Former un nouveau gouvernement d’action, c’est la tache qu’a confiée Emmanuel Macron à sa Première ministre. Les différents groupes parlementaires seront sondés dans les prochains jours.

Emma­nuel Macron compte sur Éli­sa­beth Borne, confor­tée dans ses fonc­tions, pour sor­tir de l’impasse poli­tique résul­tant des élec­tions législatives.
N’ayant pas obte­nu la majo­ri­té abso­lue à l’Assemblée natio­nale, le camp macro­nien doit com­po­ser avec l’opposition. La Pre­mière ministre va devoir déter­mi­ner quelles sont les forces poli­tiques prêtes à coopé­rer avec le gou­ver­ne­ment afin d’y pio­cher, peut-être, des futurs ministres.

Ni LFI, ni RN, au gouvernement

Le Pré­sident de la Répu­blique a été clair sur ce sujet. Il accorde certes que « Les Fran­çais ont accor­dé une légi­ti­mi­té aux dépu­tés RN et LFI et ces par­tis ont une for­ma­tion poli­tique » mais taxant ces par­tis d’extrêmes, il refuse de les consi­dé­rer comme des par­tis de gou­ver­ne­ment. Il exclut donc la pos­si­bi­li­té de voir des per­son­na­li­tés de ces mou­vances deve­nir ministres.
La stra­té­gie consiste à consti­tuer une coa­li­tion, négo­ciée en amont, afin de réunir dans un même gou­ver­ne­ment des ministres issus de for­ma­tions dési­reuses et sus­cep­tibles de voter les pro­jets de lois pro­po­sés par la majo­ri­té. Dési­reux d’entamer la réforme des retraites, le chef de l’État annonce que le futur gou­ver­ne­ment aura pour prio­ri­tés l’écologie, le tra­vail, la sécu­ri­té, la san­té et l’école. C’est avec cet état d’esprit que la Pre­mière Ministre aura la charge de com­po­ser le nou­veau gouvernement.

Conseil national de la Refondation, une main tendue ?

Le pré­sident de la Répu­blique a évo­qué la créa­tion pro­chaine d’un « Conseil natio­nal de la refon­da­tion » pour faire émer­ger des « besoins » et « bâtir » des solu­tions aux pro­blèmes des Fran­çais. Cette ins­tance réuni­ra des par­tis, des syn­di­cats et des élus ain­si que des citoyens tirés au sort.
Cer­tains oppo­sants consi­dèrent qu’il ne s’a­git là que d’une opé­ra­tion de com­mu­ni­ca­tion. Le nou­veau secré­taire géné­ral de FO, Fré­dé­ric Souillot, a décla­ré « On va recréer un machin. Pour faire quoi ? », dou­tant de la per­ti­nence d’une telle organisation.
« L’objectif, c’était sur­tout de par­ta­ger aux Fran­çais le constat et les pistes, les solu­tions que le gou­ver­ne­ment et le pré­sident de la Répu­blique envi­sa­geaient et qui feront l’objet d’échanges avec les forces vives », s’est défen­due porte-parole actuelle du gouvernement.