Le meeting au Trocadéro dimanche 27 mars était le dernier grand rendez-vous de la campagne présidentielle pour le candidat de Reconquête !. L’occasion pour Éric Zemmour de mobiliser son camp, alors qu’il peine à dépasser les 12% d’intentions de vote au premier tour.
Jeunes et moins jeunes étaient là, bien présents pour soutenir leur candidat. Après les interventions de Stanislas Rigault, Gilbert Collard et Marion Maréchal. Éric Zemmour sut enthousiasmer le public par des phrases choc, en assumant ses positions traditionnelles sur l’immigration et l’assimilation, et en appelant de ses vœux à une union des droites.
Emmanuel Macron, la cible principale
De Jacqueline Moureau à Gilbert Collard, Jérôme Rivière à Éric Zemmour lui-même, le président de la République en prit plein la figure. Chacun lui reprocha sa la gestion de la crise sanitaire, de l’immigration, son refus systématique du débat, en un mot, son mépris des Français. « Il a promis un renouveau aux Français, et c’est le désenchantement qu’il leur a offert ». Et le candidat de Reconquête! d’ajouter : « Quant à Emmanuel Macron, il a passé dix ans au pouvoir auprès de François Hollande, et il ne sait toujours pas dans quel camp il est. »
Rassembler la droite
Éric Zemmour et Valérie Pécresse, donnée entre 10 et 12%, se tiennent dans un mouchoir de poche, loin derrière Marine le Pen (RN). Pour les dépasser, il lança un appel solennel à leurs principaux soutiens : « J’aurai besoin d’Éric Ciotti, François-Xavier Bellamy, Laurent Wauquiez et Jordan Bardella. Applaudissez-les ! » Un appel audacieux : les deux partis subissent de nombreuses défections depuis le début de la campagne. Dernière en date : un sénateur LR, Sébastien Meurant. Éric Zemmour se montra cinglant sur la position de ses deux concurrentes : « Valérie Pécresse est une centriste déjà prête à voter Emmanuel Macron au second tour. Marine le Pen est une socialiste en économie. » Le message est limpide : le seul candidat proposant un vrai programme de droite, c’est lui.
« J’aime l’État qui protège ceux qui travaillent »
« Nous sommes les seuls à être de droite dans cette campagne. La droite de Charles Pasqua, de Philippe Séguin. » L’orateur ponctua son discours des thématiques phares de son programme : l’assimilation, la grandeur de la culture française et de son histoire et l’autorité de l’État. Le candidat de Reconquête ! reste fidèle à ses principes d’origine : fermeté sur l’immigration, imposition juste, rigueur sur la distribution des aides sociales : « J’aime l’État qui protège ceux qui travaillent. Je veux un État qui a peur lorsqu’il prélève un euro de plus, qui réserve la solidarité nationale aux Français. »
Assimiler les musulmans
« Je respecte toutes les religions et tous les croyants. Mais j’appelle à ce que vous pratiquiez votre religion dans la discrétion. Beaucoup de compatriotes musulmans ont déjà fait le choix de l’assimilation. » Depuis le début de la campagne, Éric Zemmour expliquer sa position sur l’assimilation des musulmans : ceux qui ne souhaitent pas s’intégrer ne doivent pas tenter d’imposer leur modèle : « Si vous n’aimez pas la France, notre culture, notre peuple, notre art de vivre, et que vous ne souhaitez pas être Français, et bien, c’est votre droit. Ce n’est pas à la France de s’adapter à vous. » S’il invita ceux qui refusent l’assimilation à quitter le pays, il fit le choix d’éviter les polémiques pour se centrer sur un programme général. Le candidat demeura discret sur son ministère de la Remigration.
Des militants mobilisés
« Les sondages se trompent, je suis sûr qu’il va gagner au second tour », s’exclame Martine, 65 ans, avec son masque aux couleurs de la Normandie. Jean, jeune ingénieur parisien, renforce son soutien au « Z » après ce meeting : « Je le suivais depuis longtemps, et là, je suis encore plus convaincu qu’il représente mes idées. » Arrivera-t-il pour autant au second tour ? « On espère, mais on verra », soupire François, satisfait du meeting, mais sceptique sur les chances du candidat. S’agissant du ralliement des cadres des LR, les soutiens de Zemmour sont optimistes : « Certains se sont déjà prononcés en faveur du ralliement, mais au second tour. Vivement qu’il y ait une union des droites qui nous permette de nous débarrasser non seulement de Macron mais aussi de la macronie », confie le sénateur Stéphane Ravier, enthousiaste.
Les meetings au Trocadéro sont traditionnellement associés à deux échecs électoraux : Nicolas Sarkozy en 2012 et François Fillon en 2017. Celui d’Éric Zemmour fera-t-il exception ? Un cadre de Reconquête! veut y croire : « Aucun candidat n’aura rassemblé autant durant cette campagne, Éric peut au moins gagner quatre à cinq points. » En tous cas, le candidat put s’assurer d’une base militante plus que jamais convaincue. Mais plus qu’un noyau militant solide, ce sont les Français qu’il lui faudra convaincre dans deux semaines.