CANDIDATURE ZEMMOUR : L’EFFET PELTIER

Dans son Grand Rendez-Vous sur Europe 1 – les Echos – CNews ce dimanche, Guillaume Peltier, ancien numéro deux du parti Les Républicains, a annoncé soutenir la candidature d’Éric Zemmour. Un ralliement de poids pour le fondateur du parti Reconquête !... qui n’est pas du goût des LR.

« Alors qu’il n’exerçait plus aucune responsabilité dans les instances de LR, Guillaume Peltier fait un retour aux sources en rejoignant Éric Zemmour. Par cette décision, il est de fait exclu de notre famille politique et ne peut plus s’en revendiquer », a déclaré le président des Républicains, Christian Jacob, dans un tweet en fin de matinée. Une réaction rapide aux propos véhéments de l’ex-numéro 2 des LR envers Valérie Pécresse, la candidate désignée du parti. « Je n’ai pas confiance en elle. Je n’ai aucune garantie d’un non-ralliement à Emmanuel Macron », a-t-il déclaré sur Europe 1 jugeant que « Valérie Pécresse et Emmanuel Macron, c’est la même chose ».

Rallier la candidature de l’ex-éditorialiste de CNews n’est pas un choix anodin. Mais le député du Loir-et-Cher assume totalement : « J'ai pris ma décision avec beaucoup de gravité et d'enthousiasme. J'ai pris le temps de la réflexion et j'ai mesuré l'enjeu ». Celui qui avait soutenu Éric Ciotti au congrès des Républicains en décembre explique son choix simplement.  C’est l’unique possibilité pour la droite de battre Emmanuel Macron aux élections présidentielles de 2022. « J’ai pris la décision de soutenir le seul candidat de la droite, le seul candidat fidèle aux valeurs du RPR, le seul candidat capable de battre Emmanuel Macron parce que capable de rassembler tous les électeurs de droite », a-t-il renchéri.

« Le choix du courage »

Crédité de la quatrième place dans le dernier sondage Ipsos, au coude-à-coude avec Marine Le Pen et Valérie Pécresse, Zemmour n’est pourtant pas en position de force. « Je fais le choix du courage plutôt que de la carrière. C'est un acte de foi que je pose », a assuré Guillaume Peltier. Un choix qui s’inscrit dans la continuité de ses déclarations lors des derniers mois. « Comment être insensible au discours pour la France d’Éric Zemmour ? », avait-il notamment déclaré dans un tweet en décembre suite au meeting de Villepinte. Le député qui a commencé sa carrière au Front National de la jeunesse (FNJ) avant de rejoindre le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers est souvent considéré comme le représentant de la ligne la plus à droite de LR. «  J'ai été numéro deux des Républicains, porte-parole de Nicolas Sarkozy, je suis député du peuple », a-t-il lancé, ajoutant prendre cette décision « au nom de la droite forte que j'ai fondée au sein des Républicains, au nom des 40% des adhérents LR qui ont voté comme moi pour Éric Ciotti il y a quelques semaines ».

Un appel à tous les Républicains

À 90 jours du premier tour des élections présidentielles, le ralliement de Guillaume Peltier à la candidature d’Éric Zemmour pourra-t-il entrainer des défections en cascade chez Les Républicains (LR) ? C’est en tout cas ce que souhaite le député du Loir-et-Cher. « Je lance un appel à tous les électeurs des Républicains. Je les invite à quitter une candidate aujourd'hui en deuxième position pour un candidat en quatrième position, parce que j'ai la conviction qu’Éric Zemmour va gagner cette élection ».

Pour que ses rêves élyséens deviennent réalité, l’ancien polémiste devra d’abord obtenir ses 500 parrainages. Guillaume Peltier pourrait jouer un rôle majeur dans cette quête. Dès ce matin, le député a commencé à œuvrer dans ce sens. Comme le fondateur du parti Reconquête ! il y a quelques jours, il a demandé au maire de Cannes et président de l’Association des Maires de France, David Lisnard, d’anonymiser les promesses des parrainages en créant un « pool de maires ».

 


"J'ai très envie de les emmerder" : un retraité porte plainte contre Emmanuel Macron

Un retraité de 63 ans a récemment porté plainte contre le Président de la République suite à ses propos tenus dans le journal Le Parisien. Se disant « choqué et blessé », son recours est purement symbolique.

