La flambée du cours du blé de 30%, le mauvais rendement et la multiplication des charges contraint les boulangers à revoir leurs prix.

Inter­ro­gé au micro de Sonia Mabrouk à Europe 1, le porte parole du gou­ver­ne­ment Gabriel Attal, a écar­té l’i­dée d’un “chèque baguette”, tout en avouant : “C’est dif­fi­cile pour beau­coup de Fran­çais.”

L’aug­men­ta­tion depuis la ren­trée du gaz et de l’élec­tri­ci­té, du litre d’es­sence et doré­na­vant du prix du pain impacte les consommateurs.

L’In­fo déchaî­née est par­ti à la ren­contre des arti­sans de ce com­pa­gnon de table appré­cié. Les bou­lan­ge­ries tou­lou­saines font face avec bon sens à la hausse des prix.

 

“Ce n’est pas possible que j’arrête le pain, on est Français.”

La cogé­rante avec son mari de la bou­lan­ge­rie pâtis­se­rie “Au péché mignon” dans le quar­tier des Carmes affirme : “ce n’est pas sym­pa­thique pour nous, mais on n’a pas le choix.”, ses pro­pos fai­sant écho à l’es­ca­lade des prix sur la farine, le sucre et le blé. *Anne et son mari gèrent au mieux pour satis­faire “les clients qui ne sont pas tou­jours très ouvert à une aug­men­ta­tion”, ras­su­rant ces der­niers, ils ne sou­haitent pas aug­men­ter leurs pro­duits, pré­fé­rant attendre la suite des événements.

Ques­tion­née à l’i­dée d’un “chèque baguette”, elle répond “je ne suis pas for­cé­ment pour”. La mul­ti­pli­ca­tion des chèques et aides à tout va n’est pas spé­cia­le­ment bien accueillie, en témoigne un client de la bou­lan­ge­rie “Au petit pétrin” proche de la sta­tion de métro Fran­çois Ver­dier : “c’est une conne­rie”  dénonce-t-il, selon lui “on peut s’a­dap­ter, et il faut s’a­dap­ter”.

Ingrid, gérante de la bou­tique nous explique sa rééva­lua­tion  “toutes nos matières pre­mières aug­mentent, alors on est obli­gé d’aug­men­ter”, déplore-t-elle. Sou­rire aux lèvres et enthou­siastes, on res­sent une pro­fonde pas­sion pour ces com­mer­çants avides de pro­cu­rer du plai­sir aux papilles gus­ta­tives de leurs habi­tués. Pas­sion­née par son métier, Ingrid pro­pose de “tra­vailler avec des pro­duc­teurs locaux, mais cela reste com­pli­qué”, en effet les charges sont lourdes pour les bou­lan­gers, le local se paie et c’est un luxe.

Pour pal­lier aux pépins de ses clients, elle sug­gère de “jouer avec des asso­cia­tions ou des Too Good To Go pour pro­po­ser des pro­duits moins chers” (Appli­ca­tion dédiée à la lutte contre le gas­pillage dans les com­merces. On peut y com­man­der des “paniers”, à aller récu­pé­rer direc­te­ment chez son com­mer­çant pour des prix attrac­tifs.), géné­reuse elle donne tous les soirs du pain à ceux en ayant le besoin.

Une dame âgée, venant récu­pé­rer sa pâtis­se­rie avoue : “je peux pas m’en pas­ser. » Je recherche un pain de “qua­li­té”, avant d’a­jou­ter avec un côté chau­vin et sou­rire au coin : “Ce n’est pas pos­sible que j’ar­rête le pain, on est Fran­çais”.

 

*le pré­nom a été modi­fié, par sou­cis d’anonymat.

Valen­tin CHERY