Après les qualifications, les heureux élus français n’auront pas fait long feu à l’Open d’Australie. Question d’habitude, pour un public désabusé depuis trop longtemps.

Quen­tin Halys, Luca Van Assche, Gré­goire Bar­rère, Arthur Rin­derk­nech… Autant de noms incon­nus du grand public, et même par­fois des mor­dus du ten­nis fran­çais. Depuis des années, la France envoie ses espoirs dans le monde, la fleur au fusil, dis­pu­ter les tour­nois les plus pres­ti­gieux. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils n’y brillent pas. En attestent ces quatre noms, pour quatre défaites, dès le pre­mier tour de l’Open d’Australie.

Sur six com­pé­ti­teurs enga­gés dès le pre­mier jour du tour­noi, seuls deux ont réus­si la “prouesse” de se qua­li­fier pour le second tour : Coren­tin Mou­tet, qui s’est impo­sé face au Chi­nois Wu Yibing, et Constant Les­tienne, face au Bré­si­lien Tia­go Mon­tei­ro. Deux matchs qua­si­ment à sens unique, face à des adver­saires qui ne figurent même pas dans le top 100 du clas­se­ment ATP, prin­ci­pal cir­cuit inter­na­tio­nal de ten­nis masculin.

Au temps béni des quatre mousquetaires

Depuis la fin de l’ère des quatre mous­que­taires (Gas­quet, Simon, Tson­ga et Mon­fils), la France n’y arrive plus. Deux ou trois petits tours et puis s’en vont, dirait la chan­son. Elle est déjà loin l’époque de ces quatre cham­pions qui ont fait rêver toute une géné­ra­tion. Loin de rafler tous les tour­nois, ils étaient la pro­messe de folles émo­tions à cha­cune de leur ren­contre, cha­touillant par­fois les som­mets que tout inter­na­tio­nal dans le ten­nis sou­haite atteindre un jour.

Elle est loin l’épopée du jeune Jo-Wil­fried Tson­ga, alors clas­sé 38e du cir­cuit ATP, lors de l’édition de l’Open d’Australie 2008. Avec un men­tal d’acier, une force her­cu­léenne et beau­coup de culot, le Fran­çais s’était his­sé en finale du tour­noi, après avoir bat­tu les plus grands noms du ten­nis de sa géné­ra­tion : au phy­sique, il s’était défait suc­ces­si­ve­ment d’Andy Mur­ray et de Rafaël Nadal. A por­tée d’un titre de cham­pion d’Australie, le jeune espoir s’était incli­né en quatre sets face à un génie de la dis­ci­pline, un cer­tain Djokovic.

Elle est loin cette époque où le public fran­çais criait pour ses cham­pions. Et elle paraît aujourd’hui inat­tei­gnable. Demain, une nou­velle salve de Fran­çais, par­mi les­quels Richard Gas­quet, Ugo Hum­bert ou Adrian Man­na­ri­no, vien­dront mettre à l’épreuve le ten­nis tri­co­lore. En fin de semaine, à la moi­tié de la com­pé­ti­tion, com­bien seront encore debout ?