Lors de sa visite aux cou­reurs du Tour de France le jeu­di 21 juillet 2022, Emma­nuel Macron a dit : « (Le Tour de France) C’est un moment de rayon­ne­ment de la France dans le monde entier. » Mais la France rayonne-t-elle tou­jours autant ?

 

Diplo­ma­ti­que­ment, la France est tou­jours très pré­sente sur la scène inter­na­tio­nale avec 184 pays où l’hexagone est repré­sen­té avec la pré­sence d’une ambas­sade ou d’un consu­lat, ce qui fait de notre nation le troi­sième pays le plus repré­sen­té der­rière les États-Unis et la Chine. Mais l’influence de nos voi­sins outre-Atlan­tique étant de plus en plus forte, la diplo­ma­tie fran­çaise a du mal à s’imposer face à cer­taines prises de posi­tions des Etats-Unis qui n’hé­sitent pas à impo­ser leur droit en dehors de leurs frontières.

Éco­no­mi­que­ment, la France est une grande puis­sance agri­cole, la pre­mière de l’Union Euro­péenne, et une grande nation expor­ta­trice, la deuxième du monde. Exemple phare : son vin dont son export en Chine repré­sente un tiers de ses ventes à l’étranger. Le tou­risme reste la 1e source de reve­nus pour la France, pre­mière des­ti­na­tion mon­diale avec près de 90 mil­lions de tou­ristes par an. Mais son clas­se­ment des puis­sances éco­no­miques mon­diales ne cesse de chu­ter pas­sant de la deuxième à la sep­tième place en 55 ans avec un PIB de 2 936,70 mil­liards de $ en 2022. Et cela pour­rait conti­nuer : le défi­cit de la balance com­mer­ciale fran­çaise a atteint en 2021 le record de 84,7 mil­liards d’eu­ros. Ce qui conduit à une impor­tante dette publique : 2 901,8 mil­liards d’euros.

Cultu­rel­le­ment, la fran­co­pho­nie est le sym­bole de la puis­sance cultu­relle de la France dans le monde illus­trée par sa cin­quième place au clas­se­ment des langues les plus par­lées et par sa pré­sence par­mi les langues offi­cielle de nom­breuses ins­ti­tu­tions (OMS, UE, ONU). Et l’AFP (l’Agence France Presse) est la troi­sième antenne de presse mon­diale. Cepen­dant, l’anglais pré­do­mine tou­jours d’avantage. Illus­tré récem­ment par la demande faite par le comi­té d’organisation des Jeux Olym­piques de reti­rer le fran­çais des langues offi­cielles des JO et par le slo­gan des Jeux Olym­piques de 2024 orga­ni­sés en France et qui est pour­tant en anglais : « Made for sha­ring ».

Le ciné­ma fran­çais, lui, conserve une place aty­pique dû à son sta­tut de pays inven­teur et détient en France 40,6% des parts de mar­ché face aux films amé­ri­cains qui sont à 43%. Mais, à l’international, ce sont les États-Unis qui dominent lar­ge­ment avec 86% à 90% des part du mar­ché contrai­re­ment à la France à 2% à 3%. Côté mode, la répu­ta­tion de la France n’est plus à faire notam­ment grâce aux créa­teurs tels que Cha­nel, Dior, St Laurent ou encore Louis Vuit­ton qui ont tous été inno­vants en termes de sty­lisme et dotés d’une tech­nique remar­quable. Mais, même si Paris est tou­jours avec New York et Londres l’une des capi­tales de la mode, d’importantes villes telles que Ber­lin ou Sin­ga­pour tentent de s’affirmer par leur rejet des codes tra­di­tion­nels de la mode et son acces­si­bi­li­té à tous.

Et pour finir, l’incontournable gas­tro­no­mie. Clas­sé au patri­moine mon­dial de l’UNESCO en 2010, le repas fran­çais est connu dans le monde entier pour mettre l’accent sur le fait d’être ensemble, le plai­sir du goût et l’harmonie. Mais, alors que les Fran­çais res­tent fiers de leurs nom­breuses spé­cia­li­tés et de l’art qui entoure le ser­vice de tables, un son­dage réa­li­sé dans 20 pays révèle que beau­coup d’é­tran­gers estiment que la cui­sine fran­çaise est sur­faite et ne sus­cite plus la même admi­ra­tion qu’auparavant. Et maints indi­vi­dus lui pré­fèrent le fast-food. La France en est le deuxième mar­ché mondial.

Si la France diplo­ma­ti­que­ment, éco­no­mi­que­ment et cultu­rel­le­ment conti­nue de rayon­ner, sa place est de plus en plus contro­ver­sée par l’émergence de nou­velles puis­sances. N’oublions pas ces mots du Géné­ral de Gaulle dans ses Mémoires de guerre : « La France ne peut être la France sans la grandeur » !