Ce lundi 10 janvier, la deuxième semaine de cours depuis la rentrée s’annonce chaotique ; écoles, collèges et lycées font face à une augmentation croissante de l’absentéisme des professeurs.
« La solution de facilité serait de fermer les écoles. Ce n’est pas ce que je propose », a déclaré le ministre de l’Éducation Nationale, Jean-Michel Blanquer, invité sur le plateau de CNews, vendredi 7 janvier. « L’objectif est de garder l’école ouverte dans des conditions sanitaires sécurisées au maximum », poursuit-il. Mais le combat contre le nouveau variant Omicron se révèle compliqué dans les écoles : professeurs absents, cycle de tests, contact-tracing des élèves. Autant de dispositifs qui désorganisent l’enseignement plus qu’il ne le favorisent. Avec plus de 9 000 classes fermées et 50 000 élèves contaminés, les écoles, collèges et lycées se maintiennent avec des classes à moitié pleines.
Faire face au chaos
Alors faut-il lutter à tout prix pour maintenir les écoles ouvertes ? La question laisse songeur. Certes, depuis vendredi, le protocole sanitaire a été allégé dans les écoles, de sorte que si un cas positif se présente dans une classe dans un délai inférieur de sept jours, les élèves n’ont pas à recommencer le parcours des trois tests, à J+0, J+2 et J+4, initialement prévu. Un allégement qui aurait dû favoriser le retour à l’ordre.
Mais après les contaminations des élèves, les établissements français doivent affronter l’absentéisme des professeurs. Un pic d’absence qui « ne devrait pas dépasser normalement 15% », avait pourtant assuré Jean-Michel Blanquer, mercredi 5 janvier, alors que le conseil scientifique avait estimé à « au moins » un tiers les professeurs pouvant être absents d’ici fin janvier.
Des syndicats en colère
« L’école est totalement désorganisée » estime de son côté le syndicat SNUipp-FSU, « tandis que les enseignants, et particulièrement les directeurs et directrices, subissent un nouvel alourdissement de leurs tâches et de leurs charges, notamment en veillant à une forme de continuité scolaire au sein de cette pagaille à venir. Une nouvelle fois ce sont les personnels qui porteront l’école à bouts de bras face à l’incapacité du gouvernement, et particulièrement de Jean-Michel Blanquer, à prendre ses responsabilités ». Une inquiétude qui s’est transformée en colère : deux syndicats d’enseignants lancent une grève nationale pour le jeudi 13 janvier, pour « dénoncer des mesures inconséquentes ».
Pour contrer cet absentéisme massif, l’application Andjaro va être utilisée par l’Éducation Nationale dans 16 départements ; déjà utilisée depuis 2015 par plusieurs entreprises, elle permet de gérer les absences des enseignants en trouvant des remplaçants d’urgence. Une heureuse tentative, qui s’annonce toutefois impuissante pour combattre la tempête Omicron.