Samedi 28 octobre aura lieu le coup d’envoi de l’édition 2023 du dernier grand événement de la saison ATP. A cette occasion, de nombreux Français seront sur les courts de l’Accor Arena dont Gaël Monfils et Arthur Fils, respectivement vainqueur et finaliste en ATP 250 ce week-end. Pour ce tournoi prestigieux, la délégation tricolore voudra briller devant son public.

Le 2 novembre 2008 à 18h15, les tri­bunes du court cen­tral du Rolex Paris Mas­ters explo­saient. Jo-Wil­fried Tson­ga venait en effet de rem­por­ter le tour­noi, en venant à bout en trois sets de l’argentin David Nal­ban­dian. 13 ans plus tard, le public pari­sien attend encore de pou­voir revivre ces sen­sa­tions, voyant chaque année un vain­queur étran­ger sou­le­ver la coupe. Et si la fin de la disette fran­çaise au pal­ma­rès ne semble pas cré­dible cette année, plu­sieurs joueurs de l’hexagone semblent tou­te­fois capables de faire vivre des émo­tions aux spec­ta­teurs. Ils seront sept à ten­ter leur chance dans le tableau prin­ci­pal et huit depuis les phases de qua­li­fi­ca­tion, en admet­tant que les wild cards (invi­ta­tions per­met­tant à des joueurs n’ayant pas le clas­se­ment requis de par­ti­ci­per au tour­noi) dis­tri­buées par la FFT soient tri­co­lores comme chaque année. Tour d’horizon des forces en présence.

Mannarino, Monfils : l’avantage de l’expérience

Tou­jours capable de battre les meilleurs, l’ancienne garde fran­çaise sera à sur­veiller de près. Adrian Man­na­ri­no, vain­queur en début de mois du tour­noi d’Astana (Kaza­khs­tan) dans des condi­tions indoor iden­tiques à celles de Ber­cy, ne pas sera un adver­saire facile. Redou­table sur sur­face rapide, le Soi­séen réa­lise la meilleure sai­son de sa car­rière à 35 ans et aura à cœur de lais­ser sa trace, lui qui n’a jamais fait mieux qu’un hui­tième de finale lors de l’édition 2020.

Aujourd’hui sur le court en finale du tour­noi de Stock­holm, Gaël Mon­fils semble éga­le­ment armé pour défier les meilleurs joueurs mon­diaux. Cette affir­ma­tion aurait sem­blé gro­tesque il y a encore quelques mois, puisque le Pari­sien soi­gnait une bles­sure qui sem­blait s’éterniser, et qui l’avait éjec­té du top 400. Sauf que depuis son retour, il impres­sionne. Une excel­lente tour­née amé­ri­caine ain­si qu’un titre à Stock­holm ont levé tous les doutes à son sujet, et même si son clas­se­ment actuel, aux portes du top 100, ne lui per­met pas de dis­pu­ter le tour­noi, il ne fait qua­si­ment aucun doute qu’une wild card lui sera attribuée.

Barrère, Rinderknech, Halys : des conditions favorables

Tous clas­sés dans le top 100 et très à l’aise en indoor, les trois Fran­çais auront cha­cun leur carte à jouer.

Gré­goire Bar­rère, vain­queur de près de 200 matchs en car­rière dans des condi­tions indoor, n’est certes pas le nom le plus renom­mé du cir­cuit, mais est loin d’être celui que l’on sou­haite affron­ter. Son style de jeu agres­sif a mis au tapis plu­sieurs grands noms cette sai­son tels que Karen Kha­cha­nov et Came­ron Nor­rie, et le Val-de-Mar­nais ne demande qu’à en ajou­ter. Enga­gé dans le tableau des qua­li­fi­ca­tions, il peut espé­rer une invi­ta­tion pour le tableau prin­ci­pal, qui serait ample­ment méritée.

Arthur Rin­derk­nech et Quen­tin Halys, bien qu’auteurs d’une sai­son plus miti­gée, seront aus­si à sur­veiller sur leur sur­face favo­rite. Por­tés par leur très gros ser­vice, les deux Fran­çais ne débu­te­ront pas les qua­li­fi­ca­tions en pleine lumière mais feront tout pour l’attirer.