« Les non vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Donc on va continuer de le faire jusqu’au bout. […] Quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n’est plus citoyen » déclarait le Chef de l’État le 4 janvier dernier, lors de son interview donnée au Parisien. Petite phrase que 6 Français sur 10 estiment inadéquate selon un sondage Harris Interactive pour LCI.

Les propos d’Emmanuel Macron « discriminatoires et insultants»

Parmi ces citoyens, Didier Lalande, corrézien retraité de 63 ans, juge les propos d’Emmanuel Macron « discriminatoires et insultants» envers les personnes non-vaccinées contre la Covid-19. Portant plainte à la gendarmerie de son village pour ce qu’il nomme « diffamation et menaces publiques par personne ayant autorité », le retraité ne tolère pas qu’un Président de la République tienne  de tels propos à l’encontre d’une partie de la population. « Il a dépassé les bornes » explique le corrézien au quotidien régional La Montagne qui considère qu’Emmanuel Macron est « un président qui utilise sa tribune pour démarrer une campagne. La fonction présidentielle est utilisée pour discriminer et insulter des gens. »

Une plainte symbolique

Le retraité, non-vacciné accepte les contraintes qu’on lui impose. « Je suis en règle avec la loi, je paye mes impôts et je trouve cela insupportable de remettre en cause la citoyenneté des non vaccinés » tonne-t’il. « C'était individuel, et je voulais juste rendre mon action publique pour réveiller les chaumières et c'est vrai qu'aujourd'hui, j'ai reçu des messages de gens qui veulent faire comme moi, déclare l’intéressé, même si ça sert à rien, au moins on s'exprime et on montre qu'il y a des gens qui s'inquiètent pour la démocratie en France. C'est ça le fond de ma démarche. » au journal La Montagne.

Comme Didier Lalande, de nombreux Français s'opposent aux nouvelles mesures gouvernementales en matière sanitaire. Samedi 8 janvier,  plus de 100 000 personnes manifestaient dans toute la France contre le passe vaccinal.


Alzheimer : les vraies causes de la progression de la maladie identifiées par des chercheurs en vue d'un traitement

Dans une étude publiée vendredi 29 octobre par la revue scientifique américaine Science Advances, des chercheurs ont observé les causes de l’évolution de la maladie d’Alzheimer dans différentes zones du cerveau. Cette découverte pourrait améliorer les traitements de dizaines de millions de patients à travers le monde.

La maladie d’Alzheimer nous dévoile peu à peu ses secrets. Des scientifiques révèlent, dans la revue Science Advances, la présence d’amas de protéines toxiques réparties dans le cerveau des patients atteints par la maladie. S’agrégeant au fil des années dans différentes zones de l'encéphale, ces protéines seraient responsables du déclin cognitif lié à la maladie d’Alzheimer. Première étude à s’appuyer sur des données humaines, celle-ci contredit les recherches jusque-là menées sur des souris. 

Deux protéines produites dans le cerveau responsables d’Alzheimer

Les résultats de l'étude montrent que les molécules responsables de la dégénérescence ne s'établiraient pas à partir d'un point fixe du cerveau, mais s’installeraient très rapidement dans plusieurs zones de celui-ci.  Selon le Dr. Meisl, professeur de chimie à l’université de Cambridge (Royaume-Uni) et principal auteur de l’article, « deux éléments ont rendu ce travail possible ». Ainsi, il se fonde sur « l’étude de données très détaillées venant de TEP-Scan [Tomographie par Émission de Positions couplée à un scanner] et de divers ensembles de données rassemblées » ainsi que sur « des modèles mathématiques qui ont été développés au cours des dix dernières années ».

L’exploitation de 400 échantillons de cerveaux humains de personnes décédées, atteintes de la maladie d’Alzheimer, couplée à l’analyse de 100 cerveaux de malades vivants par TEP-Scan, a permis de suivre l’évolution de deux protéines responsables : tau et bêta-amyloïde. Leur accumulation dans le cerveau provoque la mort des cellules cérébrales et un rétrécissement de l’encéphale.

