ChatGPT, une IA de discussion a été interdite d’utilisation à Sciences Po sous peine d’exclusion, pourquoi donc une telle décision ? 

Tout d’a­bord il faut com­prendre ce qu’est ChatGPT. Comme son nom l’in­dique, c’est un sys­tème de Chat, de dis­cus­sion. Sa par­ti­cu­la­ri­té étant que c’est une IA, une Intel­li­gence Arti­fi­cielle de dis­cus­sion, un modèle de trai­te­ment de texte auto­ma­tique entraî­né pour com­prendre et répondre à un large éven­tail de ques­tions sur dif­fé­rents sujets. Son objec­tif est de four­nir des réponses claires et com­plètes pour aider les uti­li­sa­teurs à résoudre leurs pro­blèmes ou à en apprendre davan­tage sur un sujet qui les intéresse.

Mais pourquoi donc est-elle problématique ? 

Tout d’a­bord car elle est réel­le­ment effi­cace, elle sait com­prendre une ques­tion et construire une réponse adap­tée. Ain­si, de la même manière qu’utiliser inter­net en devoirs ou concours est consi­dé­rée comme de la tri­che­rie,  l’u­ti­li­sa­tion de ChatGPT pour rédi­ger des devoirs peut-être consi­dé­rée comme une fraude car elle faci­lite l’ac­cès à des infor­ma­tions et réduit la néces­si­té de la réflexion cri­tique et de la recherche indé­pen­dante. Ces com­pé­tences sont consi­dé­rées comme fon­da­men­tales pour les étu­diants à Sciences Po et dans les uni­ver­si­tés en géné­ral, et leur déve­lop­pe­ment est essen­tiel pour la for­ma­tion uni­ver­si­taire.  L’utilisation abu­sive de cet outil, capable de pré­mâ­cher, voire même d’effectuer un devoir com­plet, nui­rait à l’ap­pren­tis­sage des étu­diants, car elle les empê­che­rait de déve­lop­per leur capa­ci­té à rédi­ger et à com­mu­ni­quer effi­ca­ce­ment, allant ain­si à l’en­contre des valeurs éthiques et péda­go­giques de l’é­ta­blis­se­ment, et du milieu uni­ver­si­taire en général.

Ainsi l’utilisation de ChatGPT a été bannie à Sciences Po

La direc­trice de l’établissement, Myriam Dubois-Mon­ka­chi a décla­ré que les consé­quences pour ceux qui contre­vien­draient à cette inter­dic­tion, inclu­raient des mesures dis­ci­pli­naires telles que des aver­tis­se­ments, des retraits de points voire une exclu­sion défi­ni­tive. Pour madame la direc­trice, il est impor­tant que les étu­diants res­pectent cette inter­dic­tion tan­dis qu’une réflexion doit être menée pour cher­cher des moyens éthiques d’u­ti­li­ser les tech­no­lo­gies de trai­te­ment auto­ma­tique du lan­gage dans leur tra­vail aca­dé­mique, sans en per­cu­ter les fon­da­men­taux, et en évi­ter les effets pervers. 

Concrètement comment fait-on pour repérer si ChatGPT a été utilisé dans un devoir ?

Et bien il existe plu­sieurs moyens de détec­ter si cet outil a été uti­li­sé pour rédi­ger un tra­vail uni­ver­si­taire. Tout d’abord, et cela les uni­ver­si­tés le font depuis long­temps, on peut uti­li­ser des logi­ciels de détec­tion de pla­giat pour com­pa­rer le devoir avec des bases de don­nées de textes exis­tants afin d’y détec­ter des simi­li­tudes. Au delà de 30%, on consi­dère le devoir comme pla­gié. On peut éga­le­ment conduire une ana­lyse de style, car des devoirs rédi­gés à l’aide de ChatGPT peuvent pré­sen­ter des carac­té­ris­tiques dis­tinctes, comme des phrases longues et com­plexes, une uti­li­sa­tion exces­sive de mots tech­niques ou des inco­hé­rences dans le ton, qui déton­ne­raient avec celles d’un étudiant. 

ChatGPT est-il si efficace que cela ?

La réponse est plu­tôt claire, ChatGPT est effec­ti­ve­ment capable de pro­duire un devoir, comme une dis­ser­ta­tion, il four­nit idées, exemples et infor­ma­tions per­ti­nentes si l’on sait lui poser les bonnes ques­tions. Il n’est pas infaillible, et peine par­ti­cu­liè­re­ment dans des domaines comme la phi­lo­so­phie mais pour un bon nombre de pro­fes­seurs sa puis­sance est assez phé­no­mé­nale. Au point que des copies pro­duites par ChatGPT ont récol­té des notes allant jusqu’à 18/20

 

Vous n’y croyez pas ? Sachez que cet article est rédi­gé à près de 70% par ChatGPT.