Lors des dernières élections régionales, le taux de participation à midi était de 16,27%. Cette année, il est de 12,22% traduisant une forte démobilisation des électeurs.

Le chiffre est tom­bé à midi. En recul de quatre points par rap­port à 2015, la par­ti­ci­pa­tion des élec­teurs aux élec­tions régio­nales et dépar­te­men­tales s’an­nonce très faible. Et il est pos­sible qu’à vingt heures, l’abs­ten­tion atteigne un triste record. Cette faible par­ti­ci­pa­tion confirme un cycle abs­ten­tion­niste com­men­cé en 2017 en France. En effet, lors du second tour des élec­tions pré­si­den­tielles de 2017, plus de 25% des élec­teurs ne s’é­taient pas dépla­cés pour voter. Quelques mois plus tard, plus d’un élec­teur sur deux n’a­vait pas voté au second tour des élec­tions légis­la­tives. Pour les élec­tions muni­ci­pales de 2020, au cœur de la crise sani­taire, 58% des Fran­çais n’é­taient pas aller élire leur maire.

Une faible participation aux causes multiples

Les causes de cette faible par­ti­ci­pa­tion sont nom­breuses. Tout d’a­bord, les élec­tions régio­nales et dépar­te­men­tales n’ont jamais été des élec­tions à fort poten­tiel mobi­li­sa­teur. Le mode de scru­tin com­plexe, asso­cié à des enjeux peu dif­fi­ci­le­ment cer­nables, n’en­cou­ragent pas les élec­teurs à se rendre aux urnes. Les élec­teurs ont en effet l’im­pres­sion que, peu importe le résul­tat du scru­tin, leur vie quo­ti­dienne ne sera pas impac­tée. Ensuite, ori­gi­nel­le­ment pré­vues en mars, les élec­tions régio­nales ont désor­mais lieu au début de la période esti­vale. A ce calen­drier s’a­joute la fin des res­tric­tions sani­taires avec la levée anti­ci­pée du couvre-feu et la fin du port du masque obli­ga­toire dans la rue. Les Fran­çais n’ont donc pas la tête à aller voter mais pré­fèrent pro­fi­ter de leur week-end pour s’aé­rer et se chan­ger les idées. Enfin, après un quin­quen­nat tra­ver­sé par de mul­tiples crises et ten­sions sociales, l’abs­ten­tion peut aus­si expri­mer un rejet du sys­tème poli­tique fran­çais. Depuis la crise des gilets jaunes, la majo­ri­té des Fran­çais a le sen­ti­ment d’être aban­don­nés par les poli­tiques, et notam­ment par le gouvernement.

Selon un récent son­dage Elabe pour BFM TV, l’abs­ten­tion impac­te­rait avant tout les par­tis de gauche et notam­ment les listes sou­te­nues par la France Insou­mise. En effet, les élec­teurs de Fran­çois Fillon et de Marine Le Pen en 2017 figurent par­mi les plus mobi­li­sés (avec entre 46 et 57% de mobi­li­sa­tion) contre seule­ment 35% de mobi­li­sa­tion pour les élec­teurs de Jean-Luc Mélen­chon. D’autre part, bien que n’é­tant pas une com­pé­tence régio­nale, la sécu­ri­té appa­rait comme le pre­mier thème de cette élec­tion et mobi­lise davan­tage les élec­teurs de droite.  Ce sont donc sur­tout les listes de gauche qui devraient s’in­quié­ter de cette faible participation.