Vers un possible traitement de la maladie d’Alzheimer 

Co-auteur de l’étude et chercheur au département de chimie de l’université de Cambridge, le Pr. Knowles déclare que « cette recherche montre l’intérêt de travailler avec des données humaines plutôt qu’avec des modèles animaux imparfaits ». Le scientifique indique que « maintenant, nous sommes en mesure d’étudier ce processus au niveau moléculaire chez de vrais patients, ce qui est une étape importante pour un jour développer des traitements ». Avec ces nouvelles ressources disponibles, la recherche a progressé de façon considérable dans l'étude des maladies neurodégénératives. En effet, le professeur ajoute : « La principale découverte est que le fait d’arrêter la réplication des agrégats plutôt que leur propagation sera plus efficace aux stades de la maladie que nous avons étudiés ».

Dans un communiqué de l’Alzheimer’s Research UK, la chercheuse Sara Imarisio espère « que cette étude et d'autres permettront d'orienter le développement de futurs traitements ciblant la protéine tau, afin qu'ils aient plus de chance de ralentir la maladie et d'aider les personnes atteintes de démence. » À en croire le Pr. Knowles, ces nouvelles méthodes de recherche pourraient bien apporter une compréhension renouvelée de l’ensemble des maladies neurodégénératives, avec l’espoir pour des millions de patients de voir l’arrivée prochaine de traitements préventifs.


Ciotti : la surprise du congrès des Républicains

Éric Ciotti, vainqueur du premier tour de la primaire des Républicains, a surpris tous les commentateurs, à commencer par les sondeurs. Ceux-ci partaient du principe que ce serait Xavier Bertrand ou Valérie Pécresse qui s'imposeraient. Avec 25,6% des voix, et fort d’une participation de 80%, il donne de nouveaux espoirs aux anciens fillonistes et à toute une frange libérale-conservatrice dans son parti.

Une grande joie et un grand enthousiasme se sont emparés des militants et des soutiens d’Eric Ciotti dans l’après-midi du 2 décembre. Le candidat le moins attendu de la primaire, a nettement devancé ses adversaires, en remportant 25,6% des votes exprimés par les militants du congrès LR. Xavier Bertrand et Michel Barnier sont arrivés respectivement troisième et quatrième du scrutin, avec un score avoisinant les 23-24%. Le quatrième homme, qu'on s'attendait à voir jouer de nouveau le rôle de soutien du vainqueur, est finalement le premier de la course. Il devance de peu Valérie Pécresse, qui recueille 25% des suffrages, juste derrière lui.

« C’est un redressement national »

C’est en ces mots qu’Éric Ciotti a débuté son allocution devant un parterre de journalistes. C’est sans doute la première fois que les médias portent autant d’intérêt au candidat victorieux du premier tour. Eric Ciotti prétend incarner une droite qui s’assume, avec un programme qu’il a souvent revendiqué de « radical ». Finies les demi-mesures dans le domaine de la sécurité, de l’immigration ou encore de l’économie. Ciotti est le candidat de la sécurité, de l’ordre et des baisses d’impôt. Il se prétend celui qui rassemble tous les fillonistes déçus, et ceux qui seraient encore tentés de rejoindre la Rassemblement national, et surtout Éric Zemmour.

« Je n’ai jamais quitté le parti »

Ciotti est le candidat de la loyauté. Il n’a pas manqué de le rappeler ces derniers mois, pour se démarquer de ses deux principaux concurrents Xavier Bertrand et Valérie Pécresse. L’un et l’autre avaient claqué la porte des LR, en 2017 et 2019, dénonçant la ligne trop radicale du parti. Ils ont été forcés de le rejoindre en fin de compte. Le plus récalcitrant, Xavier Bertrand, ne peut que le regretter, maintenant qu’il est disqualifié pour le second tour de la primaire.

Un combat difficile en perspective 

La victoire du « candidat de la radicalité » au premier tour ne signifie pas qu’il a ses chances pour le second. « Ciotti est le Sandrine Rousseau des Verts », affirmait l’éditorialiste au Figaro Carl Meeus sur le FigaroLive hier après-midi. Il est capable de rassembler une frange importante de la droite LR, mais pas de l’unir. Les ralliements immédiats de Xavier Bertrand, Michel Barnier et Philippe Juvin à Valérie Pécresse après l’annonce des résultats, sont le signe qu'un front anti-Ciotti s'est bien formé pour le second tour, au sein du parti (second tour qui a débuté ce matin).  Les militants suivront-ils les consignes de leur champion ou non ? Tout dépendra de la capacité de Ciotti à rassembler, tout en conservant son image d’homme de convictions. Nous saurons samedi s’il y est parvenu.


