Des experts français et italiens viennent d’attribuer un portrait de sainte Marie-Madeleine au célèbre peintre de la Renaissance.
Des collectionneurs français avaient acheté ce tableau sur Internet cette année, sans en connaître l’histoire ni l’auteur. Des experts l’ont authentifié en septembre. Il s’agit d’un chef‑d’œuvre du maître italien de la peinture, Raphaël. L’œuvre a probablement été peinte vers 1505, date qui correspond à sa rencontre avec Léonard de Vinci. “Quand je l’ai vue en photo via internet la première fois, cette sainte Marie-Madeleine m’a tout de suite interpellé”, raconte à l’AFP l’un des collectionneurs l’ayant acheté dans une galerie londonienne pour 35 000 euros. “Quand elle est arrivée, c’était encore plus touchant, même si elle était vraiment sale”, se souvient-il. Pensant qu’il s’agit d’un tableau de l’école de Léonard de Vinci, il sollicite l’expertise d’Annalisa Di Maria, membre du groupement d’experts de l’Unesco à Florence (Italie). Elle utilisa la lumière infrarouge pour visualiser les couches de carbone cachées par les pigments de peinture.
Une œuvre d’une “incroyable finesse d’exécution”
Ce portrait de Raphaël sur un panneau de peuplier au format 46x33 cm est “d’une grande maîtrise et d’une incroyable finesse d’exécution qui, ajoutée aux éléments scientifiques, attestent que le portrait provient bien de ce génie”, souligne Mme Di Maria.
Des recherches dans les archives de la ville de Florence ont également permis de retracer la provenance du tableau qui “était considéré comme perdu”, selon la spécialiste. Avant son rachat, “le tableau appartenait à une collection privée du nord de l’Angleterre, et s’est retrouvé dans une petite vente aux enchères, où la galerie londonienne l’a acquis”, explique une autre experte, Nathalie Popis, spécialiste des mathématiques appliquées dans l’art de la Renaissance.
Aucun des experts interrogés par l’AFP n’a souhaité estimer la valeur de la Marie-Madeleine retrouvée. Avant la publication de l’étude et sans apport d’éléments de contre-expertise, son attribution à Raphaël a été contestée par certaines sources en Italie, dont le président de l’Académie Raffaello d’Urbino, qui estimait qu’il s’agissait “sûrement d’un prototype du Pérugin”, selon le Journal des Arts.
Cette histoire rappelle la découverte du “Salvator Mundi” attribué à Léonard de Vinci, revendu 450 millions de dollars en 2017 à New York. Un marchand d’art new-yorkais l’avait acheté aux enchères en Nouvelle Orléans pour moins de 2000 dollars.