Depuis la rentrée, l’affaire Bayou déchire le parti écologiste. Retour sur des accusations graves échangées de part et d’autre.
19 septembre sur C à vous. La députée EELV Sandrine Rousseau accuse le leader du parti Julien Bayou de comportements « de nature à briser la santé morale des femmes ». Il se met alors en retrait de ses fonctions partidaires et nationales. Le week-end suivant, Libération explique qu’il vivait sous la pression et la surveillance d’écoféministes lui reprochant une conduite « prédatrice ».
L’ex-patron d’EELV fait une rentrée politique bouillante. La presse parle d’affaire Bayou. L’homme enchaînait les conquêtes amoureuses avec des militantes écolos. Mais un jour, l’une de ses idylles se finit dans la « rancœur », les « menaces » et, dit-il, une « instrumentalisation » à son insu. Fragile, l’ex-compagne est contactée par des proches de Rousseau. Au nom de la sororité, on veut l’utiliser des fins politiciennes contre lui.
« Sandrine Rousseau est allée trop loin »
Le 4 octobre, Bayou fait valoir son droit de réponse sur France 5. Il accuse Rousseau de s’être immiscée dans une affaire privée devenue kafkaïenne. « Cette séquence avec Sandrine Rousseau est grave. C’est irresponsable de lancer des accusations sans étayer », explique-t-il. Le lendemain dans Le Monde, le député dénonce un dévoiement du féminisme et parle de « maccarthysme ». L’accusatrice lui répond sur France 2. Rousseau affirme n’avoir « pas disqualifié » Bayou et dit vouloir protéger la victime. Pour l’avocat de cette dernière, Bayou instrumentaliserait cette affaire « pour faire la peau » à la députée de Paris. Deux camps se dessinent en vue du congrès national prévu en décembre : l’aile droite des écolos pro-Bayou et l’aile woke pro-Rousseau. Ça promet.