Zemmour à Versailles séduit la droite catholique

Le "non encore candidat" à la présidentielle Éric Zemmour était mardi 19 octobre au Palais des Congrès de Versailles, pour présenter son dernier best-seller La France n'a pas dit son dernier mot. Le prétexte pour un grand rassemblement de ses (é)lecteurs.

1 500 personnes ont payé entre 20 (étudiants, chômeurs) et 60 euros (bienfaiteurs) pour assister à cette intervention du polémiste le plus médiatisé de France. Les Éveilleurs d'Espérance, l'association à l'origine de cette soirée, ne sont pas étonnés ; l'ex journaliste politique n'a jamais de mal à susciter l'engouement des Versaillais. Il est déjà monté à trois reprises sur la scène des Eveilleurs, mais cette fois, la soirée a surtout des airs de meeting.

Zemmour, l'espoir des conservateurs

Les applaudissements à tout rompre qui accueillent l'ancien journaliste sont révélateurs du public : des auditeurs de tous les âges, trois abbés en soutane, des militants de la Génération Zemmour, des journalistes de droite, comme Geoffroy Lejeune, directeur de Valeurs Actuelles, ou encore des politiques conservateurs, tels que Jean-Frédéric Poisson ou Laurence Trochu. L'échange entre Benoît Sévillia, avocat et coprésident des Eveilleurs et Eric Zemmour porte sur les thèmes privilégiés du polémiste et de son public : l'éducation, l'Europe, les LGBT, la souveraineté, l'énergie, l'immigration. Autant de sujets qui méritent des "remises en question" et des "refaçonnages". Versailles est le lieu idéal pour évoquer les problématiques classiques de la droite traditionnelle : les "racines chrétiennes gréco-romaines de la France" ou les raisons de l'échec de la Manif pour Tous : "si les manifestants ont perdu, c'est qu'ils étaient pacifiques et qu'ils n'ont rien cassé, et donc le pouvoir n'a pas eu peur et n'a pas cédé" . Réflexion largement ovationnée.

Gagner la droite, l’objectif de Zemmour

"Une France unie", "l'union des bourgeois et des classes populaires" pour contrer le "déclin croissant de la France", l'auteur du Destin français est fidèle à lui-même. "Il faut allier la sociologie de la Manif pour Tous et la sociologie des Gilets Jaunes". Éric Zemmour déteste ceux qui sont divisés alors qu'ils ont un même objectif en tête. Mais il prêche à des convertis. Les affiches brandies, les slogans "Zemmour Président" ou encore "vive le Z" résument l'espoir qui s'est emparé du public. Le "Z" serait le seul capable d'unir la droite et de matérialiser ses valeurs : une France souverainiste et non européiste, qui accepte de "regarder son histoire en face". Il évoque ainsi de nombreuses fois le "fléau de la culpabilité" qui empêche la France de marcher sereine vers son avenir. En mentionnant à plusieurs reprises "l'invasion migratoire" et "l'islamisation" de la société française, il s'inquiète de "la fin de la civilisation occidentale et surtout française". "Le sujet qui rassemble, c'est la question au sens large identitaire et de l'immigration". Il ne manque pas de lancer une critique acerbe sur la "créolisation", ce "concept à la noix" proféré par Jean-Luc Mélenchon. Par ailleurs, Zemmour se présente de nouveau en rival du patron de la France Insoumise, en démontrant "la nécessité de retrouver la souveraineté énergétique", dénonçant aussi les projets écologistes d'Emmanuel Macron : si la France sacrifie sa filière nucléaire au profit des énergies renouvelables, elle s'engage sur la voie de "la tiers-mondisation". Finalement, tel est le maître-mot de la soirée : comment rendre à la France sa grandeur perdue et sa puissance en Occident.

Mais pas encore de campagne officielle pour le polémiste. Il prend un malin plaisir à éluder les questions de son interlocuteur, comme "Vous attellerez-vous vous-même à changer les choses ?", ou tout simplement "Êtes-vous candidat ? ". Dans la salle, les 1500 participants espèrent qu’Eric Zemmour n’en restera pas là.


