Ouvert depuis 2015, le collège privé musulman « Avicenne » à Nice ne connaîtra probablement pas de rentrée 2024–2025. La ministre de l’Education Nationale Nicole Belloubet dénonce l’opacité de son financement. L’établissement se verra notifié d’un arrêté de fermeture préfectoral le 13 mars.
Six mois. Voilà le délai dont disposent les familles des 99 élèves du collège privé hors contrat « Avicenne », à Nice (06), pour trouver un nouvel établissement. Seul collège coranique des Alpes-Maritimes, Avicenne devrait en effet fermer ses portes dès septembre 2024, selon Le Figaro. Nicole Belloubet, invitée sur France 2 lundi matin, a estimé que l’établissement ne respecte pas la loi contre le séparatisme, validée par le Conseil constitutionnel en juillet 2022.
Si le couperet tombe cette semaine, cela fait néanmoins longtemps qu’Avicenne est dans le viseur des administrations françaises. Ces deux dernières années, la direction a reçu quatre courriers exigeant davantage de précisions sur l’origine de ses financements, le collège ne percevant pas d’argent public de par son statut. Des demandes vaines, car aucun éclairage n’a été apporté malgré une mise en demeure le 29 novembre dernier.
Avicenne va contester sa fermeture
Des éclaircissements sur le financement du collège pourraient être apportés dans les prochaines semaines, puisque l’établissement a fait part quelques heures après l’annonce de Nicole Belloubet de sa volonté d’obtenir un entretien afin de pouvoir présenter aux autorités ses relevés bancaires et la liste de ses donateurs. Selon le Huffington Post, il saisira le Conseil d’Etat pour tenter d’interrompre le processus de fermeture, qui sera déclenché le 13 mars par le biais d’un arrêté de fermeture préfectoral.
Le directeur du Lycée Avicenne Idir Abar affirme que les sommes pointées du doigt provenaient uniquement de dons de particuliers et qu’aucun financement n’avait été perçu de l’étranger. Il assure que son établissement a toujours été transparent avec les autorités. Christian Estrosi (Horizons), maire de Nice, a de son côté approuvé la décision de la ministre de l’Education Nationale, en rappelant qu’il était opposé à l’existence d’Avicenne, et ce depuis son ouverture en 2015.
Matthieu Chaperon