Novak Djokovic marque un point. La justice australienne vient de confirmer qu’il bénéficiait effectivement d’une exemption de vaccination. En revanche il n’est toujours pas sûr de pouvoir participer à l’Open d’Australie qui débute lundi 17 janvier 2022.

« L’af­faire n’est plus spor­tive, elle n’est plus sani­taire, elle est poli­tique », sou­ligne Jean-Bap­tiste Gué­gan spé­cia­li­sé en géo­po­li­tique du sport.   Très fermes sur les règles d’entrée sur leur ter­ri­toire, les Aus­tra­liens refusent que les per­sonnes non vac­ci­nées y pénètrent. À son arri­vée, Novak Djo­ko­vic se voit refu­ser son visa. Iso­lé dans un centre de réten­tion de Mel­bourne, il forme un recours contre la déci­sion des auto­ri­tés. Pour se jus­ti­fier, il bran­dis­sait une déro­ga­tion accor­dée par Ten­nis Aus­tra­lia. Il avait contrac­té le covid le 16 décembre 2021 et par ce fait, béné­fi­ciait d’une exemp­tion à la vac­ci­na­tion. Mais les auto­ri­tés refusent cet argu­ment. Une récente conta­mi­na­tion au virus n’exempte que les rési­dents aus­tra­liens, et non les étran­gers. Retour à la case départ pour le serbe, son exemp­tion ne lui per­met pas for­cé­ment de pou­voir par­ti­ci­per au tournoi.

« Le Spartacus du nouveau monde qui ne tolère pas l’injustice »

Novak Djo­ko­vic est deve­nu le sym­bole de toute une cause. Le serbe est clair quant à ses posi­tions sur le vac­cin. En 2020, il a décla­ré « Je suis oppo­sé à la vac­ci­na­tion contre le Covid-19 pour pou­voir voya­ger. J’ai mon propre avis sur la ques­tion, est-ce qu’il chan­ge­ra à un moment don­né, je ne sais pas ». Depuis son refus d’entrée sur le sol aus­tra­lien, les réseaux sociaux s’enflamment et se déchirent, et des mani­fes­ta­tions ont lieu. Jeu­di 6 jan­vier 2022, sa famille orga­nise une marche de sou­tien à Bel­grade. Son père déclare que son fils est « le Spar­ta­cus du nou­veau monde qui ne tolère pas l’in­jus­tice, le colo­nia­lisme et l’hy­po­cri­sie ». Rafael Nadal, prin­ci­pal rival du serbe, affiche une posi­tion ferme quant à la polé­mique « selon moi, le monde a trop souf­fert pour ne pas suivre les règles. S’il vou­lait, il aurait pu jouer ici sans pro­blème. Cha­cun est libre de ses déci­sions, mais il y a des consé­quences. D’un côté, je suis déso­lé pour lui. Mais il connais­sait les condi­tions ».   Pro­chaine étape pour le cham­pion de ten­nis serbe : l’audience du lun­di 10 jan­vier 2022 devant le tri­bu­nal fédé­ral, à minuit heure fran­çaise. Les conclu­sions seront connues lun­di matin. C’est cette audience qui déci­de­ra si oui ou non le serbe pour­ra défendre son titre.