La Commission européenne va présenter son projet de passeport vaccinal au cours du mois de mars. Emmanuel Macron avait déjà évoqué la mise en place d’un « pass sanitaire » au mois de février. Comment l’Europe et la France vont-elles mettre ce système en place ?

Le jour­na­liste Chris­tophe Bar­bier nous pré­ve­nait il y a quelques mois : pour aller au res­tau­rant, au ciné­ma, sor­tir de chez soi ou voya­ger, il fau­dra être vac­ci­né. Devant cette dérive tota­li­taire, bon nombre de Fran­çais avaient expri­mé leur angoisse à un gou­ver­ne­ment  pétri de contra­dic­tions et inca­pable de ras­su­rer. La fin de la crise ne se pro­file tou­jours pas et l’idée a fina­le­ment du pas­se­port vac­ci­nal fait son che­min, appa­rais­sant presque comme une solu­tion rai­son­nable. La ques­tion du res­pect des don­nées per­son­nelles et les impé­ra­tifs éco­no­miques sont au cœur du débat.

Pass ou passeport ? sanitaire ou vaccinal ?

Emma­nuel Macron ne vou­lant pas effrayer parle donc de « pass sani­taire ». Sans doute une façon d’éviter d’associer pas­se­port et vac­ci­na­tion. Le pass serait une condi­tion de réou­ver­ture des lieux cultu­rels et des res­tau­rants. Rap­pe­lons qu’en France, début mars 2021, moins de 5% de la popu­la­tion a été vac­ci­née et ce chiffre est iden­tique à l’échelle de l’Europe. Par ailleurs, les Fran­çais ont été lar­ge­ment hos­tiles au vac­cin (58% contre, le 3 jan­vier sur Ouest France) puis majo­ri­tai­re­ment favo­rables (56% pour, le 7 jan­vier sur LCI). Un peu plus tard vers mi-jan­vier, France 24 annon­çait que près de 60% des Fran­çais étaient favo­rables au pas­se­port vac­ci­nal. Les chiffres paraissent peu vrai­sem­blables ou bien révé­la­teurs d’une popu­la­tion aus­si per­due que semble l’être son gouvernement.

L’Europe favorable au passeport vaccinal « vert »

La Com­mis­sion euro­péenne s’intéresse à la ques­tion et parle de « pas­se­port vert numé­rique attes­tant d’une vac­ci­na­tion » contre la Covid ou de tests néga­tifs pour voya­ger plus libre­ment. Les 27 membres de l’UE sont donc d’ores et déjà en train de réflé­chir à une norme com­mune pour ce pas­se­port mais leur moti­va­tion demeure éco­no­mique avant tout. Pour eux, le pro­blème majeur est qu’un pays avec des res­tric­tions plus faibles que les autres atti­re­ra fata­le­ment le plus de tou­ristes. Ce qui serait injuste et s’apparenterait à de la concur­rence déloyale. À ce jeu-là, le pre­mier pays vac­ci­né rem­por­te­ra toute la mise économique.