Quatre texte ont été lus lors de la messe de funérailles de Benoît XVI. Ils avaient tous été choisis par son successeur, le pape François.

Deux lec­tures, un psaume et un évan­gile ont été lus et chan­tés en dif­fé­rentes langues : un pas­sage du Livre d’Isaïe (29, 16–19) lu en espa­gnol, le psaume XXII, chan­té en latin, la Pre­mière Lettre de saint Pierre (1,3–9), dite en anglais. Enfin l’É­van­gile de Saint Luc (23, 39–46) lu en Ita­lien. L’homélie a été pro­non­cée par le Pape Fran­çois qui pré­si­dait la célébration.

Le sta­tut par­ti­cu­lier de pape émé­rite attri­bué à Benoît XVI a per­mis quelques adap­ta­tions de la litur­gie par rap­port aux messes tra­di­tion­nelles de funé­railles pon­ti­fi­cales et notam­ment un chan­ge­ment dans les textes lus. 

“Père, entre tes mains je remets mon esprit” (Lc 23, 46) ont été les pre­mières et der­nières paroles de l’homélie. Le pape Fran­çois a vou­lu s’appuyer sur cette image des mains de Dieu, des mains ten­dues vers les hommes, des mains créa­trices mais aus­si pleines de misé­ri­corde et de béné­dic­tion. Des mains qui ont éga­le­ment été au ser­vice, qui ont souf­fert, qui ont por­té les péchés du monde. Ce sont vers ces mains que tous les catho­liques se sont tour­nés pour implo­rer Dieu d’y accueillir le défunt Joseph Ratzinger. 

L’humilité face à des mains créatrices

“C’est le monde à l’envers ! L’argile se prend-elle pour le potier ? L’ouvrage va-t-il dire de son fabri­cant : « Il ne m’a pas fabri­qué », et le pot va-t-il dire du potier : « Il n’y connaît rien » ?” 

Le pre­mière lec­ture nous parle d’humilité. Une humi­li­té que le pape Benoît XVI a hono­ré lorsqu’il a annon­cé son départ au bout de 8 ans de règne. “Ma san­té m’empêche de conduire les chré­tiens comme un Pape devrait le faire. Je pré­fère lais­ser ma place à un homme plus fort.” C’é­tait en 2013.  Face à la puis­sance mys­té­rieuse du créa­teur, l’homme doit apprendre à se lais­ser conti­nuel­le­ment façon­ner par son potier. Elu par le col­lège des car­di­naux, et gui­dé par le souffle de l’Esprit Saint, l’an­cien pape s’est lais­sé conduire par la prière. C’est ain­si que, main dans la main avec le fils de la Vierge Marie, le défunt Pape émé­rite pre­nait ses décisions.

L’espérance face à des mains libératrices

“Lui, vous l’aimez sans l’avoir vu ; en lui, sans le voir encore, vous met­tez votre foi, vous exul­tez d’une joie inex­pri­mable et rem­plie de gloire, car vous allez obte­nir le salut des âmes qui est l’aboutissement de votre foi.”

L’es­pé­rance du salut et de la vie éter­nelle : voi­là vers quoi nous conduit cette deuxième lec­ture. Le pre­mier pape Saint Pierre, auteur de cette lettre, nous indique que si nous gar­dons espoir, l’âme sera sau­vée et l’homme libé­ré du mal. Après la pre­mière lec­ture hono­rant les 4 ver­tus car­di­nales (pru­dence, tem­pé­rance, force d’âme et jus­tice), l’homme doit se tour­ner vers l’espérance. Une ver­tu cen­trale dans la vie du prêtre qui engage toute sa vie pour Dieu. Joseph Rat­zin­ger fut ordon­né le 29 juin 1951 dans la cathé­drale de Frei­sing en Alle­magne et devint presque aus­si­tôt pro­fes­seur de théo­lo­gie à l’université de Frei­sing. Durant toute sa vie il res­ta très proche de ses étu­diants et par­ti­cu­liè­re­ment des sémi­na­ristes pour qui il priait tous les jours. Conso­li­der la foi et l’es­pé­rance des sémi­na­ristes jalonne les six années d’étude. 

L’humilité et l’es­pé­rance sont deux qua­li­tés du défunt pape que le pape actuel a choi­si de célé­brer. Ce der­nier les détaille dans son homé­lie : Benoît XVI n’a ces­ser de s’y enra­ci­ner tout au long de sa mis­sion “dans la quête pas­sion­née de com­mu­ni­quer la beau­té et la joie de l’Évangile, dans le témoi­gnage fécond de ceux qui, comme Marie, res­tent de bien des manières au pied de la croix, dans cette paix dou­lou­reuse mais solide qui n’agresse ni ne sou­met ; et dans l’es­pé­rance obs­ti­née mais patiente que le Sei­gneur accom­pli­ra sa promesse”.