C’est un début de cam­pagne qui semble raté pour les Répu­bli­cains : les son­dages qui annon­çaient Valé­rie Pécresse gagnante face à Emma­nuel Macron ont bien chan­gé depuis un mois. Selon le der­nier son­dage Ipsos , la place au second tour de la can­di­date gagnante du congrès LR n’est aujourd’hui plus assu­rée face à Marine le Pen qui obtient 17% des inten­tions de vote contre 16 pour la can­di­date républicaine.

 

Une équipe de cam­pagne divisée 

Le 28 décembre, Valé­rie Pécresse dévoile les noms qui forment son équipe de cam­pagne. Par­mi eux, on retrouve tous ses anciens adver­saires de la pri­maire du par­ti ( Michel Bar­nier, Xavier Ber­trand, Eric Ciot­ti et Phi­lippe Juvin). On découvre éga­le­ment Guil­hem Carayon, pré­sident des jeunes Répu­bli­cains, sou­vent qua­li­fié de conser­va­teur ain­si que Flo­rence Por­tel­li, qui avait quit­té le par­ti en 2019 dénon­çant la droi­ti­sa­tion du par­ti influen­cée par les idées de Laurent Wau­quiez et Eric Ciot­ti. Le direc­teur de cam­pagne, Geof­froy Didier, est quant à lui un libe­ral assu­mé qui se reven­dique en 2007 comme un “ Sar­ko­zyste de gauche”, mili­tant pour le mariage homo­sexuel et la lega­li­sa­tion de la PMA. L’équipe de cam­pagne de Valé­rie Pécresse ras­semble ain­si des sen­si­bi­li­tés dif­fé­rentes qui semblent incon­ci­liables, notam­ment sur les ques­tions socié­tales. L’é­lec­to­rat LR est donc lui aus­si divi­sé et ten­té de se dis­per­ser entre les dif­fé­rents autres can­di­dats de la droite. Dans sa volon­té de repré­sen­ter l’ensemble du pay­sage poli­tique de droite, Valé­rie Pécresse semble donc s’être per­due et se condam­ner à d’é­ter­nels com­pro­mis poli­tiques, qui ont pour­tant sui­ci­dé son par­ti à petit feu depuis la fin des années Sarkozy.

Une faible com­mu­ni­ca­tion sur les RS 

Cette cam­pagne pré­si­den­tielle se joue en grande par­tie sur les réseaux sociaux. L’importance de ces der­niers va gran­dis­sante et le pôle com­mu­ni­ca­tion médias des par­tis est deve­nu cen­tral. L’arrivée de nou­veaux réseaux sociaux comme Tik­Tok bous­cule les codes éta­blis et oblige les équipes à être tou­jours plus actives et inno­vantes, à uti­li­ser l’humour pour par­ta­ger et pro­mou­voir les idées de leurs can­di­dats. Les gérants des réseaux sociaux de Jean-Luc Mélen­chon ou d’Eric Zem­mour l’ont bien com­pris : pour séduire les jeunes, il faut aller les cher­cher à l’endroit où ils sont le plus sou­vent et le plus nom­breux. Les équipes de Valé­rie Pécresse ont pour­tant eu beau­coup de mal à s’adapter : le compte Tik­Tok de la can­di­date compte 166 abon­nés quand celui d’Eric Zem­mour en compte 157 200. L’écart abys­sal entre les can­di­dats  est le même sur l’ensemble des réseaux sociaux et explique aus­si la chute des Répu­bli­cains dans les sondages.

L’absence de mou­ve­ment jeunes 

Cette com­mu­ni­ca­tion défaillante empêche Valé­rie Pécresse de créer un véri­table mou­ve­ment de jeunes mili­tants pour son élec­tion. Le choix de Guil­hem Carayon comme porte-parole offi­ciel de la cam­pagne est une ten­ta­tive assu­mée de pal­lier cette défaillance. Le jeune homme, sur ses réseaux sociaux, tente de fédé­rer ses mili­tants autour d’une cam­pagne de “ panache”, de “ droite assu­mée”. Le syn­di­cat étu­diant UNI, tra­di­tion­nel­le­ment asso­cié au par­ti des Répu­bli­cains ne par­ti­cipe pas à la cam­pagne et cer­tains de ses membres les plus impor­tants ont même été aper­çus à Vil­le­pinte ou à la Jour­née du Conser­va­tisme , scan­dant “ Zem­mour président”.…

Une per­son­na­li­té faible 

Cette pré­si­den­tielle est aujourd’hui un com­bat entre can­di­dats et non entre par­tis. Les figures d’Emmanuel Macron, de Marine le Pen ou d’Eric Zem­mour fédèrent des sou­tiens autour du per­son­nage qu’ils incarnent. Valé­rie Pécresse, elle, est noyée dans les per­son­na­li­tés fortes qui l’entourent. Ses sou­tiens sont fina­le­ment ceux du par­ti et  non d’une can­di­date. Obte­nir de nou­veaux élec­teurs en se mon­trant comme un lea­der  poli­tique fort sera donc l’un des prin­ci­paux enjeux de la cam­pagne de la candidate