Une synthèse des sondages réalisés par RealClearPolitics, indique que le candidat démocrate Joe Biden mène la danse des élections, à 50,1 % des intentions de vote contre 41,3 % pour son adversaire républicain Donald Trump. À quelques mois des élections, le président des États-Unis, aux prises avec une profonde crise sociale, économique, politique et sanitaire qui bouleverse le pays, doit faire face à de nombreux scandales.

 

Donald Trump crée­ra t‑il une fois de plus la sur­prise en rem­por­tant les élec­tions pré­si­den­tielles amé­ri­caines ? Démen­ti­ra-il à nou­veau tous les son­dages, sou­te­nu par les élec­teurs qui lui avaient assu­ré la vic­toire en 2016 ?

 

De lourdes pertes humaines dues à la crise du Covid-19

Donald Trump affronte la pan­dé­mie mon­diale du coro­na­vi­rus qui a fait à ce jour plus de 120.000 morts dans le pays, le plus endeuillé du monde. Mal­gré ce lourd bilan, le pré­sident amé­ri­cain, a décla­ré vou­loir ralen­tir le dépis­tage pour dimi­nuer le nombre de cas déclarés.

Convic­tion où pro­vo­ca­tion ? Cette idée n’a fait que mettre de l’huile sur le feu, dans un pays au bord de la crise de nerfs, para­ly­sé par une crise éco­no­mique qui s’annonce d’une vio­lence sans pré­cé­dent. Tou­te­fois, le pays a créé 2,5 mil­lions d’emplois en mai, alors que le taux de chô­mage dépas­sait les 14 % contre 3,5 % en février.

 

La colère des manifestants anti-racistes

En dépit de ce sur­saut éco­no­mique, Donald Trump n’est pas au bout de ses peines. Ce der­nier doit faire face aux mani­fes­ta­tions anti-racistes, por­tées par le mou­ve­ment poli­tique Black Lives Mat­ter. Les ten­sions se sont cris­tal­li­sées après la mort de George Floyd, décé­dé au cours d’une inter­pel­la­tion mus­clée à Min­nea­po­lis, et les mani­fes­ta­tions ont pris une ampleur inédite, aux États-Unis.

 

Donald Trump a repris sa cam­pagne élec­to­rale à Tul­sa, une ville de l’Oklahoma, mar­quée par lesou­ve­nir du mas­sacre de 300 Afro-Amé­ri­cains par une foule blanche il y a presque 100 ans.

Mal­gré tout, le pré­sident amé­ri­cain a déci­dé de repar­tir en cam­pagne, pen­sant peut-être arri­ver au bout des obs­tacles qui jalonnent sa course au second mandat.

 

Les révélations accablantes de John Bolton

C’était sans comp­ter sur son ex-conseiller à la sécu­ri­té natio­nale, John Bol­ton, déci­dé lui-aus­si, à deman­der des comptes et mettre en lumière les des­sous du pou­voir américain.

Dans son livre La Pièce dans laquelle c’est arri­vé, paru au début du mois de juin, il dresse un por­trait des­truc­teur du pré­sident. Il livre dans sa chro­nique explo­sive de ses mois pas­sés à la Mai­son-Blanche, d’accablantes révé­la­tions sur celui qu’il juge inca­pable de gou­ver­ner cor­rec­te­ment le pays dont il est président.

Il blâme notam­ment Trump pour avoir sou­te­nu la construc­tion de camps de concen­tra­tion dans la pro­vince chi­noise du Xin­jiang où seraient gar­dés pri­son­niers des ouïghours.

 

Le limogeage de Geoffrey Berman

Enfin, der­nier coup de théâtre en date le same­di 20 juin : la dis­grâce d’un pro­cu­reur fédé­ral de Man­hat­tan, Geof­frey Ber­man, accu­sé par Donald Trump d’enquêter sur la famille pré­si­den­tielle et sur leurs proches. Un limo­geage, annon­cé par le ministre amé­ri­cain de la jus­tice William Barr, qui a fait scan­dale et pro­vo­qué la colère des démocrates.

 

Donald Trump pour­suit donc sa cam­pagne sous une pluie de cri­tiques, bien déci­dé à défendre sa place à la Mai­son-Blanche. Reste à savoir s’il crée­ra de nou­veau la sur­prise, en rem­por­tant les élec­tions le 3 novembre 2020, en dépit des son­dages qui ne jouent pas en sa faveur.

 

V.B