Éric Zemmour se rend ce samedi 8 janvier aux Sables d’Olonne où la statue de saint Michel a fait polémique. Sont prévues une rencontre avec des élus locaux et une réunion publique. L’occasion pour lui d’orienter sa campagne vers la province.

Éric Zemmour à la campagne…

« Je sais que pour cette for­mi­dable bataille poli­tique qui nous attend, je pour­rai comp­ter sur vous ! Une fois de plus, la France pour­ra comp­ter sur l’enracinement, la déter­mi­na­tion et le cou­rage hors-norme des Ven­déens ! » Accueilli par le maire des Sables‑d’Olonne Yan­nick Moreau, le can­di­dat de la droite natio­nale a com­men­cé sa visite par une réunion pri­vée avec ce der­nier et son ami Phi­lippe de Vil­liers, dont la Ven­dée est le fief. Puis, lors d’une réunion publique à la salle Audu­bon à 11h, il a loué la Ven­dée comme terre chré­tienne et terre d’industrie, épar­gnée par l’immigration: “C’est un pan­théon de géants et de héros”. À 12h15, Éric Zem­mour qui « se sent chez [lui]» s’est ren­du place saint Michel sur laquelle s’étaient ras­sem­blés envi­ron 800 per­sonnes afin de s’exprimer devant la sta­tue épo­nyme. Ins­tal­lée en 2018, celle-ci avait aus­si­tôt fait l’objet d’un pro­cès de la part de l’association Libre Pen­sée qui dénonce une atteinte à la laï­ci­té. Le tri­bu­nal admi­nis­tra­tif de Nantes lui a don­né rai­son mi-décembre en deman­dant à la ville de débou­lon­ner la sta­tue. Le can­di­dat sou­tient la démarche du maire des Sables d’Olonne qui ne compte pas se lais­ser faire et a fait appel : « La loi de 1905, c’est la sépa­ra­tion de l’E­glise et de l’E­tat, ce n’est pas l’é­ra­di­ca­tion du chris­tia­nisme». « Les Ven­déens seront à la hau­teur de leur répu­ta­tion, les Ven­déens seront à la hau­teur de leur His­toire, les Ven­déens seront à la hau­teur de leurs légendes ! », a‑t-il twee­té en quit­tant la place. La visite d’Éric Zem­mour s’est clô­tu­rée par un déjeu­ner avec les élus et acteurs éco­no­miques locaux.

… pour sa campagne

L’enjeu est de taille pour le can­di­dat dont les inten­tions de vote pla­fonnent à 12% selon le son­dage Ipsos Sopra-Ste­ria publié ven­dre­di. Il s’agit pour lui de rompre avec sa répu­ta­tion d’« aimer la France plus que les Fran­çais » et d’être le can­di­dat des élites intel­lec­tuelles, afin de rega­gner les deux points per­dus et de rat­tra­per les can­di­dates des Répu­bli­cains et du Ras­sem­ble­ment Natio­nal (16% toutes les deux). Cette étape de cam­pagne est notam­ment l’occasion de lan­cer un pied de nez à ce der­nier puisque Marine Le Pen se voit contrainte de repor­ter un dépla­ce­ment pré­vu au même moment aux Sables‑d’Olonne. En sup­plan­tant sa concur­rente, Zem­mour l’oblige à trou­ver une autre stra­té­gie dans l’instrumentalisation de cette visite pour sa cam­pagne. De plus, le can­di­dat savait que pour une fois, les anti­fas ne le déran­ge­raient pas : ils ne vont tout de même pas se dépla­cer jusqu’en pro­vince. En effet, il n’y a eu qu’un petit trio d’opposants anti­fas pour per­tur­ber cette visite. La com­pa­gnie de Phi­lippe de Vil­liers lui assure une bonne com­mu­ni­ca­tion avec les élus locaux. Zem­mour l’a dit lui-même : « Je vais vous le dire mes chers amis : s’il y avait un Phi­lippe de Vil­liers par région, la France serait sau­vée ! » Mais son ami est aus­si un sou­tien impor­tant dans le domaine cultu­rel : le créa­teur du Puy du Fou ne pou­vait se per­mettre d’être absent pour défendre la sta­tue de saint Michel. Le com­bat contre l’idéologie woke ancre Éric Zem­mour dans son dis­cours habi­tuel, de quoi flat­ter son socle élec­to­ral et rejoindre les poten­tiels abs­ten­tion­nistes sablais qui refu­se­raient le débou­lon­nage de la sta­tue. Bau­douin Hau­laf, pré­sident du col­lec­tif « Touche pas à ma sta­tue » l’affirme avec force : « Per­sonne ne nous a décla­ré être pour le débou­lon­ne­ment de la sta­tue ! ». Selon lui, il s’agit d’une idée fixe de l’association laï­carde Libre Pen­sée qui, au nom de la loi, veut sup­pri­mer toute trace de culture chré­tienne en France. En défen­dant saint Michel, Éric Zem­mour se fait l’avocat des catho­liques, mais aus­si des musul­mans et des juifs, ain­si que de l’armée, puisque l’archange est véné­ré dans les trois grandes reli­gions mono­théistes et demeure le saint patron des parachutistes.