La pire ligne du métro parisien est enfin identifiée. Le critère de sélection se fait ici sur les perturbations et les retards, non pas sur la sécurité des lignes. L’information n’est pas donnée par la RATP, pourtant la plus à même de livrer cette réponse, mais bien par un utilisateur du réseau de transport en commun de la capitale.

La pire ligne du métro parisien enfin dévoilée

Tout part d’une uti­li­sa­tion quo­ti­dienne de la ligne 8 par un data engi­neer, Roméo Phi­lipps. Pas vrai­ment sur­pris, mais concer­né par les retards, les pro­blèmes d’affluence, les arrêts sur la voie, les « bagages oubliés » ou les « dif­fi­cul­tés d’exploitation », il décide de se ser­vir de son expé­rience pro­fes­sion­nelle. L’in­gé­nieur recueille et met alors en com­mun l’ensemble des don­nées com­mu­ni­quées par la RATP et arrive à un résul­tat incontestable.

Recueillant l’ensemble des alertes d’information du tra­fic sur le compte Twit­ter de chaque ligne de métro et de RER, l’in­gé­nieur data déter­mine pour chaque ligne spé­ci­fi­que­ment le temps de per­tur­ba­tion moyen. Il arrive alors au résul­tat sui­vant : sur deux mois, le réseau RATP a été blo­qué 1.425 heures, soit 59 jours au total pour l’ensemble des lignes. Les per­tur­ba­tions dépassent même 100 heures sur deux mois pour trois lignes, et même… 200 heures pour la ligne 12 ! L’ingénieur don­né éta­bli donc un clas­se­ment : c’est bien la ligne 12 qui a subi le plus de per­tur­ba­tions sur l’échantillon de temps sélectionné.

Le classement des perturbations sur le réseau de transport RATP

Le clas­se­ment place en consé­quence la ligne 12 en tête. C’est elle qui détient le plus d’heures de per­tur­ba­tions et le plus grand nombre d’incidents enre­gis­trés, sui­vie de près par la ligne A, la C et la 8. Grâce à la quan­ti­té de don­nées recueillies, il s’autorise éga­le­ment un clas­se­ment des jus­ti­fi­ca­tions les plus récur­rentes four­nies par la RATP. Sans sur­prise, les dif­fi­cul­tés d’exploitation et leur bien connu “le tra­fic est per­tur­bé” dominent les pro­blèmes du métro pari­sien, recen­sant 238 heures de per­tur­ba­tions. Viennent ensuite les bagages oubliés, à 124 heures.

Le jeune ingé­nieur décide alors de publier ses résul­tats sur un compte Twit­ter dédié, @METROQualité, et il pré­cise bien ne pas tra­vailler, sous aucune forme, ni pour la RATP ni pour un concur­rent du ser­vice dont il dénonce les pro­blèmes de fonc­tion­ne­ment. Fini les reven­di­ca­tions entre amis pour déter­mi­ner qui voyage sur la pire ligne de métro, les chiffres ont le der­nier mot.