Au-delà d’une troisième étoile sur son maillot, la France pourrait bien profiter du mondial au Qatar pour booster son économie.
Certes, financièrement parlant, le grand gagnant d’une coupe du monde est bien plus la FIFA que le pays organisateur. Mais les pays participants ont aussi, bien souvent, à y gagner. À commencer par la France, championne du monde en titre.
Plus de monde dans les bars et à la maison
En effet, le contexte économique actuel est des plus incertains, entre guerre en Ukraine et inflation à deux chiffres, alors que plane la crainte de coupures énergétiques cet hiver. Dans une telle ambiance, le ballon rond, véritable ciment social, peut contribuer à redonner le moral aux Français, et à l’économie française. De quoi atténuer l’impact de la crise ? C’est bien possible pour les pays favoris que sont le Brésil, la France et l’Argentine. Comme le soulignait la Fondation Concorde, une Coupe du Monde peut véritablement contribuer à booster l’économie, directement et indirectement. “De manière directe, plus l’équipe nationale va loin, plus certaines industries peuvent bénéficier des retombées de l’événement.”
Le think tank indépendant estime à environ 20% une potentielle hausse des lieux de fréquentation festifs, comme les bars ou les restaurants. Une hausse renforcée par la décision prise par certaines villes de ne pas installer d’écrans géants en extérieur. En France, en 2018, la victoire de l’équipe nationale avait largement contribué à doper les ventes de téléviseurs. Et cette année ? Toujours selon la fondation Concorde, « s’ajoutent d’autres biens de consommation, tels que les jouets pour enfants, ou encore l’industrie textile liée au sport. Si les maillots apparaissent comme de grands gagnants de l’événement, les ventes de drapeaux augmentent de 4000% en période de Coupe du Monde. » Cette compétition devrait également entraîner la vente de plus de 200 000 téléviseurs dernier cri, relançant un secteur en berne. À cela s’ajoute « une hausse des performances des marques associées à l’équipe nationale ainsi que d’autres biens de consommation. »
La Coupe du monde, un rayon de soleil dans la morosité ambiante
Avec près de 5 milliards de téléspectateurs devant suivre la compétition, la Coupe du monde est un événement planétaire hors norme. En France, un récent sondage IFOP montrait qu’un Français sur deux allait suivre ce Mondial au Qatar. De même, 90% d’entre eux sont intéressés par le football, et 85% jugent que les évènements sportifs doivent rester neutres. Selon Euler Hermes, en 2018, une victoire française aurait induit une croissance de la consommation de 0,2 % et 0,1 % de croissance du PIB. Avec une coupe du monde en hiver, c’est aussi la consommation à domicile qui devrait en profiter, entre soirs de matchs et soirées entre amis. Et cette année ? Pour le 4e trimestre 2022, la Banque de France s’attend à un léger rebond de croissance juste avant les fêtes de Noël. Comme le disait le ministre de l’économie Bruno Le Maire en 2018, « il y a une part d’irrationnel dans l’économie qui tient à la confiance en soi ».
Et après la Coupe du Monde, ce « rayon de soleil dans l’hiver » ? Si les Bleus l’emportent, on peut s’attendre à une hausse significative du nombre de licenciés dans les clubs de football de l’Hexagone. Ainsi, en cas de victoire, la FFF pourrait accueillir plus de 200 000 nouveaux licenciés. Mais aussi un certain nombre en cas de bon parcours dans ce mondial au Qatar. Au-delà de la France, ce sont aussi les pays en développement, notamment du continent africain, qui vont bénéficier des retombées positives de cette première coupe du monde dans un pays arabe. De quoi savourer le « rayon de soleil dans l’hiver » que constitue cette coupe du monde, rare mouvement de communion. Mais aussi de quoi en finir, peut-être, avec une vision européanocentrée…