Le président biélorusse Alexandre Loukachenko est arrivée à Pékin dimanche 3 décembre pour une visite de deux jours durant laquelle il rencontrera le chef de l’Etat chinois, Xi Jinping. C’est la deuxième fois cette année qu’il se rend en Chine.

L’al­liance contre l’Oc­ci­dent conti­nue de s’é­tof­fer. La Bié­lo­rus­sie et la Chine conti­nuent leur rap­pro­che­ment amor­cé en début d’an­née. Le pré­sident Lou­ka­chen­ko est par­tie pre­nante du conflit ukrai­nien. En effet de nom­breuses troupes russes avaient lan­cé leur offen­sive depuis son ter­ri­toire. Son homo­logue chi­nois quant à lui pro­fite de ce conflit pour pous­ser ses pions vers Taï­wan. Offi­ciel­le­ment les deux pays cherchent à tis­ser des liens éco­no­miques plus étroits dans le cadre de l’i­ni­tia­tive chi­noise “la Cein­ture et la Route”. Offi­cieu­se­ment, leurs poli­tiques de défense seront éga­le­ment au coeur de leurs dis­cus­sions. Ce rap­pro­che­ment entre deux puis­sances auto­cra­tiques enté­rine l’é­mer­gence d’un nou­vel ordre mon­dial domi­né par des dic­ta­tures hos­tiles à l’Oc­ci­dent. C’est éga­le­ment le signe que les pays occi­den­taux sont en perte d’in­fluence éco­no­mique. La Chine consti­tue autour d’elle un bloc com­po­sé des pays déçus par l’Ouest. Si d’autres pays suivent, cela signi­fie plus de débou­chés pour les entre­prises chi­noises et donc moins pour leurs rivales occidentales.

«La Biélorussie est, était et sera un partenaire fiable pour la Chine»

                                                                                                  — Alexandre Loukachenko

Mais il n’est pas sûr que ce rap­pro­che­ment fasse pour autant le bon­heur de la Rus­sie. En effet la Bié­lo­rus­sie est direc­te­ment dans sa sphère d’in­fluence et dépend for­te­ment d’elle éco­no­mi­que­ment. De fac­to, Minsk, la capi­tale bié­lo­russe, est vas­sale de Mos­cou. Une coopé­ra­tion accrue avec la Chine ne peut qu’at­té­nuer cette dépen­dance. Or, la Rus­sie n’aime pas être contes­tée dans ce qu’elle consi­dère comme son pré car­ré. L’al­liance qu’elle entre­tient avec la Chine est avant tout cir­cons­tan­cielle. Les deux puis­sances ne sont unies que dans leur rejet com­mun du modèle occi­den­tal et elles se dis­putent de fac­to le lea­der­ship des pays rivaux de l’Oc­ci­dent. Dans ce contexte de riva­li­té interne, ce rap­pro­che­ment est donc une vic­toire stra­té­gique de Pékin. En atté­nuant la dépen­dance éco­no­mique de la Bié­lo­rus­sie envers son voi­sin, la Chine s’as­sure en effet que celle-ci sera plus prompt à sou­te­nir ses propres décisions.