En se portant au secours du Pakistan, Emmanuel Macron se montre peu rancunier envers un pays qui l’accuse d’islamophobie et de terrorisme. Mais surtout, à l’heure de la sobriété tous azimuts, cet argent aurait dû être utilisé en France.

 

Le Pré­sident fran­çais donne 360 mil­lions d’eu­ros pour la recons­truc­tion du Pakis­tan, qui déplore 1700 morts et 33 mil­lions de per­sonnes affec­tées par les inon­da­tions de l’é­té 2022. Le cin­quième pays le plus peu­plé du monde avec 216 mil­lions d’ha­bi­tants compte par­mi les plus vul­né­rables face aux évé­ne­ments météo­ro­lo­giques extrêmes qui se mul­ti­plient. Suite à la confé­rence coor­ga­ni­sée avec les Nations unies ce 9 jan­vier 2023, Isla­ma­bad s’at­tend à rece­voir plus de 9 mil­liards de dol­lars d’aides inter­na­tio­nales, tant pour la recons­truc­tion du pays que pour sa rési­lience cli­ma­tique à long terme.

 

Emmanuel Macron assassine Samuel Paty

Par cette démons­tra­tion de géné­ro­si­té, le Pré­sident fran­çais cher­che­rait-il à se rache­ter une conduite ? En octobre 2020, son sou­tien au pro­fes­seur d’histoire-géographie Samuel Paty, assas­si­né pour avoir pré­sen­té à ses élèves des cari­ca­tures du pro­phète Maho­met, attire à Emma­nuel Macron d’âpres cri­tiques d’une par­tie du monde musul­man. Le Pre­mier ministre pakis­ta­nais, Imran Khan, l’accuse notam­ment « d’en­cou­ra­ger l’is­la­mo­pho­bie en s’at­ta­quant à l’is­lam plu­tôt qu’aux ter­ro­ristes qui pra­tiquent la vio­lence ».

De vio­lentes mani­fes­ta­tions anti­fran­çaises secouent alors le Pakis­tan, avant de reprendre en avril 2021, suite à l’arrestation à Lahore de Saad Riz­vi, le chef du par­ti isla­miste radi­cal Teh­rik-e-Lab­baik Pakis­tan (TLP), qui réclame l’expulsion de l’ambassadeur de France. En octobre 2021, des mil­liers de mili­tants du TLP mani­festent à nou­veau, brû­lant des dra­peaux fran­çais et pié­ti­nant des por­traits d’Emmanuel Macron. Pour rame­ner le calme, le gou­ver­ne­ment finit par libé­rer Saad Riz­vi en novembre 2021.

Emmanuel Macron assassine la France

C’est un devoir huma­ni­taire pour la France de venir en aide à un pays dévas­té, même si les rela­tions diplo­ma­tiques avec celui-ci sont ten­dues. Être géné­reux avec l’argent des Fran­çais n’est pas en soi un pro­blème, sauf si c’est à leurs dépens. En effet, com­ment ensuite accep­ter la décla­ra­tion le 9 jan­vier 2023 du ministre de l’Économie Bru­no Lemaire, qui défend la réforme des retraites en expli­quant qu’ « aucun défi­cit n’est négli­geable et chaque euro compte pour un État qui a 3000 mil­liards d’eu­ros de dettes ».

Si chaque euro compte, que pour­rions-nous encore faire avec ces 360 mil­lions d’euros ? Contri­buer à ne pas bra­der nos fleu­rons par exemple. Trop tard en tout cas pour Exxe­lia, spé­cia­liste des com­po­sants pour l’a­via­tion mili­taire ou l’in­dus­trie spa­tiale euro­péenne. Son rachat par l’américain Hei­co pour 453 mil­lions d’euros vient d’être fina­li­sé ce 7 jan­vier 2023, sans que l’État fran­çais ne s’y soit oppo­sé. Autre pro­po­si­tion : réno­ver les 30 000 ponts qui menacent de s’écrouler en France (un sur dix !). Selon le Sénat qui sonne l’alarme depuis 2019, le mon­tant des tra­vaux s’é­lève à 350 mil­lions d’eu­ros. Il ne faut pas attendre la même catas­trophe que l’Italie a connue avec les 43 morts suite à l’effondrement du pont Moran­di à Gènes en 2018.