Splendeurs et misères de la Russie impériale : Ilya Répine au Petit Palais

Le Petit Palais, en partenariat avec la prestigieuse Galerie nationale Trétiakov de Moscou, accueille jusqu’au 23 janvier prochain la première rétrospective française dédiée au peintre russe Ilya Répine (1844-1930).

Il était de ceux qui, les derniers, contemplèrent l’ultime éclat de la Grande Russie. Ilya Répine fut le témoin de son temps : né en 1844 dans une famille de serfs, c’est par la peinture d’icône et sa tradition millénaire qu’il découvre l’art avant de rejoindre l’Académie impériale des beaux-arts de Saint-Pétersbourg. C’est là qu’il rencontre Kramskoï, chef de file des Ambulants, ces artistes réfractaires à l’Académisme millimétré qui s’essayent depuis la « Révolte des Quatorze » de 1863 à un réalisme jusqu’alors proscrit par la doxa. Avec eux, la peinture quitte la gloire et le mythe : le charme désuet des isbas et l’authenticité poignante des portraits des moujiks dans leurs steppes orientales supplantent la superbe des palais impériaux.

Le sacre d'une génération

Répine fut le spectateur des grands bouleversements qui secouèrent la Russie au crépuscule du XIXe siècle, en cette époque qui fut également celle de l’avènement des arts et des sciences. Consacré par ses pairs, ami de Tolstoï dont il peignit une vingtaine de portraits, de Tourgéniev et des compositeurs du célèbre « Groupe des Cinq », dont Rimski-Korsakov, Borodine et Moussorgski, il fut aussi l’observateur d’une vie culturelle et intellectuelle sémillante. C’est à eux, puis à sa famille qu’il peint avec tendresse, ainsi qu’à la foule des anonymes et des sacrifiés du bagne et de la guerre, que cette exposition à la densité remarquable rend un hommage vibrant.

La splendeur surannée d’un régime agonisant

Si les idées révolutionnaires et populistes qui conquièrent le peuple russe de la fin du siècle le séduisent un temps, Répine reste fidèle aux tsars dont il immortalise les traits dans quelques compositions monumentales : Alexandre III recevant les doyens des cantons en 1886 et Nicolas II dix ans plus tard. Dans ses tableaux, l’élégance surannée d’un régime agonisant côtoie l’extrême misère des haleurs en guenilles tirant les lourdes péniches le long de la Volga. C’est cette puissance évocatrice, celle des visages balafrés et des corps décharnés, qui lui vaut le scandale qui souvent, en peinture, précède le triomphe.

Les révolutions de février et d’octobre 1905 qui ébranlent la couronne sonnent le glas de l’ancien monde : le peuple se dresse contre Nicolas II jusqu’aux événements tragiques de 1917. Déçu par le bolchévisme de Lénine, Ilya Répine termine ses jours dans la solitude et le dénuement. Exilé dans une Finlande devenue indépendante, il ressuscite dans ses dernières compositions l’âme exaltée de sa Russie bien-aimée, celle de la balalaïka, des cosaques et des palais, des cathédrales bigarrées et de l’encens qu’on y brûlait.

 

Jusqu’au 23 janvier 2022
Petit Palais
Avenue Winston Churchill, 75008 Paris
Du mar. au dim. 10h-18h, nocturne le ven. jsq. 21h
Tarifs : 11€ à 13€, gratuit -18 ans


Bac 2021 : Qu’est ce qu’un Grand oral bienveillant ? 

C’est une grande première pour cette épreuve qui évaluera l’éloquence et la rhétorique des bacheliers de cette année. Après une année mouvementée, quels aménagements ont été consentis pour cette édition ?

Le Ministre de l'Education nationale les a annoncés le 5 mai. Le Grand oral va bénéficier de dispositions exceptionnelles en cette première édition. Avant le début de l'épreuve, chacun aura la possibilité de présenter au jury un mot signé par la direction de l'établissement et rédigé par un professeur d'un des enseignements de spécialité. L’idée ici est de pouvoir détailler les éléments du programme qui n’auraient pas pu être étudiés durant cette année de terminale. “Le maître-mot ici sera la bienveillance” avait soutenu ce même jour Jean-Michel Blanquer sur France 2. En effet, second écart autorisé, les candidats pourront consulter leurs notes lors de l'épreuve. 

