À l’heure où la France rebaptise les rues de ses villes, éradiquant de la mémoire collective les plus grands noms de l’histoire de France, une station de métro nommée « Saint Louis » s’apprête à ouvrir à Bangkok, en Thaïlande.

Dans quelques semaines, les Thaï­lan­dais inau­gu­re­ront leur métro aérien. Le choix des sta­tions de métro a rete­nu un nom fran­çais, celui de Saint Louis, roi de France au XIIIe siècle. Pour­tant, accu­sé d’avoir par­ti­ci­pé aux croi­sades et d’avoir impo­sé le port de l’étoile jaune pour les juifs, Saint Louis est presque deve­nu per­so­na non gra­ta sur le sol fran­çais. Mais ce choix s’est impo­sé par la proxi­mi­té immé­diate de l’hôpital Saint Louis dans ce quar­tier de Bang­kok.

Pho­to de l’ar­rêt de métro Saint Louis, bien­tôt en service.

L’hôpital Saint Louis, une oeuvre de charité d’origine française

« Là où se trouve la cha­ri­té, là aus­si est Dieu ». La devise de l’hôpital Saint Louis ne s’intéresse pas à des consi­dé­ra­tions his­to­riques, mais encou­rage à l’amour pour les malades et les plus faibles. Depuis plus de 120 ans, l’hôpital tenu par des reli­gieuses conti­nue sa mis­sion de soin de la population.

Lors de sa créa­tion en 1898, Mgr Louis Vey, prêtre des Mis­sions Étran­gères de Paris, par­vient à col­lec­ter 250 000 francs et com­mence à construire un grand hôpi­tal au cœur de la capi­tale thaï­lan­daise. Mgr Vey reçoit aus­si un don de 100 000 francs de la part de la Répu­blique laïque, mais l’on ne trouve aucun Fran­çais pour s’en offusquer.

Une station Saint Louis pour le quartier Saint Louis

L’hôpital est deve­nu un sym­bole dans la capi­tale thaï­lan­daise, si bien que lors de sa visite en novembre 2019, le pape Fran­çois y a fait un arrêt. Il a alors encou­ra­gé le per­son­nel soi­gnant à créer une « une pas­to­rale de la san­té, où non seule­ment les patients, mais aus­si tous les membres de cette com­mu­nau­té peuvent se sen­tir accom­pa­gnés et sou­te­nus dans leur mis­sion ». Le pape s’est ensuite ren­du aux che­vets des malades accueillis dans l’hôpital Saint Louis.

 

Côté Thaï­lan­dais, les réac­tions divergent : cer­tains déplorent que le nom choi­si ne reflète pas l’identité thaïe, quand d’autres, plus prag­ma­tiques, estiment ce choix logique puisque la sta­tion se trouve près de l’école Saint Louis, de la paroisse Saint Louis et de l’hôpital Saint Louis. Le quar­tier Saint Louis est donc un des signes de l’in­fluence fran­çaise en Thaï­lande, notam­ment au tra­vers des mis­sion­naires catholiques.