Le nombre de mariage est en chute libre, selon une dernière étude de l’INSEE.

225000 mariages en 2019. Vu comme ça, on se dit que ce n’est pas mal. En fait, c’est tout le contraire : rame­né à la crois­sance démo­gra­phique, le nombre de mariages ne fait que dimi­nuer. En 1958, on comp­tait 300000 unions pour… 45 mil­lions d’ha­bi­tants ! Soixante ans plus tard, la courbe ci-des­sous parle d’elle-même :

 

 

Figu­rez-vous que le nombre de mariages est aujourd’­hui com­pa­rable au nombre de Pacs (200000 en 2018) !

Estival et festif

« Le mariage devient de plus en plus syno­nyme de fête, davan­tage qu’une obli­ga­tion pour entrer dans la vie de couple », note l’IN­SEE. Ce chan­ge­ment d’é­tat d’es­prit fait évo­luer l’é­vé­ne­ment lui-même. Au XIXe siècle, la plu­part des mariages se célé­braient en hiver car la France, à l’époque rurale, ne pou­vait s’absenter pen­dant les mois­sons. En 2019, 3/5 des mariages eurent lieu pen­dant la sai­son esti­vale, de juin à sep­tembre. Cette ten­dance s’af­firme depuis les années soixante. Elle fait écho à la démo­cra­ti­sa­tion des congés payés. Un mariage, dans 85% des cas, est scel­lé un samedi.

« Alors que la nature nous impose, tout au moins partiellement, la date d’une naissance ou d’une mort, elle nous permet de choisir celle d’un mariage » 

Jean Bourgeois, 1946

Une tradition qui se perd… ou évolue

Cette étude per­met de savoir que 40000 divor­cés se rema­rièrent en 2019, ain­si que 2500 veufs. Il y eut aus­si plus de 6000 mariages dits « homo­sexuels ». Les don­nées révèlent que les mariages contrac­tua­lisent autant de couples déjà ins­tal­lés que de céli­ba­taires qui changent d’état de vie. On se marie de plus en plus tard, sur­tout entre 30 et 50 ans.

Une sor­tie de messe de mariage en 1970

Un autre chiffe retient l’at­ten­tion : près de 40000 mariages sont mixtes, c’est-à-dire que l’u­nion concerne un Fran­çais et un res­sor­tis­sant étranger.

L’année 2020 risque d’être un cru exé­crable pour les sta­tis­tiques du mariage, Covid oblige. Une ques­tion se pose à pré­sent : la courbe remon­te­ra-t-elle après les phé­no­mènes inédits du confi­ne­ment obli­ga­toire et de la dis­tan­cia­tion sociale forcée ?