Quand aura-t-il lieu ? A qui s’adresse-t-il ? 

Entre le 21 juin et le 2 juillet 2021, les élèves de terminale en filière technologique et générale passeront cette nouvelle épreuve. 

Quel est le poids du grand oral dans la notation générale du grand oral ?

L'épreuve de rhétorique a un coefficient de 10 en voie générale et de 14 en voie tenchlogoque. Cet oral représente 10 % de la note finale du baccalauréat. 

De quoi est-il constitué ?

Le grand oral va durer 40 minutes. Le candidat aura préparé deux questions dans deux spécialités, au cours de l’année. Le jury en choisira, une. Détails. 

Pendant 20 minutes, l’élève devra se préparer. Ici, il se remémore les questions préparées sur les deux problématiques qu'il a déjà préparées. La question portera sur une des deux spécialités .Pour la voir générale, elle pourra porter sur une des deux spécialités ou concerner les deux en même temps. Les candidats de la voie technologique, eux, auront une question qui se rapporte seulement à une de leurs spécialités.

Durant cette phase préliminaire, l’élève pourra élaborer un support de présentation pour le jury. Schéma, dessin, plan, la forme est laissée au choix du candidat. 

L’élève de terminale va ensuite réaliser une présentation durant cinq minutes, en développant sa question après avoir justifié son choix.

Enfin, durant dix minutes, un entretien se tiendra avec le jury qui demandera d'approfondir certains points. La notation se fera sur la capacité à argumenter. Peut alors s’engager un débat sur un point en particulier du programme. C’est l’occasion de montrer ses capacités oratoires, lors de cette discussion avec les examinateurs.

Pour finir, le candidat aura cinq minutes pour détailler son projet post-bac. Doit alors transparaître une cohérence entre la question choisie et les aspirations de l'étudiant pour l'avenir. Il n'hésitera pas à parler de ses passions, préciser ses engagements, ou stages déjà réalisés qui l'ont amené à choisir cette voie. 

De qui se composera le jury de l'épreuve du grand oral ? 

Chaque jury sera composé de deux professeurs enseignant dans deux matières différentes. La discipline du premier doit correspondre avec un des enseignements de spécialité du candidat. Le second, doit enseigner une discipline que l'élève a choisi comme spécialité, ou une du tronc commun ou être professeur-documentaliste.


France-Hongrie : les Bleus face au mur rouge

Bien qu'ils soient favoris de l'Euro, les Bleus ont concédé un match nul face à la Hongrie, samedi 19 juin en match de poule. Un demi-échec.

On attendait une défense solide comme lors du match contre l’Allemagne, mardi 15 juin. Dès le début, Pavard, défenseur souvent indispensable, s’est illustré par un carton jaune. Deux têtes de Mbappé et une frappe de Pogba : la pointe française reste bredouille lors des 45 premières minutes.

La défense hongroise face aux attaques françaises

Malgré la pression française, la défense hongroise garde son sang-froid. Lors du temps additionnel de la première mi-temps, une relance du gardien hongrois Gulasci permet à Fiola d’ouvrir le score. Véritable douche froide pour l’équipe française, championne du monde en 2018. Les Bleus repartent dans les vestiaires pour la mi-temps, la mine défaite.

Dans le stade de Budapest, à 16h, les spectateurs accueillent de nouveau les deux équipes sous une chaleur de 28°C. Le jeu reste tendu, les équipes continuent sur leur lancée de la première mi-temps. Les Hongrois, fébriles, tentent de renforcer encore leur défense pour garder l’avantage. Quelques fautes de leur part traduisent cette nervosité. L’équipe française garde son calme, mais ne trouve toujours pas la solution. Jusqu’à ce que Hugo Lloris, gardien et capitaine, dégage la balle jusqu’à la surface de réparation adverse. Kyllian Mbappé parvient à la contrôler, centre, et trouve Griezmann qui marque à la 66e minute. La France égalise et sauve son honneur. 1 partout, le score ne changera plus.

