On entend peu parler du Qatar dans l’actualité internationale. Mais en réalité, ce petit pays du golfe Persique joue un rôle de premier plan dans la diplomatie internationale.

 

Pour le Qatar, le rôle de grande puis­sance régio­nale n’était pas vrai­ment un choix. De par sa situa­tion géo­gra­phique (coin­cé entre l’Arabie saou­dite et l’Iran), le Qatar était voué à se faire des alliés des deux côtés, s’attirer les grâces tant de ces deux pays que de leurs alliés. Ce n’est donc pas un hasard si le Qatar joue sou­vent le rôle de média­teur dans les grands dos­siers diplo­ma­tiques internationaux.

 

Le Qatar a un positionnement unique dans la diplomatie internationale

 

C’est ce qui s’est pas­sé lors de cha­cune des quatre guerres entre Israël et le Hamas (la der­nière en 2021). C’est ce qui se passe en ce moment concer­nant l’Afghanistan : on en a peu par­lé dans les médias, mais c’est le Qatar a four­ni les avions pour le pont aérien qui a per­mis d’évacuer des mil­liers de per­sonnes d’Afghanistan, lorsque les Tali­bans ont pris le pou­voir en août 2022. 40% des per­sonnes éva­cuées d’Afghanistan ont d’ailleurs été accueillies au Qatar en tant que réfu­giés. Ce rôle de pre­mier plan joué par le Qatar ne doit rien au hasard : il faut savoir que les Tali­bans ont ouvert un bureau poli­tique à Doha dès 2013, avec l’accord de l’administration amé­ri­caine. C’est là-bas qu’au fil des ans se sont dérou­lés les nom­breux pour­par­lers entre diplo­mates amé­ri­cains et les Talibans.

Plus récem­ment, fin juin 2022, c’est avec la média­tion du Qatar que se sont dérou­lées des négo­cia­tions entre les États-Unis et l’Iran visant à ce que l’Iran res­pecte à nou­veau les termes de l’accord nucléaire de 2015. Il faut dire que le Qatar est très bien pla­cé pour gérer ce type de dos­sier dans la mesure où il entre­tient de bonnes rela­tions tant avec les États-Unis qu’avec l’Iran.

 

S’affirmer dans le jeu international par le sport : le Qatar ne fait pas exception

Avec la Coupe du monde 2022, le Qatar entend visi­ble­ment pas­ser à la vitesse supé­rieure, affir­mer encore plus sa place dans le jeu inter­na­tio­nal, évi­ter de se faire oublier des déci­deurs du monde entier. Cette stra­té­gie d’affirmation de soi via l’organisation de grands évé­ne­ments spor­tifs n’est pas nou­velle : on se sou­vent des Spar­ta­kiades des pays com­mu­nistes à par­tir de 1928, de la Coupe du monde « mus­so­li­nienne » de 1934, des Jeux olym­piques de Ber­lin de 1936 et, plus récem­ment, des Jeux olym­piques d’hiver de Sot­chi, qui ont per­mis à Vla­di­mir Pou­tine de faire ava­ler au monde entier la pilule de son annexion de la Cri­mée ukrainienne.

La France n’est pas en reste d’ailleurs : les Jeux olym­piques de 2024 sont vus comme une occa­sion de mon­trer au monde entier la supé­rio­ri­té tech­no­lo­gique du pays (Grand Paris Express, taxis volants sur la Seine…) et son savoir-faire dans l’aménagement urbain et la ville durable (réamé­na­ge­ment de nom­breuses places, dont la place de la Concorde, végé­ta­li­sa­tion de nom­breux espaces publics, l’aménagement de la Seine pour la baignade…).

Quant au Qatar, les inno­va­tions tech­no­lo­giques comme les stades démon­tables, béné­fi­ciant d’air condi­tion­né, ain­si que le métro auto­ma­tique de Doha (le plus rapide au monde) doivent pla­cer ce petit pays du golfe Per­sique sur la carte inter­na­tio­nale des lea­ders en matière de tech­no­lo­gie au ser­vice de tous.