Le 19 octobre à Wolfsburg (Allemagne), des militants écologistes radicaux ont mené une nouvelle action coup de poing, sans se douter qu’ils allaient rencontrer une opposition inattendue.

Wolf­sburg, 16h00. Des hommes en blouses blanches s’approchent de grandes baies vitrées. Der­rière, des voi­tures alle­mandes de luxe sont tous feux allu­més. Une per­sonne sort un grand seau de colle et badi­geonne la façade de la conces­sion auto­mo­bile. Son cama­rade y étale ses affiches, un troi­sième tapisse le sol de pein­ture rouge. A l’intérieur du bâti­ment, neuf membres du com­man­do s’enduisent les mains de super­glue et les collent au sol autour d’une Porsche der­nier modèle. L’un des membres filme la scène sur son Smart­phone. Ces blouses blanches sont les acti­vistes du groupe Scien­tist Rebel­lion. Ils reven­diquent la décar­bo­na­tion du sec­teur auto­mo­bile allemand. 

Tout ne s’est pas passé comme prévu

Devant cette irrup­tion, le per­son­nel décide de réagir, éteint l’éclairage et coupe le chauf­fage, lais­sant les mili­tants dans l’obscurité et la fraî­cheur d’octobre. Mais le com­man­do n’ap­pré­cie pas ce geste éco­lo­gique. Au lieu d’applaudir des deux mains, choses impos­sibles puis­qu’elles sont col­lées au sol, les membres de l’é­qui­pée se plaignent sur Twit­ter. Ils dénoncent les condi­tions incon­for­tables et l’accueil peu cha­leu­reux du per­son­nel de la conces­sion. Dans leurs doléances, ils regrettent de ne pou­voir faire leurs besoins et déplorent la qua­li­té de la nour­ri­ture pro­po­sée. Ils réclament même de se faire livrer leurs repas via UberEats !

Des méthodes vraiment écologiques ?

Cet acti­visme éco­lo­gique coup de poing pose une ques­tion :  celle de la cohé­rence entre les idées et les actes. Pein­ture déver­sée sur le sol, super­glue pro­duite avec des déri­vés du pétrole, télé­phone pro­duit à l’autre bout du monde, ou encore appli­ca­tion de livrai­son : aucun de ces moyens n’est com­pa­tible avec la neu­tra­li­té car­bone. Au contraire, ce mili­tan­tisme paraît même faire l’apologie du jetable et de l’éphémère.