Une équipe de France peu convaincante

Pourtant, Didier Deschamps a tenté ce qu’il a pu pour s’offrir une victoire face à la Hongrie. Remplaçant Benzema pour Giroud, puis Pogba pour Dembelé, les modifications reflètent la volonté offensive du sélectionneur français. Une volonté qui restera vaine.

Un match avec de nombreuses occasions pour l’équipe de France mais sans véritable réussite. L’équipe de Hongrie, toute en défense, est parvenue à bloquer cette équipe française. Les Bleus peinent à montrer un visage rassurant pour la suite de la compétition.

 


Euro 2020 : Comment l’équipe de France a abandonné le genou à terre

Depuis le début de l’Euro, l’équipe de France tergiverse sur le genou à terre. Signe d’une soumission à une idéologie racialiste pour certains, symbole de la lutte antiraciste pour d’autres, ce geste suscite le débat à l’intérieur et en dehors des stades. Retour sur une pratique qui bouscule le foot français.

Ce devait être une grande fête populaire, un moment d’union nationale autour des Bleus, mais depuis le début de l’Euro de football, le débat sur le genou à terre envenime les relations entre les joueurs et leurs supporters. 

Pour rappel, ce geste d’indignation apparut après le décès aux Etats-Unis de George Floyd, mort asphyxié par un policier blanc. En réaction à ce meurtre a surgi le mouvement Black Lives Matter [Les vies noires importent en anglais, NDLR]. Les BLM affirment que les nations occidentales sont en soi racistes et que les « blancs » doivent se repentir pour la colonisation. Une des manières de se battre la coulpe consiste à poser le genou à terre avant les matchs de football. Le 2 juin à Nice, lors de la préparation de l’Euro face au Pays de Galle, la sélection de Didier Deschamps s’était agenouillée mais ce geste n’avait pas suscité la polémique. 

La veille du match France-Allemagne, une déclaration du capitaine des Bleus, Hugo Lloris provoqua un tollé. Pour leur entrée dans la compétition, les champions du monde décidaient de s’agenouiller : « Le genou par terre, c’était une décision collective. On part du principe que si on doit le faire, toutes les nations doivent le faire avec l’appui de l’UEFA. »

En campagne électorale, les hommes politiques se déchaînent 

Dans un contexte de campagne pour les régionales, les personnalités politiques ergotent sur cette sortie du capitaine des Bleus. Du côté des soutiens, les hommes de Didier Deschamps peuvent compter sur la ministre déléguée aux Sports, Roxana Maracineanu. Quelques heures avant l’entame du match, elle expliquaient sur LCI : « Le sport est un formidable outil contre les discriminations. » Dans une démarche plus militante et virulente, la députée européenne La France Insoumise, Manon Aubry, pestait sur Twitter : « Le déferlement de haine de l'extrême droite qui a lancé le hashtag #BoycottÉquipeDeFrance montre à quel point les Bleus ont raison de se mobiliser ! »

Mais cette sortie polémique provoqua l’ire d’autres responsables politiques. Au micro d’Europe 1, Thierry Mariani, candidat RN pour la région PACA, s’indignait : « Black Lives Matter, c'est un drame (...) avec la police américaine, pas avec la police française, qui n'a jamais eu ces dérives. » Éric Ciotti, député LR, ne dit pas le contraire. Lui préférerait que les Bleus montrent leur soutien aux policiers. Il souligne qu’aucun genou n’a été posé à terre «  pour les victimes du terrorisme islamiste ou les policiers assassinés par des barbares  ».

Un cadeau tombé du ciel

Le soir du match, un événement permit aux Bleus de ne pas s’agenouiller en gardant la tête haute. Un militant de Greenpeace fit immersion sur la pelouse avec un parapente. Cette action contraignit les joueurs à ne pas s’agenouiller. 

Deux jours plus tard, Raphaël Varane expliqua la situation. Le refus de la génuflexion n’était pas dû au hasard, ni au militant de Greenpeace, mais venait « d’un choix de toute l’équipe ». Devant les journalistes présents, il précisa : « Aujourd’hui ce geste est un symbole de crispation. » 

Crispation que l’équipe de France ne souhaite pas entretenir. Le match contre la Hongrie le prouve. Les genoux des Bleus n’ont pas foulé la pelouse du stade de Budapest avant le match contre la Hongrie.