et visiblement, Christiane Taubira, vainqueur de la Primaire populaire, ne paraît pas non plus convaincre. Emmanuel Macron représente la seule option pour ceux qui ne voudraient pas rejoindre la gauche plus radicale de Jean-Luc Mélenchon ou de Fabien Roussel. « Il se peut bien que des ralliements se fassent plus nombreux dans les prochaines semaines », prévient un cadre de la République en Marche. Des noms comme l'adjointe au maire de Marseille Samia Ghali ou encore Thierry Repentin, maire de Chambéry, circulent depuis quelques jours. En attendant, l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron est pleinement mobilisée.

Une campagne active, mais sans le candidat

En plus d’un site internet, les militants de La République En Marche vont frapper aux portes, fidèles à la tradition anglo-saxonne reprise par le candidat Macron en 2017. Par ailleurs, le président s'exprime par la voix de membres du gouvernement, en particulier de son porte-parole, le jeune Gabriel Attal. Celui-ci affirmait récemment à propos des candidats déclarés « qu’à les écouter, tout était mieux hier et tout sera pire demain. Où est la foi dans les Français ? » À l’opposé de discours obscurantistes, il y a, ajoutait-il, « Emmanuel Macron [qui] a fait entrer notre pays dans le temps des conquêtes. Quand la situation sanitaire et internationale le permettra, il proposera, je l'espère, d'aller plus loin encore pour l'avenir. » Apparemment, seul le président est capable de comprendre les réalités complexes, porteuses de sens et d'ouverture, alors que la droite, obnubilée par les questions de sécurité, d’immigration et d’identité, s'enlise dans un discours rétrograde. Parviendra-t-il encore longtemps à maintenir cette posture présidentielle, au-dessus de la mêlée électorale ? Si les sondages lui sont toujours favorables, Emmanuel Macron a tout intérêt à donner du temps au temps et à se déclarer le plus tard possible, début mars.