Alexandre Mul­ler, Constant Les­tienne et Ben­ja­min Bon­zi, non admis dans le tableau des qua­li­fi­ca­tions pour le moment, peuvent espé­rer s’ajouter à ce petit groupe si suf­fi­sam­ment de for­faits sont recen­sés ou si la FFT a une pen­sée pour eux en dis­tri­buant les invitations.

Humbert, Fils, Van Assche, Gaston : La jeunesse en puissance

La nou­velle géné­ra­tion fran­çaise sera très atten­due à Ber­cy. En pre­mière ligne, Arthur Fils, sous le feu des pro­jec­teurs depuis le début de la sai­son. La pro­gres­sion ful­gu­rante du jeune fran­çais, pas­sé de la 200e place mon­diale à la 30e en moins de 10 mois a mar­qué les esprits, et les attentes sont logi­que­ment éle­vées. Capable de battre les meilleurs joueurs de la pla­nète, comme le prouvent ses deux vic­toires face au top 10 en trois confron­ta­tions, Fils semble prêt à aller loin dans le tour­noi, à moins que le tirage au sort ne lui soit défa­vo­rable. Si il est trop tôt pour en faire un can­di­dat au titre, une place dans le der­nier car­ré ne semble pas hors de sa portée.

Quart de fina­liste lors de l’édition 2020, Ugo Hum­bert sera éga­le­ment source d’espoir pour le clan tri­co­lore. En pleine forme, le Mes­sin a retrou­vé le top 30 et vain­cu deux top 10 ce der­nier mois. A 25 ans, tous les signaux sont au vert après une période 2021–2022 com­pli­quée, et le Fran­çais aura son mot à dire quelque soient ses adversaires.

De deux ans son cadet, Hugo Gas­ton ne par­ti­cipe pas au tour­noi en l’état actuel des choses. Mais il est évident que le Tou­lou­sain, capable de sou­le­ver des foules avec son tou­cher de balle hors du com­mun, sera au moins invi­té pour les qua­li­fi­ca­tions. Hui­tième de fina­liste en 2021 grâce notam­ment à une vic­toire face à un cer­tain Car­los Alca­raz, le jeune Fran­çais n’a sans doute pas les armes pour repré­sen­ter une réelle menace dans le tableau, mais sait offrir des émo­tions aux spec­ta­teurs, et peut envi­sa­ger quelques vic­toires selon le tirage.

66e au clas­se­ment ATP, Luca Van Assche aura à cœur de se faire connaître du public pari­sien. Agé de 19 ans comme Arthur Fils, il ne béné­fi­cie pas encore de la noto­rié­té de son com­pa­triote, en rai­son d’une éclo­sion moins impres­sion­nante à l’heure actuelle. Mais son talent ne fait aucun doute, et sa pro­gres­sion cette sai­son est satis­fai­sante. Il par­ti­ci­pe­ra pour la pre­mière fois de sa car­rière au tableau prin­ci­pal du tour­noi, et si ses chances de per­for­mer semblent minces, puisqu’il est plus à l’aise dans des condi­tions lentes comme la terre bat­tue, une bonne sur­prise n’est pas inimaginable.

Enfin, quelques autres jeunes noms plus loin­tains au clas­se­ment pour­raient créer la sur­prise en cas d’invitation de la FFT. Gio­van­ni Mpet­shi Per­ri­card, récent quart de fina­liste au tour­noi d’Anvers, a des atouts à faire valoir dans ces condi­tions de jeu rapides avec ses 2.03m. Auteur de 74 aces en 5 matchs à Anvers, le Lyon­nais de 20 ans s’est révé­lé sur ce tour­noi, et une par­ti­ci­pa­tion à une com­pé­ti­tion de l’envergure de Ber­cy pour­rait être un trem­plin pour sa car­rière. Térence Atmane, très per­for­mant lors de la récente tour­née asia­tique, Titouan Dro­guet, auteur d’une excel­lente sai­son, ou encore Arthur Cazaux très proche d’une admis­sion directe au clas­se­ment auront éga­le­ment leur mot à dire. Joli casse-tête en vue pour la FFT !