Alors que l’Arménie est en proie à la guerre, que fait la France de son histoire commune avec ce pays ? Des voix s’élèvent et réclament une réponse adaptée.
L’Arménie est sous tension depuis les attaques de l’Azerbaïdjan le 13 septembre dans le Haut-Karabakh. Mais la France ne semble guère s’en soucier, et certains lui reprochent. En témoigne le tweet du maire RN de Perpignan, Louis Aliot : “L’Azerbaïdjan vient une nouvelle fois de violer les règles internationales en attaquant l’Arménie. Une protestation de la France ? L’Azerbaïdjan nous fournit en gaz, va-t-on fermer les yeux sur les massacres ?” Un récent rapport de la direction générale du Trésor pointe au premier semestre une envolée de nos importations de pétrole azerbaïdjanais. Une éventuelle dépendance pose question au moment où des voix s’élèvent pour défendre les droits de l’Homme dans le contexte de la guerre en Ukraine.
La France trahit-elle son alliée historique en commerçant avec l’Azerbaïdjan ?
En 2001, la France est le premier Etat à reconnaître le génocide arménien de 1916. Continuera-t-elle à défendre les droits des arméniens ? Les yeux rivés sur ses intérêts, la France néglige les liens qui l’unissent à ce pays du Caucase. Pourtant, les relations franco-arméniennes, très anciennes, sont excellentes comme put en témoigner en 2006 l’Année de l’Arménie en France. Depuis 2019, le 24 avril est reconnu comme la journée nationale de commémoration du génocide arménien.
En France, des voix se font entendre pour soutenir les arméniens.
Les plus concernés alertent. Parmi les 600 000 personnes d’origine arménienne vivant en France, des figures comme Léa Salamé ou André Manoukian expriment leur inquiétude. Pour le musicien, “l’heure n’est plus à la rigolade” : son appel angoissé est aussi celui de la diaspora arménienne. Sur les réseaux, de nombreux internautes partagent les hashtags #SaveArmenia ou #StandwithArmenia. À Marseille, le réalisateur Robert Guédiguian a lancé une cagnotte en ligne pour soutenir son pays ruiné par la guerre. Il a aussi demandé au maire PS de hisser le drapeau arménien sur la façade de l’hôtel de ville, aux côtés du drapeau ukrainien. Benoît Payan, s’il accepte, sera-t-il le premier édile d’une longue série à afficher son soutien pour ®éveiller les consciences ?