Quelques milliers de manifestants se sont rassemblés place du Trocadéro à 15h dimanche 17 janvier pour la « Marche pour la vie ». 46 ans après la promulgation de la loi Veil, dépénalisant l’avortement sous conditions en 1975, ils s’affirment « pro-vie » et dénoncent le recours abusif à l’interruption volontaire de grossesse.
« La vie est toujours une bonne nouvelle » lance Pascale Morinière, présidente des Associations Catholiques de France depuis un podium situé place du Trocadéro. Des milliers de voix lui répondent par une clameur d’approbation en ce dimanche 17 janvier après-midi. Les manifestants de « la Marche pour la vie » réaffirment leur opposition à l’avortement, comme ils le font depuis 2005.
Les organisateurs ont annoncé 5000 personnes rassemblées sur place et plusieurs milliers sur… Zoom. En effet, suite aux restrictions sanitaires, la manifestation parisienne était doublée d’une manifestation virtuelle. Les militants de toute la France étaient invités à se connecter sur la plateforme, pour suivre les interventions sur le podium et participer ainsi à la « Marche pour la vie ».
La jeunesse est présente au Trocadéro aujourd’hui ! La jeunesse défend la Vie ! #MPLV2021 https://t.co/iC7sAo4osz
— Marche Pour La Vie (@MarchePourLaVie) January 17, 2021
La loi bioéthique prochainement débattue au Sénat
« Nous marchons pour la vie, car il y a deux propositions de loi qui la menacent actuellement », a expliqué Nicolas Tardy-Joubert, président du mouvement « Marche pour la vie ». En effet, deux textes de lois sont dans le viseur des manifestants. Le premier texte est une proposition de loi de la députée Aurore Gaillot qui permet l’avortement à 14 semaines, au lieu de 12 semaines actuellement. Examiné à partir du 20 janvier, le texte prévoit aussi la suppression de la clause de conscience, permettant au personnel soignant de refuser de pratiquer une interruption médicale de grossesse au nom de la liberté de conscience.
Le second texte est le projet de loi bioéthique, dont le parcours législatif a commencé en septembre 2019 et a été interrompu à cause de la pandémie de coronavirus. Toutefois, ce projet de loi sera examiné le 19 janvier au Sénat, et prévoit l’autorisation de l’avortement pour cause médicale jusqu’au neuvième mois.
La navette parlementaire se poursuit pour la #PPLIVG
✊ La mobilisation continue pour un droit effectif à l’#avortement pour toutes les🚺
👉Examen au #Sénat aujourd’hui en #commaffsoc et le 20 janvier en sp avec @senateurPS et @laurossignol #IVG #IVGPourToutes #DirectSenat https://t.co/2nPXD8Tm9Z pic.twitter.com/24lQyluu9x— Albane Gaillot (@AlbaneGaillot) January 13, 2021
« Stop aux embryons supprimés », «Non à l’avortement »
250 000 avortements sont réalisés chaque année en France. Un chiffre que ces « marcheurs pour la vie » trouvent scandaleusement élevé. En fin d’après-midi, des manifestants revêtus de sacs poubelles ont arboré des masques de poupons avec le message « bébé avorté = humain à la poubelle ». D’autres portaient des panneaux avec divers slogans : « Protéger le faible, ça c’est fort », « Maman, papa, laissez-moi naître » ou encore « Stop aux embryons supprimés ».
Critiqué comme un rassemblement d’arrière-garde, le cortège de manifestants dénombrait pourtant de nombreux jeunes parmi ses rangs. Plusieurs associations comme « Stop au porno » ou « les Éveilleurs » tenaient des stands pour faire connaître leur action. La fondation Jérôme Lejeune, finançant la recherche pour soigner la trisomie 21, tenait un rôle important, comme principal partenaire de la « Marche pour la Vie ».
Les manifestants tiennent un discours détonnant en affirmant que le droit à l’avortement est un recul de la société. Mais leur but est de réveiller les consciences et de faire bouger les lignes. Objectif réussi ? Un sondage du 7 octobre 2020 montrait que 92% des Français estiment qu’un avortement laisse des « traces psychologiques ». De quoi galvaniser ces militants pro-vie.