Après douze ans sans course à étapes féminine, la première édition du Tour de France femmes se déroulera du 24 au 31 juillet 2022. Dévoilé lors de la présentation de l’épreuve, le jeudi 14 octobre au Palais des Congrès à Paris, le parcours promet une course très animée dans l’est de la France.
24 juillet 2022. Cette date est désormais dans toutes les têtes des cyclistes professionnelles. Alors que leurs homologues masculins achèveront leur épopée sur les routes françaises par la traditionnelle « parade des Champs-Elysées », les 132 concurrentes prendront le départ de leur Grande Boucle au pied de la Tour Eiffel. Une transmission symbolique souhaitée de tout cœur par la directrice de l’épreuve, Marion Rousse. « On voulait vraiment que ça parte de Paris pour ce passage de témoin avec les hommes », assure celle qui a été championne de France sur route en 2012. Avant de partir en direction de la Champagne et des Vosges sur près de 1 029 kilomètres cet été, les reines de la bicyclette auront dû patienter pendant des années.
La Grande Boucle féminine absente du calendrier depuis 2009
Déjà évoqué en 2020 par plusieurs médias sportifs dont L’Équipe, propriété du groupe Amaury qui est aussi à la tête du Tour de France, le retour de la plus grande course cycliste féminine faisait l’objet de nombreuses spéculations. Les derniers doutes se sont estompés lors d’une interview donnée par Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France, au quotidien britannique The Guardian en mai 2021. Absent du calendrier cycliste depuis 2009 faute de rentabilité économique, le Tour de France femmes fera bien partie du calendrier de la saison 2022, avait-il confirmé. Une décision devenue nécessaire pour l’image d’Amaury Sport Organisation (ASO), responsable de l’organisation des principales courses cyclistes en France. Créée par ASO en 2014, « La Course by Le Tour » , épreuve d’un jour, faisait pâle figure face aux dix étapes du Giro Rosa, le Tour d’Italie féminin, et aux quatre de la Vuelta, l’équivalent du Tour d’Espagne pour les femmes. Grâce au partenariat financier noué avec Zwift, la plateforme mondiale du fitness en ligne, les organisateurs de la Grande Boucle ont mis un terme à cette anomalie. Au moins jusqu’en 2025, date de la fin du contrat entre les deux parties.
Un Tour de France femmes au parcours dynamique et varié
Le parcours de la première édition devrait convenir à tous les profils de femmes cyclistes. Lors de la première étape, les plus véloces auront sans doute l’occasion de se disputer la victoire sur les Champs-Élysées. Après la grande traversée de la Seine-et-Marne, de Meaux à Provins, la course s’animera sur les routes champenoises réputées difficiles menant de Reims à Épernay. Les fans de vélo gardent sans doute en mémoire la victoire en solitaire de Julian Alaphilippe qui lui avait permis d’endosser le maillot jaune sur ce même parcours en 2019. Comme lui, elles seront nombreuses à vouloir profiter du parcours exigeant pour tenter de s’emparer de la précieuse tunique. Entre Troyes et Bar-sur-Aube, les chemins blancs dans le vignoble de Champagne devraient plaire aux supporters et aux coureuses. Chemins de craie, gravel, les amatrices de cyclo-cross et spécialistes de classiques trouveront un terrain de jeu idéal. Après deux étapes de transition qui mèneront les cyclistes en Alsace, le massif vosgien se dressera sur la route du peloton féminin pour la plus grande joie des grimpeuses. Les candidates au classement général devraient notamment se livrer une belle bataille dans l’ascension du Ballon d’Alsace, lors de la septième étape, entre Sélestat et Le Markstein. Pour celles qui n’auraient pas encore su faire la différence, il leur restera une dernière possibilité entre Lure (Haute-Saône) et la super Planche des Belles Filles. Cette ascension, devenue incontournable dans l’épreuve masculine en moins de dix ans, sera le juge de paix du premier Tour de France femmes. « Elle est difficile à négocier, il n’y a jamais de temps morts, on peut difficilement reprendre son souffle. C’est brutal », assure Marion Rousse. Les concurrentes sont prévenues : aucun écart ne sera définitif avant l’arrivée finale sur les hauteurs du sommet haut-saônois.