Plusieurs joueurs ont pris la parole depuis le début de la quinzaine pour dénoncer la piètre qualité des balles fournies. Selon eux, une sous-pression est à l’origine d’échanges et de matchs trop longs.

Même à 4h du matin, Andy Mur­ray a eu la luci­di­té pour cri­ti­quer la qua­li­té des balles de l’Open d’Australie. Celles-ci man­quaient de pres­sion dès le début du match, selon lui : « Les balles étaient molles, comme s’il n’y avait pas de pres­sion. C’est dif­fi­cile de faire des coups gagnants », explique-t-il. Et le Bri­tan­nique de 35 ans n’est pas le seul à avoir eu cette sen­sa­tion. Avant lui, de nom­breux joueurs se sont expri­més sur le sujet : Nadal, Djo­ko­vic ou encore Félix Auger-Alias­sime : tous estiment que les nou­velles balles Dun­lop sont de moins bonne qua­li­té, ralen­tissent le jeu. Dans les faits, les 5h45 de jeu de Mur­ray, les nom­breux ral­lies ou encore l’échange de 70 coups entre Kubler et Kacha­nov semblent don­ner rai­son aux joueurs. Mais qu’en est-il vraiment ?

Une hausse faible mais bien existante

Nous avons cal­cu­lé la durée moyenne d’un match lors des deux pre­miers tours de cet Open d’Australie, et elle s’établit à 2h51 minutes pour le tableau simple mes­sieurs. Nous avons com­pa­ré avec le der­nier Grand Che­lem, l’US Open 2022, qui se déroule sur une sur­face très proche de celle uti­li­sée à Mel­bourne. Et il res­sort que la durée moyenne des matchs des deux pre­miers tours était infé­rieure de 9 minutes, à 2h42. Il est aus­si inté­res­sant d’observer la confi­gu­ra­tion des matchs de cet Open d’Australie : durent-ils davan­tage parce qu’ils sont plus ser­rés ou parce que les échanges sont plus longs ? Selon nos cal­culs, 37% des matchs des deux pre­miers tours de cet Open d’Australie ont été gagnés en trois sets, contre 42% à l’US Open 2022. De même, 39% des matchs se sont joués en 4 sets, et 23% en 5 sets cette année (contre 39% et 19% aux Etats-Unis l’année der­nière). Les matchs sont ain­si légè­re­ment plus ser­rés en Aus­tra­lie qu’à Flu­shing Mea­dows, et donc logi­que­ment plus longs. Cer­tains comme Félix Auger-Alias­sime y voient tou­te­fois encore une consé­quence des balles sous-gon­flées : « Je vais devoir être patient, accep­ter que ça va prendre trois ou quatre balles de plus pour finir l’échange ». Et ce n’est en plus pas la seule polé­mique de ce pre­mier Grand Che­lem de l’année : Mur­ray a relan­cé hier le débat sur les night ses­sions, se plai­gnant de jouer trop tard. La balle est dans le camp des orga­ni­sa­teurs désormais.